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Budget 2015: entreprises heureuses; syndicats inquiets et déprimés (VIDÉO)

Budget: entreprises heureuses; syndicats inquiets
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Le milieu des entreprises voit des signaux encourageants dans le budget Leitao, mais les groupes syndicaux se disent inquiets, voire découragés parce qu'ils appréhendent d'autres réductions de services en éducation et en santé.

"C'est un très bon budget pour le secteur privé. C'est un budget très positif, qui vient confirmer qu'on est sorti de l'espèce de drame qui était de rétablir les finances publiques. Enfin on a un budget qui nous dit 'on rétablit l'équilibre'. Ça va être fait et on peut donc envisager quel type de croissance on veut", a résumé en entrevue Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

"On s'inscrit maintenant dans une trajectoire. Il y a des choses qui sont annoncées qui sont un peu plus loin (dans le temps) et il y a des choses qui ne sont pas de gros montants. Mais le signal lancé est que c'est un gouvernement qui admet que les impôts sont rendus élevés et lourds, que ça limite la capacité des entreprises à investir et puis qu'à la fin, si on veut de la croissance économique, cela va venir par un secteur privé qui est confiant et qui investit", a ajouté M. Leblanc.

La Fédération des Chambres de commerce du Québec estime aussi que ce budget "trace la voie pour une accélération de la croissance", a commenté sa présidente, Françoise Bertrand.

À la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui représente des petites et moyennes entreprises, la porte-parole nationale Martine Hébert se réjouit aussi. "C'est un budget qui envoie des signaux positifs aux PME du Québec", bien que certaines mesures ne les toucheront qu'à compter de 2017.

Pour ce qui est des changements à la mesure du 1 pour cent destiné à la formation de la main-d'oeuvre, Mme Hébert les perçoit favorablement. Le ministre Leitao prévoit hausser le plafond de masse salariale de l'entreprise visée de 1 à 2 millions $, ce qui fait que moins d'entreprises devront investir ce 1 pour cent de leur masse salariale en formation.

Mme Hébert ne croit "pas du tout" que cela va nuire aux investissements de ces PME en formation. "À l'heure actuelle, les entreprises québécoises n'ont pas nécessairement fait plus de formation que les entreprises dans les autres provinces canadiennes où il n'y a pas cette taxe-là. Ce qu'on constate, c'est que les résultats ne sont pas au rendez-vous."

Du côté des Manufacturiers et exportateurs, le président Éric Tétrault accueille favorablement ce "bon budget" pour ses membres.

"On avait toujours dit qu'on soutenait le gouvernement dans son atteinte du déficit zéro. On est bien heureux, mais on veut juger le gouvernement à sa capacité de créer davantage de richesse et de générer une croissance économique accrue au Québec", a commenté M. Tétrault, en entrevue.

"On doit être très prudent dans les prochaines années. On sait que le gouvernement va travailler avec des moyens limités, avec une marge de manoeuvre rétrécie, mais ce qu'on voit aujourd'hui qui est annoncé pour les cinq prochaines années, c'est indéniablement un ensemble de pas dans la bonne direction", a-t-il ajouté.

Syndicats

Les syndicats étaient au contraire inquiets, notamment de voir que les budgets en santé et en éducation augmentent si peu, au point de ne même pas suivre la croissance normale du budget de fonctionnement.

Daniel Boyer, président de la FTQ, appréhende le pire. "Dans son ensemble, on serait porté à dire 'fiou', parce qu'on a atteint l'équilibre budgétaire, mais moi, je vous avoue que c'est une grande tragédie, c'est un plan de destruction massive de nos services publics", a-t-il dit.

"Quand on regarde les augmentations de budget dans le secteur de la santé, 1,4%, en éducation 0,2%, on est loin de l'augmentation des coûts du système, donc ce sont de grands programmes qui vont être coupés dans nos services publics. Ça n'augure pas bien", a déploré le président de la plus grande centrale syndicale du Québec.

Même son de cloche à la CSN, où le président Jacques Létourneau souligne que le ministre Carlos Leitao a réduit les charges fiscales des entreprises sans aucune garantie qu'elles vont en revanche investir dans l'économie et créer des emplois. "C'est un budget favorable aux employeurs, aux patrons", résume-t-il.

"Les coûts du système de santé, on ne les maintient pas; c'est 1,4% alors qu'on devrait normalement prévoir 4,5%. Donc, ça veut dire de nouvelles compressions budgétaires en santé. Et en éducation, on parle de plusieurs dizaines de millions (de coupures) dans les commissions scolaires, dans les cégeps et les universités", appréhende M. Létourneau.

À la Centrale des syndicats du Québec, la présidente Louise Chabot voit aussi poindre de nouvelles compressions en éducation, puisque comme MM. Boyer et Létourneau, elle voit bien que les budgets de la santé et de l'éducation ne sont pas suffisamment haussés.

Déjà, déplore-t-elle, les compressions ont frappé l'aide aux devoirs, l'aide aux jeunes qui ont des difficultés d'apprentissage, entre autres. Et d'autres compressions sont à prévoir avec ce budget.

"Ce gouvernement nous a mis dans la frénésie de l'atteinte de l'équilibre budgétaire à tout prix, donc de la réduction de la dette. C'est un budget qui, essentiellement, va venir priver de façon importante les grandes missions de l'État de ressources nécessaires. C'est très inquiétant", a commenté Mme Chabot.

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11 controverses du gouvernement Couillard
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Le ministre de la Santé n\'a pas la langue dans sa poche et il l\'a prouvé dans le cadre de l\'affaire Bolduc. Gaétan Barrette a qualifié de «foutaises» les propos de son prédécesseur Claude Castonguay, qui avait demandé la démission d\'Yves Bolduc, en plus d\'établir un lien entre les agissements de ce dernier et la commission Charbonneau. Le ministre Barrette a accolé le même terme aux propos du chef de la CAQ François Legault et son leader Éric Caire. Les jeunes médecins ne furent pas en reste: «La charge de travail qu\'Yves Bolduc avait, ça peut être un équivalent à temps plein pour un jeune de 28 ans, mais pour quelqu\'un de cette génération, c\'est l\'équivalent d\'un temps partiel».\nAvec PC \n (credit:PC)
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C\'est une troisième prise contre le ministre Bolduc. Dans les couloirs du parlement, plusieurs estiment que le ministre de l\'Éducation sera remplacé lors d\'un remaniement ministériel, probablement en juin. Après sa prime comme médecin et son commentaire sur les livres dans les bibliothèques scolaires, Yves Bolduc a glissé sur le dossier des fouilles à nu. Le ministre a affirmé que les fouilles à nu sur des élèves du secondaire étaient permises, en étant que cela soit fait de manière «très respectueuse». Si le ministre avait peut-être raison sur l\'aspect légal (le débat se poursuit à ce sujet), sa réaction a choqué la population. Deux jours plus tard, le premier ministre désavouait son ministre en affirmant en chambre qu\'il n\'y aurait plus de fouilles à nu dans les écoles, à moins de cas extrême. Le lendemain, Yves Bolduc démissionnait de toutes ses fonctions. \n (credit:PC)
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Peu après la déclaration d\'Yves Bolduc sur les fouilles à nu, les ministres ont reçu la consigne de ne plus s\'adresser aux médias avant le caucus matinal. Ils pourront désormais parler aux journalistes une fois qu\'ils auront été «briefés» sur leurs dossiers. Plusieurs groupes ont dénoncé la manoeuvre, certains y voyant même une «Harperisation» du contrôle de l\'information au gouvernement Couillard. \n (credit:PC)
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Le directeur général du CHUM, Jacques Turgeon, a démissionné de ses fonctions au début du mois de mars en accusant le ministre de la Santé Gaétan Barrette «d\'abus de pouvoir et d\'ingérence politique inacceptable». Jacques Turgeon reprochait au ministre de lui avoir imposé de maintenir en poste le chef du département de chirurgie du CHUM, le Dr Patrick Harris. Cinq jours plus tard, le DG a repris ses fonctions après avoir obtenu du bureau du premier ministre l\'assurance de Gaétan Barrette respecterait ses prérogatives.\n

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