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Baisse du prix du pétrole : le rapport de force change entre les provinces (VIDÉO)

Baisse du prix du pétrole : le rapport de force change entre les provinces

La chute du prix du pétrole modifie l'équilibre des forces entre l'Alberta et les autres provinces et contraint les économistes des grandes banques canadiennes à modifier leurs prévisions pour 2015. La chute est telle, en fait, que le baril du brut est même brièvement passé lundi sous la barre des 50 $, du jamais vu depuis 2009.

Selon l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter, l'Alberta pourrait voir son taux de croissance réduit de moitié, alors que des provinces telles que l'Ontario et la Colombie-Britannique pourraient en revanche voir leur croissance s'accroître.

Mais ces dernières, précise-t-il, se livreront « une course de tortues », puisqu'il est prévu que leur taux de croissance n'excédera pas 2,5 % cette année. Selon les estimations de ses collègues des autres institutions bancaires, présents à la rencontre annuelle à l'Economic Club du Canada, la croissance au pays devrait tourner autour de 2 % en 2015.

« Un changement dramatique » pour l'Alberta

Le premier ministre albertain, Jim Prentice, a déclaré au Calgary Herald que son gouvernement se débattait pour équilibrer ses finances d'ici la fin de l'année fiscale.

« Les prix ont chuté de manière si précipitée et le flot de nos revenus a baissé de telle façon que nous avons du mal à balancer notre budget pour 2014-2015. Et ce, en dépit du fait qu'aussi récemment qu'en octobre et novembre, nous avions prévu un surplus de 1,5 milliard. C'est un changement dramatique. » — Jim Prentice, premier ministre de l'Alberta, en entrevue lundi avec le Calgary Herald.

L'Alberta tire près du cinquième de ses revenus des redevances sur les ressources naturelles et base son budget sur un prix du baril entre 65 et 75 dollars américains.

La situation en Ontario

Même si l'Ontario devrait mieux s'en tirer que l'Alberta, l'économiste en chef de la Banque Nationale, Stéfane Marion, affirme que la croissance ontarienne sera ralentie par le fait que son secteur manufacturier a souffert de la crise financière et de la récession.

Lors de précédentes périodes de reprise économique, l'Ontario avait des capacités excédentaires et pouvait bénéficier rapidement d'une demande accrue des exportations. Ce n'est pas le cas maintenant, conclut Stéfane Marion.

Les manufacturiers du Québec, inquiets malgré tout

Au Québec, la baisse du prix du baril de pétrole, qui entraîne une baisse du prix à la pompe, profite au secteur manufacturier. Combinée à la baisse de la valeur du dollar canadien, celle du pétrole place les manufacturiers québécois en bonne posture pour accroître leurs exportations, et ce, particulièrement vers les États-Unis, où la reprise se fait sentir depuis quelques mois.

Cependant, « la volatilité engendrée par les fluctuations du prix du pétrole crée beaucoup d'incertitude, ce qui va nuire à l'investissement dans une économie qui dépend en bonne partie du secteur de l'énergie et des ressources naturelles », soutient Éric Tétrault, président de Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ).

Pour M. Tétrault, une meilleure performance économique du Québec permettra à cette province de réduire ses besoins en matière de péréquation.

Quant au Canada, MEQ rappelle également qu'Ottawa pourrait perdre des milliards en revenus si on devait interrompre, même temporairement, l'investissement dans le secteur pétrolier, qui se chiffre annuellement à près de 50 milliards de dollars.

Au bureau du ministre des Finances du Canada, Joe Oliver, on se refuse à dire si la baisse constante du prix du pétrole aura des conséquences sur les prévisions budgétaires d'Ottawa.

« Notre gouvernement reste sur la voie de l'équilibre budgétaire en 2015 », s'est contentée de répondre l'équipe du ministre Oliver.

Avec les informations de Sébastien St-François

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Comprendre les projets de pipelines
Prolongement du North East — Access Pipeline(01 of07)
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Longueur : 297 km. \n\nCapacité : 350 000 barils par jour de bitume dilué. \n\nInvestissements : non-disponible.\n\nExpansion d\'un système d\'oléoducs déjà en service. De Conklin, lieu d\'extraction des sables bitumineux, jusqu\'au terminal Sturgeon, près de Redwater, tous deux en Alberta. \n\nLe projet est peu controversé puisque d\'autres pipelines existent déjà, presque sur les mêmes tracés. La construction est donc déjà amorcée. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Northern Gateway — Enbridge (02 of07)
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Longueur : 1,177 km\n\nCapacité prévue : 525 000 barils de pétrole par jour\n\nInvestissements : 5,5 milliards de dollars\n\nEnbridge cherche à exporter du pétrole vers la Chine depuis un terminal sur la côte ouest. \n\nLe projet est cependant sur la glace. Le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique a refusé d\'y donner son aval, considérant qu\'Enbridge n\'a pas donné de réponse satisfaisante aux inquiétudes de la population et des Premières Nations. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Ligne 9B — Enbridge(03 of07)
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Longueur : 639 km\n\nCapacité : 300 000 barils de pétrole par jour \n\nInvestissements : 110 millions de dollars (aucune nouvelle construction nécessaire)\n\nUn plan B qui devient crucial. Puisque le pétrole albertain se dirige vers une impasse avec deux projets freinés (Northern Gateway et Keystone XL), l\'industrie cherche des débouchés à l\'Est. Enbridge voudrait inverser le flux de l\'oléoduc existant, pour acheminer du pétrole de North Westover (Ontario) jusqu\'à Montréal. La compagnie Enbridge promet de fournir un pétrole brut moins dispendieux que celui actuellement importé de l\'étranger. \n\nLes environnementalistes déplorent que le pétrole des sables bitumineux soit particulièrement polluant. Quelques groupes ont également évoqué des inquiétudes sur la sécurité du transport, rappelant qu\'Enbridge a été reconnue responsable de plusieurs déversements aux États-Unis, dont celui de plus de 3 millions de litres au Michigan.\n\nLa décision est attendue au début 2014.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Oléoduc Énergie Est — TransCanada(04 of07)
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Longueur totale : 4500 km \n\nCapacité : 1 million de barils de pétrole brut par jour\n\nInvestissements : 12 milliards de dollars \n\nL\'objectif est de convertir 3000 km de gazoduc en oléoduc entre l\'Alberta (Hardistry) et l\'Ontario et construire un pipeline supplémentaire de 1400 km jusqu\'à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Le Québec deviendrait donc un endroit de transit. \n\nL\'étude du projet qui nécessite de nouvelles infrastructures d\'envergure pourrait être assez longue. Il ne démarrera pas avant 2017. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Keystone XL — Trans Canada (05 of07)
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Longueur : nouveau tronçon de 2000 km. \n\nCapacité : 830 000 barils de pétrole par jour \n\nInvestissements : 7 milliards de dollars. \n\nL\'industrie albertaine des sables bitumineux cherche à exporter le pétrole de l\'Alberta jusqu\'aux raffineries du Texas, pour le marché américain. Le projet affronte de l\'opposition locale, puisque l\'on redoute que les impacts économiques soient faibles et parce que le pétrole des sables bitumineux est réputé très polluant. Le président Obama hésite à approuver cet oléoduc. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Expansion du pipeline Trans Mountain — Kinder Morgan(06 of07)
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Longueur : 1150 km sont déjà en place, l\'expansion prévoit 980 km supplémentaires pour transporter du pétrole brut. \n\nCapacité : Faire passer la capacité de 300 000 à 890 000 barils par jour.\n\nInvestissements : 5,4 milliards de dollars\n\nIl s\'agit de doubler l\'oléoduc déjà existant pour en augmenter la capacité, en conservant à peu près le même tracé. Des inquiétudes ont été soulevées quant à la sécurité du transport par oléoduc, puisque des fuites des tuyaux de cette compagnie sont survenues à plusieurs reprises dans les dernières années. La plus récente anomalie, en juin 2013, aurait laissé échapper jusqu\'à 4000 litres.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Programme « light oil access » — Enbridge(07 of07)
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Longueur : plusieurs projets. \n\nCapacité totale : acheminement d\'environ 400 000 barils supplémentaires par jour\n\nInvestissements : 6,2 milliards de dollars pour l\'évaluation préliminaire. \n\nEn réponse aux changements dans la production et la demande en Amérique du Nord, on veut approvisionner davantage les raffineries de l\'Ontario, du Québec et du Midwest américain. Au programme : expansion des canalisations, augmentation de la puissance de pompage et de la capacité des terminaux. Les différents projets devraient être sur pied entre 2014 et 2016.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association

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