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Des enfants syriens apprennent le français en s'amusant (VIDÉO)

Des enfants syriens apprennent le français en s'amusant (VIDÉO)

Devant le tableau noir, une craie à la main, les petites Pardi et Ayda, 9 et 8 ans, s'amusent avec plaisir au jeu du pendu. Brouillard... toutefois... sang. Les jeunes Syriennes jouent avec les mots de la langue française qu'elles apprennent depuis leur arrivée au Québec il y a moins d'un an. Les jeunes filles ont quitté Alep en 2013 avec leur famille, pour trouver refuge à Montréal, après un passage de 15 mois à Beyrouth, au Liban.

Un texte de Catherine François

Les deux petites ont été intégrées dans des classes d'accueil, où elles apprennent le français. Mais elles suivent aussi depuis fin février des ateliers donnés tous les samedis par des bénévoles de l'organisme arménien Hay Doun, afin de les aider à apprendre le français par le jeu.

Apprendre en s'amusant

« Ce programme est né d'une vision que nous avions pour les réfugiés que nous parrainons, explique Nayiri Tavlian, présidente d'Hay Doun. On s'est dit qu'il fallait faire quelque chose pour mettre sur pied un réseau, un programme, pour aider ces jeunes à aimer la langue française, qui est très différente de la leur. Ce programme a été mis en place pour que des Québécois puissent aider les jeunes réfugiés à aimer la langue française et à apprendre à la maîtriser ».

Gabriella Djerrahian, la coordonnatrice du programme, ajoute : « on voulait plutôt miser sur l'aspect social, l'aspect agréable d'apprendre la langue et de rencontrer des Québécois et des Québécoises qui leur permettent de développer leurs connaissances de la langue française dans un cadre beaucoup plus relax que l'encadrement scolaire ».

Dans la salle de classe, mise gracieusement à disposition par le collège Vanier de Ville St-Laurent - d'autres ateliers se tiennent aussi au collège Montmorency de Laval - résonnent les rires et les cris d'une dizaine de petits réfugiés syriens. Ici, on apprend dans la joie et la bonne humeur la langue de Molière.

Le programme a bénéficié du soutien de taille d'Isabelle Anne Beck, une conseillère pédagogique du ministère de l'Éducation, qui a offert sans frais des références et des outils pédagogiques pour aider les bénévoles à donner les ateliers.

« C'est très enrichissant pour tous les intervenants ce programme-là, déclare Isabelle Anne. Pour les bénévoles, qui apprécient ce contact avec les enfants et les familles, pour les parents, qui mesurent l'évolution de leurs enfants dans leur intégration linguistique et sociale, et pour les enfants aussi, bien sûr ».

Merci au Québec et au Canada

Pendant que leurs enfants suivent les ateliers, les parents attendent dans une autre classe. Parmi eux se trouvent Nanor Yenovkian et Tamar Arabatlian, les mamans de Pardi et Ayda.

Les deux jeunes femmes se connaissent depuis longtemps, elles allaient à l'école ensemble à Alep. Les deux familles font partie des quelque 1400 réfugiés syriens que l'organisme Hay Doun a parrainés depuis novembre 2014 pour s'installer au Québec.

« Nous sommes très contentes de vivre ici », dit Nanor. « Oui, renchérit Tamar, on aime la vie ici, l'hiver ce n'est pas si dur pour nous, nos filles aiment la neige, ce n'est pas un gros problème. Je remercie le Canada et le Québec pour la chance qu'ils nous ont donnée de vivre ici ».

Nanor et Tamar ont, elles aussi, suivi des cours de francisation. Nanor, qui était graphiste en Syrie, veut retourner aux études et suivre une formation de technique d'éducation à l'enfance. Tamar, elle, travaillait comme réceptionniste dans un hôtel et elle veut également suivre une formation professionnelle ici.

Leurs maris ont trouvé des petits boulots pour subvenir aux besoins de leur famille, mais ils n'ont pas encore appris le français. C'est au menu cependant, car les deux jeunes femmes ont compris que l'intégration dans la société québécoise passe par l'apprentissage du français. Une intégration qui leur tient à cœur, parce qu'elles ont l'intention de rester ici, même si elles ont parfois la nostalgie de leur pays et qu'elles vivent dans l'angoisse de ce qui peut survenir au reste de leurs familles qui, elles, sont toujours là-bas.

L'organisme Hay Doun est d'ailleurs en train d'examiner la possibilité d'offrir également des ateliers d'apprentissage du français aux adultes.

Voir aussi:

Portraits d'enfants syriens aidés par l'Unicef
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Hussein, 12 ans, se trouve dans un espace adapté aux enfants de l’UNICEF dans le camp de réfugiés de Zaatari, situé dans le nord de la Jordanie. Hussein, sa mère, ainsi que ses frères et sœurs ont perdu leur tente lors d’une violente tempête hivernale en décembre 2013. Ils ont trouvé refuge dans cet espace sécuritaire.« Je travaille avec une brouette ici, au camp. Il fait si froid, mais que puis-je faire d’autre? Nous dormions lorsque l’eau est entrée dans la tente; nous avons dû partir vite. Je pensais à mon père. S’il était ici, rien de tout cela ne serait arrivé. Avant le conflit en Syrie, j’allais chaque jour à l’école et j’aimais vraiment ça. » (credit:Unicef)
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Amira, 13 ans, se trouve dans un espace adapté aux enfants de l’UNICEF dans le camp de réfugiés de Zaatari, siuté dans le nord de la Jordanie. Amira, sa mère, ainsi que ses frères et sœurs ont perdu leur tente lors d’une violente tempête hivernale en décembre 2013. Ils ont trouvé refuge dans cet espace sécuritaire.« La tente s’est effondrée sur nous; nous n’avons plus rien maintenant, tout a été détruit. Ma mère m’a réveillé lorsque la tente est tombée et m’a dit que nous devions partir. Je ne pouvais penser à rien d’autre qu’à ma famille en Syrie. Je veux retourner en Syrie. Je veux être avec mon père. Je n’arrive pas à dormir, car tous les enfants pleurent. Il y a du chauffage ici, à l’espace adapté aux enfants, mais j’ai toujours froid. La nuit dernière, j’ai dormi à même le sol. Je n’avais pas de matelas, mais j’avais tout de même une couverture. » (credit:Unicef)
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Lojain, 9 ans, se trouve dans un espace adapté aux enfants de l’UNICEF dans le camp de réfugiés de Zaatari, situé dans le nord de la Jordanie. Lojain, sa mère, ainsi que ses frères et sœurs ont perdu leur tente lors d’une violente tempête hivernale en décembre 2013. Ils ont trouvé refuge dans cet espace sécuritaire.« Je dormais dans la tente avec mon frère. La tente a été inondée et s’est effondrée sur nous. Je me suis réveillée en pleurant. Je pensais que j’allais mourir. Je n’ai pas pu dormir la nuit dernière dans l’espace adapté aux enfants, parce que tous les jeunes enfants pleuraient sans cesse. Aujourd’hui, je suis allée chercher du pain pour ma famille; mes mains et mes pieds étaient gelés. » (credit:Unicef)
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Une mère porte sa fille dans les bras en attendant de recevoir son kit d'hiver (credit:Unicef)
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(credit:Unicef)
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Hiba, 4 ans, fait semblant de dormir après avoir mis ses vêtements d'hiver. (credit:Unicef)
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Réfugiée à Damas depuis août 2012 après avoir fui les combats à Alep, Rama découvre sa nouvelle tuque. (credit:Unicef)
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Omar, 2 ans, porte les vêtements qu'il vient de recevoir. (credit:Unicef)
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Nadia, 11 ans, tient fermement son kit dans les bras. (credit:Unicef)
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Lana et son grand-frère posent eux-aussi. (credit:Unicef)
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Lina, 4 ans, est réfugiée depuis plus d'un an dans un centre d'accueil de l'Unicef à Damas. (credit:Unicef)
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Trois fillettes posent pendant que leurs mères récupèrent leurs kits d,hiver. (credit:Unicef)
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