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Coronavirus? Nous avons presque tous été porteurs

Coronavirus virus : SRAS ou RAS ?
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Reuters

Vous vous sentez fatigué(e)? Votre nez coule? Vous vous mouchez? Sans le savoir vous êtes peut-être porteur d'un coronavirus, ou vous l'avez été. Mais inutile de vous rendre aux urgences les plus proches car la majorité des coronavirus en circulation provoquent... des rhumes.

S'il y a donc de fortes chances pour que vous ayez déjà eu affaire à un coronavirus, la nocivité de la majeure partie d'entre eux n'a pas grand chose à voir avec ceux du virus NCoV, celui qu'on appelle coronavirus et dont un cas d'infection a été confirmé sur le territoire français, et trois autres considérés comme suspects.

Alors que sait-on de ce virus? Comment se comporte-t-il? Le risque d'épidémie est-il important? Éléments de réponse.

Un nouveau SRAS?

Coronavirus? Si le nom n'a rien à voir avec une marque de bière, il relève bien de la forme circulaire de ce virus entouré d'une couronne, à la manière des virus provoquant les rhumes.

Répertorié en 2012 par l'Organisation mondiale de la Santé, le coronavirus NCoV a touché 30 personnes et provoqué 18 décès, principalement dans la Péninsule arabique mais aussi en Grande-Bretagne (2) et en Allemagne (1), depuis son apparition en avril de la même année.

À ne pas confondre avec le virus influenza H7N9 qui touche actuellement la Chine, les symptômes du coronavirus NCoV vont des infections des voies respiratoires, à l'insuffisance rénale en passant par l'infection des voies digestives. Sa structure est du reste proche de celui du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) qui, en 2003, avait touché près de 9000 personnes et causé la mort de plus de 800 d'entre elles.

À l'époque, ce sont ce taux de mortalité élevé et la relative facilité avec laquelle le virus passait d'homme à homme qui avaient justifié une mobilisation sans précédent des communautés scientifique, médicale et politique.

Rien de tel avec le NCoV pour l'instant. Selon le docteur François Weber, directrice de l'Institut National de Veille sanitaire, la transmission interhumaine du NCoV serait "rare" et ne concernerait que deux cas au stade actuel de nos connaissances.

Vers de nouvelles contaminations

Habituellement, ces virus à couronne, provoquent des infections au niveau des voies digestives et respiratoires chez les mammifères et les oiseaux. Alors comment peut-il infecter l'homme?

La réponse s'appelle DPP4. C'est le nom d'une protéine qui se trouve à la surface des cellules humaines, identifiée par une équipe de chercheurs dont les travaux ont été publiés dans la prestigieuse revue Nature en mars. On la trouve également chez divers mammifères comme les chauve-souris ou les primates, ainsi que certains animaux domestiques.

D'après Sylvie van der Werf, de l'Institut Pasteur, la structure génétique de ce virus "est proche de virus qu'on trouve chez des chauve-souris," mais il est possible qu'il soit passé par d'autres espèces. Pour l'homme, cette découverte n'est pas bon signe. Le virus pourrait en effet continuer de se propager chez ces animaux et provoquer de nouvelles infections humaines.

La bonne nouvelle, car il y en a une, est que DPP4 se trouve profondément enfouie dans les poumons, ce qui rend difficile la contamination par voie aérienne. Toux ou éternuement ne devraient donc pas causer de contamination. Et si le virus devait se propager chez l'homme, la principale recommandation serait alors de se laver les mains.

Une autre étude se veut moins rassurante. Publiée dans mBio, elle indique que NCoV partage certaines caractéristiques avec des formes classiques de rhumes, grâce à sa capacité à infecter certaines cellules respiratoires cette fois-ci présente dans les bronches. Un élément qui pourrait aller dans le sens d'une transmission possible d'homme à homme.

De nombreuses inconnues

À ce stade, les cas d'infections humaines concernaient principalement des familles, dont la source peut être l'exposition à une même source animale ou environnementale, mais aussi d'homme à homme. C'est ce que suggère la contamination de trois personnes au sein d'une même famille en Grande-Bretagne.

Seul le temps et l'analyse génomique des virus prélevés chez les personnes infectées pourra en permettre d'en savoir plus sur la véritable nature du NCoV. Si ceux-ci se ressemblent, il pourrait alors s'agir d'un virus ancien qui aurait muté pour devenir un virus humain. Si leur diversité génétique est au contraire élevée, c'est l'hypothèse d'une transmission ponctuelle de l'animal à l'homme qui serait accréditée.

Dernière question à laquelle la science devra répondre: avec près de 50% de taux de mortalité, NCoV est-il réellement un virus tueur, ou peut-il infecter une personne sans que celle-ci ne présente de symptômes, ou qu'elle présente des symptômes moins importants que ceux que nous connaissons à ce jour?

Pour ce faire, une seule façon d'en savoir plus. Tester à grande échelle les populations dans les zones où des infections ont été détectées, principalement en Péninsule arabique, là où résidaient où sont passées la plupart des personnes contaminées.

Virus, bactéries et pandémies
La Peste(01 of05)
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Bubonique, septicémique, pneumonique ou pulmonaire, la peste a marqué l\'histoire de ses retours aussi funestes que récurrents. Chacun a à l\'esprit la peste noire de 1347–1352 qui a profondément marqué l\'Europe. Et pour cause, elle a tué 30 % à 50 % de la population européenne. En France, elle fit 7 millions de victimes sur les 17 millions de Français de l\'époque.\n\nElle fut identifiée en 1894 par le chercheur de l\'Institut Pasteur Alexandre Yersin, une étape cruciale qui permit de mettre au point un traitement. Elle apparaît encore, sporadiquement dans certaines parties du globe. Lire l\'article. (credit:WikiMedia:)
Le choléra(02 of05)
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Le choléra est une toxi-infection entérique épidémique contagieuse due à la bactérie Vibrio cholerae, ou bacille virgule, découverte par Pacini en 1854 et redécouverte par Koch en 1883. \n\nStrictement limitée à l\'espèce humaine, elle est caractérisée par des diarrhées brutales et très abondantes (gastro-entérite) menant à une sévère déshydratation. La forme majeure classique peut causer la mort dans plus de la moitié des cas, en l’absence de traitement (de quelques heures à trois jours).\n\nDepuis le début du XIXè siècle, 7 pandémies ont eu lieu touchant l\'Asie mais aussi l\'Afrique, l\'Europe et l\'Amérique. (credit:WikiMedia:)
La grippe espagnole(03 of05)
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La grippe de 1918, surnommée « grippe espagnole », est due à une souche (H1N1) particulièrement virulente et contagieuse de grippe qui s\'est répandue en pandémie de 1918 à 1919. \n\nCette pandémie a fait 30 millions de morts selon l\'Institut Pasteur, et jusqu\'à 100 millions selon certaines réévaluations récentes.\n\n Elle serait la pandémie la plus mortelle de l\'histoire dans un laps de temps aussi court, devant les 34 millions de morts (estimation) de la peste noire.\n\nSon surnom \"la grippe espagnole\" vient du fait que le roi Alphonse XIII d\'Espagne en fut gravement malade (en juin 1918, 70 % de la population madrilène fut contaminée en l\'espace de trois jours4), ce qui a contribué à rendre publique cette épidémie. \n\nDe plus, seule l\'Espagne — non impliquée dans la Première Guerre mondiale — a pu, en 1918, publier librement les informations relatives à cette épidémie. Les journaux français parlaient donc de la \"grippe espagnole\" qui faisait des ravages \"en Espagne\" sans mentionner les cas français qui étaient tenus secrets pour ne pas faire savoir à l\'ennemi que l\'armée était affaiblie. (credit:WikiMedia:)
La grippe H5N1(04 of05)
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H5N1 est une grippe aviaire identifiée pour la première fois pendant les années 1990. Le risque majeur représenté par les virus aviaires A(H5N1) est qu\'ils s\'adaptent à l\'homme et qu\'une transmission interhumaine s\'installe.\n\nEn décembre 2003, une souche virale de type A(H5N1), a été identifiée dans des foyers de grippe aviaire en République de Corée et signalée à l\'OIE (Organisation Mondiale de la Santé Animale). \n\nDe nombreux autres foyers aviaires causés par ce virus ont été depuis identifiés dans plusieurs pays d\'Asie. Cette épizootie a été à l\'origine d\'une centaine de cas humains dans les pays touchés. (source : InVS) (credit:WikiMedia:)
Grippe A H7N9(05 of05)
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Pour l\'Organisation mondiale de la santé, c\'est l\'un des virus de la grippe \"les plus mortels\". Plus de 100 personnes infectées, 20% de morts, c\'est certes moins que le virus H5N1 qui a tué 60% des 370 personnes qui l\'ont contracté, mais cette mortalité jusqu\'ici plus faible ne devrait pas éluder une autre réalité. \"Nous pensons que ce virus (le H7N9) est plus facilement transmissible à l\'homme que le H5N1,\" a déclaré Keiji Fukuda (OMS) qui parlait mercredi 24 avril d\'un virus \"inhabituellement dangereux\".\n\nElle est apparue en Chine en 2013.\n (credit:AFP)
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