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Deux sénateurs de camps opposés veulent éliminer la partisanerie

Deux sénateurs veulent éliminer la partisanerie
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Getty Images

OTTAWA - Deux sénateurs de camps opposés de la chambre haute s'unissent pour ouvrir le débat sur la réforme de l'institution sans rouvrir celui sur la Constitution.

Le Sénat doit être moins partisan, ont tranché le sénateur libéral québécois Paul Massicotte et son collègue conservateur de la Nouvelle-Écosse Stephen Greene.

Dans un communiqué publié en anglais seulement, jeudi, les deux sénateurs plaident que sans une réforme, l'idée d'abolir le Sénat ralliera de plus de plus de Canadiens.

Il faut donc mettre fin à ce que les deux hommes ont qualifié de "partisanerie institutionnalisée" qui est inscrite jusque dans les règlements et les pratiques du Sénat.

Au fil des ans, cette partisanerie a miné la qualité des discussions au sein de l'institution et, ultimement, empêché les sénateurs prendre des décisions réfléchies, selon les sénateurs Massicotte et Greene.

Il faut donc ouvrir la voie à des changements, car le Sénat est un élément fondamental de la démocratie canadienne, ont-ils soutenu dans leur déclaration.

La réputation du Sénat a été entachée ces dernières années avec le scandale des dépenses, qui a mené à des accusations criminelles et des expulsions de sénateurs.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) milite depuis longtemps en faveur de son abolition.

Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair espère que la population lui confiera le mandat d'en discuter avec les premiers ministres des provinces en l'élisant aux élections prévues le 19 octobre.

Le Parti conservateur et le Parti libéral du Canada estiment tous deux que les Canadiens ne veulent rien savoir d'une nouvelle ronde de discussions constitutionnelles.

Le chef libéral Justin Trudeau a mis de l'avant des propositions pour le rendre plus transparent et moins partisan.

Il s'est engagé à mettre sur pied un "nouveau processus élargi, diversifié, non partisan et fondé sur le mérite" pour conseiller le premier ministre dans les nominations de sénateurs.

Quant au premier ministre Stephen Harper, il a été discret face aux scandales à répétition qui ont secoué l'institution depuis le jugement rendu par la Cour suprême sur le Sénat en avril dernier.

Le plus haut tribunal au pays a considéré inconstitutionnelle la quasi-totalité de la réforme de la chambre haute telle que proposée par le gouvernement Harper.

Dans son opinion unanime, la Cour suprême a tranché que le fédéral ne pouvait agir seul _ et qu'il devait procéder par amendement constitutionnel en obtenant le consentement d'une majorité de provinces _ afin de modifier la durée du mandat des sénateurs et pour tenir des élections sénatoriales.

Et si l'on parle d'abolir purement et simplement la chambre haute, l'unanimité des provinces est requise, a établi le plus haut tribunal du pays.

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Les controverses du Sénat
Pierre-Hugues Boisvenu(01 of11)
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Au début du mois de mars 2013, le sénateur conservateur Pierre-Hugues Boisvenu faisait déjà l'objet de soupçons quant à ses allocations de dépenses. Le sénateur bien connu affirmait que son condo de Sherbrooke constituait toujours son lieu de résidence principal, bien que celui-ci soit occupé par son ex-femme. Pierre-Hugues Boisvenu réside plutôt dans la région de l'Outaouais, tout près d'Ottawa. (credit:PC)
Une relation interdite(02 of11)
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Au mois de mai 2013, c'est la relation amoureuse de Pierre-Hugues Boisvenu avec son adjointe au Sénat qui a mis le sénateur dans l'eau chaude. En effet, le code d'éthique de la Chambre haute interdit aux sénateurs d'embaucher un proche. La dame a finalement été mutée à d'autres fonctions et le sénateur affirme avoir mis un terme à leur relation. (credit:PC)
Patrick Brazeau(03 of11)
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Avant même le scandale des dépenses au Sénat, le jeune sénateur Patrick Brazeau avait fait la manchette après avoir été arrêté à son domicile au mois de février 2013. Il a été accusé de voie de fait simple et d'agression sexuelle. Dès le lendemain, le sénateur a été expulsé du caucus conservateur du Sénat. (credit:PC)
Mike Duffy(04 of11)
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Patrick Brazeau était également parmi les trois premiers sénateurs ciblés par un audit indépendant sur les dépenses des membres du Sénat. Des doutes ont été soulevés sur les réclamations effectuées par Brazeau, le conservateur Mike Duffy et le libéral Marc Harb au sujet de leurs résidences secondaires. On les soupçonne d'avoir déclaré que leurs résidences principales se trouvaient éloignées de la région de la Capitale nationale, afin de réclamer une allocation destinée aux sénateurs qui doivent maintenir une résidence secondaire près d'Ottawa. De nouveaux documents déposés à la cour indiquent que Mike Duffy a facturé les contribuables pour un entraîneur personnel, un artiste du maquillage ainsi que pour des frais de déplacements personnels pour assister à des funérailles et à d'autres cérémonies. (credit:PC)
Nigel Wright(05 of11)
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Les allocations de dépenses de Mike Duffy ont rattrapé le gouvernement Harper quand son chef de cabinet, Nigel Wright, a émis un chèque personnel au montant de 90 000$ au sénateur afin de rembourser ses dépenses de résidences. L'affaire a fait un tollé dans les médias. Nigel Wright a finalement dû démissionner de son poste de chef de cabinet, tandis que Mike Duffy est suspendu du caucus conservateur. (credit:PC)
Pamela Wallin(06 of11)
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À peine 24 heures après la démission de Mike Duffy, en 2013, une autre ex-journaliste devenue sénatrice conservatrice, Pamela Wallin, a quitté le caucus conservateur. La sénatrice subit un audit pour des dépenses totalisant 321 000$ depuis septembre 2010. (credit:PC)
Brent Rathgeber(07 of11)
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Au début du mois de juin 2013, la controverse au Sénat a coûté un premier élu au gouvernement de Stephen Harper. Le député albertain Brent Rathgeber a quitté le caucus conservateur, reprochant au gouvernement «son manque d'engagement en matière de transparence». (credit:PC)
Jacques Demers(08 of11)
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Même l'ancien coach du Canadien Jacques Demers a affirmé, en mai 2013, être «en période de réflexion». Il songeait alors à quitter le caucus conservateur, mais s'est rapidement ravisé, rassuré par la gestion des scandales et des mesures entreprises par le gouvernement. M. Demers dit toujours avoir confiance en Stephen Harper. (credit:PC)
Caisse secrète(09 of11)
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Au mois de juin 2013, le réseau CBC révélait l'existence d'une caisse secrète du Parti conservateur dédiée au cabinet du premier ministre Stephen Harper. Le chef du NPD, Thomas Mulcair, n'a pas hésité à se questionner sur les liens possibles entre cette caisse secrète et le chèque émis par Nigel Wright à Mike Duffy. Selon lui, l'ex-chef de cabinet aurait pu se rembourser à même cette caisse secrète. (credit:Getty)
Colin Kenny(10 of11)
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Le sénateur libéral Colin Kenny a utilisé les ressources du Parlement à des fins qui ne sont pas liées à son travail. Une ex-adjointe affirme qu'elle passait la moitié de sa journée à faire des tâches qui n'avaient rien à voir avec son travail au Sénat.Pascale Brisson devait notamment régler les factures d'Hydro, les factures d'eau, de Rogers, d'ADT pour le système d'alarme, des frais de condo et la Visa du sénateur.Plus de détails ici. (credit:Radio-Canada)
Fille illégitime(11 of11)
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Karen Duffy avait fait une sortie remarquée dans le magazine Maclean's le 15 juillet 2014 dans laquelle elle affirmait être la fille du sénateur suspendu. Mike Duffy avait alors rejeté ces allégations du revers de la main, discréditant les propos de la mère, une ex-vendeuse de drogue.Mike Duffy a depuis pris contact avec sa fille illégitime. (credit:PC)

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