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Connaissez-vous le carnisme?

On le sait, nous aimons habituellement les chiens et les chats et nous nous soucions de leur bien-être. Mais, dans le même temps, nous mettons dans nos assiettes des cochons et des vaches. Pourquoi?
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Pour la première fois, la psychologue, sociologue et militante de la cause animale Melanie Joy va donner une conférence au Québec. Elle y exposera son concept de carnisme, cette idéologie invisible qui, à l'instar du racisme et du sexisme, déforme notre perception morale.

Non, Melanie Joy n'est pas candidate à la mairie de Montréal. Elle sera, en revanche, le 18 octobre prochain à l'UQAM pour donner une conférence sur le carnisme. Joy s'est rendue célèbre en 2010 avec son livre Why we love dogs, eat pigs and wear cows (Conari Press). Depuis, elle explique et dénonce dans des allocutions très courues - aux États-Unis, en Europe ou en Australie - les dessous d'une idéologie aussi invisible qu'omniprésente.

Si les analyses du docteur Joy intéressent tout autant les curieux que les activistes du droit animal, c'est parce qu'elle décrit un phénomène qui nous concerne tous. Pour cette psychologue formée à Harvard, et aujourd'hui professeure à l'Université du Massachusetts à Boston, notre perception des animaux serait largement déformée par un puissant système de croyances : le carnisme.

On le sait, nous aimons habituellement les chiens et les chats et nous nous soucions de leur bien-être. Mais, dans le même temps, nous mettons dans nos assiettes des cochons et des vaches. Pourquoi? Parce que nous croyons qu'il est normal, naturel et nécessaire de consommer certains animaux.

Or, cela n'est ni normal ni naturel, mais bien plutôt historique et culturel: les Coréens mangent du chien et les Indiens ne mangent pas de vaches. Consommer des produits animaux n'est pas non plus nécessaire comme l'attestent les végétariens et les véganes de plus en plus nombreux. Bref, rien ne nous oblige à manger certains animaux, mais une idéologie subtile nous pousse à le faire.

Une idéologie injuste et violente

Lorsqu'on y pense, le carnisme est profondément injuste. Les cochons ou les vaches ne sont pas moins sensibles et intelligents que les chiens ou les chats. Et ils ne méritent pas plus d'être maltraités et tués. Pourquoi soigner les uns et consommer les autres ?

Sur certains aspects, le carnisme peut d'ailleurs faire penser au sexisme ou au racisme. En effet, ces deux idéologies servent à justifier des discriminations fondées sur le sexe ou sur la race. De même, le carnisme nous rend aveugles aux souffrances et aux injustices qui touchent d'autres espèces que la nôtre lorsque vient le temps de faire notre épicerie. Il déforme notre perception morale.

Et tout comme le sexisme ou le racisme, le carnisme est une idéologie violente. Nos habitudes alimentaires envoient chaque année à l'abattoir des milliards d'animaux dont la vie, le plus souvent, fût misérable et confinée.

Pour combattre cette violence, Melanie Joy boycotte les produits animaux (viande, poisson, lait, fourrure) ; elle milite pour le véganisme. Mais si son approche est originale, c'est parce qu'elle se concentre moins sur les divers arguments en faveur de ce boycottage que sur l'incapacité de notre société à les entendre.

À Montréal, le 18 octobre prochain, elle essayera donc de nous ouvrir les yeux sur notre propre perception des animaux. L'événement marquera aussi la naissance d'une association étudiante végé à l'UQAM. Et il faut bien avouer que celle-ci ne pouvait guère trouver candidate plus inspirante que Melanie Joy pour lui tenir lieu de marraine.

Conférence gratuite et en anglais.

Informations et réservations sur conférences.penseravantdouvrirlabouche.com

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