Certaines molécules contenues dans nos soins de beauté et notre maquillage soulèvent l’inquiétude. Sont-ils réellement nocifs? En voici cinq qu’on choisit de ne plus utiliser.
1. Les colorants dérivés du goudron de houille
Pourquoi? Ces colorants dérivés du goudron sont le résultat d’un mélange de produits chimiques dérivés du pétrole. Ils sont utilisés dans les teintures capillaires, surtout les plus foncées. On les reconnaît à leur code «CI» suivi de cinq chiffres ou au nom p-phénylènediamine dans la liste des ingrédients. Ils sont hautement surveillés pour plusieurs raisons: ils seraient irritants pour la peau, pourraient causer des dermatites de contact et sont potentiellement cancérigènes. Ces colorants peuvent également contenir des traces de métaux lourds, dont certains sont toxiques pour le cerveau. Plusieurs de ces colorants sont déjà interdits par Santé Canda, mais d’autres sont toujours utilisés dans nos produits de beauté. L’utilisation de la p-phénylènediamine est autorisée dans les teintures capillaires lorsqu’elle est accompagnée d’un avertissement d’irritations cutanées et oculaires, tandis que l’Union européenne la considère comme toxique.
Verdict: On sélectionne des teintures sans cet ingrédient à titre de précaution.
2. Les libérateurs de formaldéhyde
Pourquoi? Ces produits utilisés dans nos soins de beauté libèrent continuellement de petites quantités de formaldéhyde, un agent de conservation, nous exposant aux inhalations. Or, le formaldéhyde est un cancérigène connu, aussi toxique pour le système immunitaire et irritant pour la peau. Au Canada, la concentration du formaldéhyde ne peut dépasser 0,2 % dans la majorité des produits, mais aucune réglementation n’existe concernant les libérateurs de formaldéhyde comme le méthénamine, le quaternium-15, l’hydrantoïne DMDM, l’imidazolidinylurée et le l’hydroxyméthylglycinate de sodium. On retrouve surtout ces substances dans les produits coiffants, les faux cils et les produits pour les ongles, ce qui crée une inquiétude pour les manucuristes qui s’exposent aux émanations de formaldéhyde régulièrement.
Verdict: On préconise les vernis et les produits capillaires biologiques et on surveille les différents noms de ces libérateurs sur les étiquettes.
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3. Le laureth/lauryl sulfate de sodium (SLES/SLS)
Pourquoi? Ce sont des détergents dérivés du pétrole, utilisés principalement pour leurs propriétés moussantes. Ils se retrouvent dans la plupart des nettoyants, dont les shampoings, les savons pour le corps et le visage et les démaquillants. Ce sont les agents moussants les moins dispendieux sur le marché, ce pourquoi ils sont autant utilisés. En grande quantité, ils peuvent abimer la barrière hydrolipidique du cuir chevelu et causer des irritations. Ils sont d’ailleurs les ingrédients de choix pour dégraisser les moteurs de voiture dans les garages! Ce qui inquiète surtout la population, c’est leur contamination au 1,4-dioxane, un carcinogène humain connu et un irritant des yeux et les voies respiratoires. Il est également mauvais pour l’environnement, car il ne se dégrade pas.
Verdict: On le met de côté, car il n’est pas nécessaire à la propreté: plusieurs autres ingrédients contenus dans des nettoyants naturels sont aussi efficaces. Par contre, ils ne produisent pas de mousse, ce qui n’a aucun lien avec les propriétés détergentes. La mousse comme signification de propreté est un mythe.
4. Les parabènes
Pourquoi? Ce sont des agents de conservation largement utilisés pour leurs propriétés antifongiques et antibactériennes dans les produits cosmétiques comme les shampoings, les crèmes hydratantes et les savons liquides. Aucune restriction ne s’applique sur leur utilisation au Canada, même si on les soupçonne d’interférer avec le fonctionnement des hormones. Une fois absorbés par la peau, ils ne sont pas éliminés par l’organisme: ils pénètrent donc la circulation sanguine et atteignent les organes. Ils pourraient alors mimer l’action des œstrogènes et jouer un rôle dans le cancer du sein, en plus d’interagir avec les fonctions reproductrices de l’homme. Ils sont aussi des agents allergènes pouvant causer des dermatites chez certaines personnes.
Verdict: On les évite. La bonne nouvelle est que plusieurs compagnies offrent maintenant des produits sans parabènes et l’affichent fièrement sur leur emballage, simplifiant la tâche du consommateur.
5. Les phtalates
Pourquoi? Ces molécules sont utilisées dans les vernis à ongles, dans les parfums pour augmenter la durée de vie de l’odeur et dans les produits teintés pour stabiliser la couleur. En plus d’être toxiques pour l’environnement (en particulier les organismes aquatiques), des études ont démontré qu’ils peuvent interférer avec les fonctions hormonales pendant le développement s’ils sont absorbés par la peau. Ses émanations sont aussi irritantes pour les voies respiratoires et les yeux. Bien que Santé Canada ait banni l’utilisation de six phtalates dans la fabrication des jouets pour enfants, aucune restriction ne s’applique aux produits cosmétiques. En Europe, il est pourtant interdit de l’inclure à tout produit de beauté.
Verdict: On le déconseille fortement aux femmes enceintes et aux enfants. On suggère donc d’utiliser des vernis et parfums sans phtalates. Sinon, on peut appliquer de l’huile d’olive ou d’amande sur l’ongle avant d’utiliser le vernis, afin de limiter sa pénétration dans la peau.
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