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Chefferie du PQ : Un débat crucial à Montréal dimanche

Chefferie du PQ : Un débat crucial dimanche
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QUÉBEC – Alors que les meneurs de la course à la chefferie du PQ sont au coude-à-coude, le débat de dimanche à Montréal pourrait s’avérer déterminant. Les membres du parti commenceront à voter dans un peu plus d’une semaine.

En tête depuis le début de la course, Alexandre Cloutier a vu fondre son avance au cours des derniers jours, révélait un sondage CROP-La Presse publié jeudi. Il obtient désormais la faveur de 37% des sympathisants péquistes, contre 36% pour Jean-François Lisée. Martine Ouellet obtient 22% des intentions de vote et Paul St-Pierre Plamondon, 5%.

Le sondage démontrait également que le PQ obtiendrait une meilleure performance contre les libéraux avec Jean-François Lisée à sa tête, avec 31% pour le PQ contre 33% pour le PLQ. Le score du parti baisse à 27% si Alexandre Cloutier tient les rênes, puis 25% avec Martine Ouellet et 21% avec Paul St-Pierre Plamondon.

Les esprits risquent d’autant plus de s’échauffer que ce second débat officiel organisé par le PQ au Monument-National devrait aborder les questions d’identité collective et de laïcité.

La sécurité sera d’ailleurs renforcée pour l’événement, rapportait le chroniqueur Louis Lacroix sur les ondes du 98,5FM vendredi matin. Les meneurs Alexandre Cloutier et Jean-François Lisée ont reçu des menaces, notamment depuis que le prédicateur controversé Adil Charkaoui s’est invité dans la course.

Revirement

Pour le clan Cloutier, la remontée de Jean-François Lisée est due à sa volonté d’étudier l’interdiction de la burqa, ainsi que sur l’appui supposé du prédicateur controversé Adil Charkaoui à son adversaire. Dans le parti de la Charte des valeurs, ces sorties ont fait mouche, analyse-t-on.

Alexandre Cloutier a lui-même reconnu jeudi que l’écart se resserre avec son principal adversaire. «Je suis obligé d'admettre que ça a bougé dans les dernières semaines et que de toute évidence la course s'est resserrée, a-t-il dit en conférence de presse. Et il n'y a qu'une seule attitude à avoir, c'est travailler.»

Tout un revirement, alors qu’il affirmait au journal Le Soleil à la mi-septembre que plus de 85% des membres avaient déjà fait leur choix, à son avis.

Jean-François Lisée, lui, attribue sa remontée progressive au cours des derniers mois à sa position sur l’indépendance. L’aspirant-chef promet de ne pas tenir de référendum dans un premier mandat. «Ça indique ce qui va se passer par la suite si je suis chef, a-t-il analysé jeudi. Parce que le vrai défi, ce n’était pas de convaincre les indécis ou les électeurs qui ne voulaient pas de référendum dans un premier mandat. Le vrai défi, c’était d’avoir le cran de le dire aux membres du Parti québécois.»

S’il note une tendance «lourde» en sa faveur, Jean-François Lisée pourrait toutefois manquer de temps pour creuser son avance. Les membres du PQ commenceront à voter le 5 octobre prochain et le résultat sera dévoilé le 7 octobre. Les meneurs tenteront-ils un grand coup pour faire pencher la balance?

Le joker de Martine Ouellet

Lors des deux dernières courses, André Boisclair et Pierre Karl Péladeau ont été élus au premier tour, avec respectivement 53,6% et 57,6%. Un tel scénario semble improbable cette fois-ci.

Au moment de s’affronter, les meneurs de la course devront donc tenter de séduire les partisans de Martine Ouellet, qui pourraient couronner le gagnant au deuxième ou troisième tour.

«Ils vont nous flatter parce qu’ils veulent nos votes», prédit une source du clan Ouellet.

En effet, le mode de scrutin retenu par le parti prévoit que les membres voteront tout de suite pour leurs quatre choix en ordre décroissant. Dans le cas, probable, d’un deuxième et troisième tour, les seconds choix du candidat défait seront ajoutés aux scores des meneurs, jusqu’à ce que l’un d’eux obtienne plus de 50% des voix. Les candidats n’auront donc pas un délai supplémentaire pour courtiser les électeurs des candidats éliminés au premier tour.

Le sondage CROP révélait cette semaine que 27% des pro-Ouellet iraient vers Lisée au deuxième tour, contre 22% vers Cloutier. Toutefois, 34% de ses appuis se disent toujours indécis.

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Pour sa part, Paul St-Pierre Plamondon promet de ne pas tenir un référendum dans un premier mandat. Ensuite, dans un second mandat, un registre devrait recueillir l’appui de 20% de la population (soit 1,2 million de citoyens) pour déclencher la démarche référendaire. Toutefois, un sondage devra également indiquer que 45% des citoyens appuient l’indépendance avant de tenir un référendum.

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