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Les collectivités anglophones et allophones, la vaste majorité des communautés religieuses demeureront imperméables à tout ce qui a été révélé concernant le Parti libéral, ses acteurs présents ou anciens, et rien ne permettra d'influer sur leur appréciation de la « marque de commerce libérale ». Rien.
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Si on devait tracer un parallèle entre la campagne électorale municipale qui se déroule à Montréal présentement et celle à venir, peut-être aussi tôt que le 9 décembre prochain au provincial, quel serait-il?

Celui-ci : les collectivités anglophones et allophones, la vaste majorité des communautés religieuses demeureront imperméables à tout ce qui a été révélé concernant le Parti libéral, ses acteurs présents ou anciens, et rien ne permettra d'influer sur leur appréciation de la « marque de commerce libérale ». Rien.

D'où le titre du présent texte, qui vient d'un éditorial de la West Island Gazette, publié en 2009 (retiré du site Web du journal depuis), au moment où tout accablait Gérald Tremblay lors de la campagne à la mairie de Montréal. Pour ce journal du West Island, qu'importe que Tremblay soit un escroc. Mieux vaut un escroc qu'une « séparatiste »! C'en était fait de la campagne de Louise Harel. Rien à faire, en bloc à l'ouest de St-Denis, jamais on n'appuiera une « séparatiste ».

Voilà ce qui explique que les seuls candidats admis à la fois par la clique affairiste de Montréal, très fédéraliste, et par certains médias hostiles aux souverainistes, sont «libéraux» et présentables à l'ouest de St-Denis. Fallait voir la répudiation de Louise Harel par Marcel Côté justement pour mieux passer dans le West-Island pour s'en convaincre!

Rien ne changera l'opinion de cet électorat captif

À la lumière des plus récents sondages, tant pour la municipale de Montréal que lorsqu'il s'agit des intentions de vote au provincial, l'électorat captif du Parti libéral ne semble pas se soucier un iota de tout ce qui a entaché cette supposée « marque de commerce libérale ». D'un sondage à l'autre, le PLQ récolte toujours plus de 80%, parfois même plus de 90% des gens des collectivités anglophone ou allophone. Sont-ils imperméables à toutes les dérives libérales?

Il s'est écrit bien des articles au cours des dernières années sur la déconfiture annoncée de la « marque de commerce libérale ». En 2007, les conservateurs demeurant impopulaires à Ottawa et Jean Charest pataugeant dans sa minorité à Québec, Josée Legault écrivait :

« Sauf qu'il existe ce qui commence à ressembler à des tendances lourdes. Les planètes continuent de s'aligner. Stéphane Dion semble incapable de tirer profit des politiques impopulaires de Stephen Harper. Et avec Jean Charest à Québec, c'est la marque de commerce libérale elle-même qui continue d'en prendre pour son rhume. »

En 2010, la même chroniqueuse politique, toujours dans Le Voir, renchérira cette fois-ci dans la foulée des révélations constantes de journalistes d'enquête concernant les travers éthiques du gouvernement de Jean Charest :

« Vous ne pensez pas qu'au PLQ, ça prie fort le saint frère André pour que le PQ finisse aussi par trébucher sur une position ambiguë de Pauline Marois sur la souveraineté ou même, qui sait, sur un petit mouvement Legault-Facal?

Or, ce n'est pas parce qu'on prie pour un miracle qu'il se produit... Surtout pas lorsque la marque de commerce libérale est de plus en plus handicapée par la surdité chronique du gouvernement et un laisser-faire côté éthique prenant parfois les allures d'une vieille relique de l'Union nationale. »

Si la suite des choses a été plus difficile pour Jean Charest lui-même, grand perdant de l'élection au Québec en 2012, son parti a tout de même réussi à obtenir un score respectable tout en contraignant le Parti québécois à une très courte victoire et la formation d'un gouvernement minoritaire doté d'une marge de manœuvre quasi inexistante.

De jour en jour, des libéraux sont nommés à la Commission Charbonneau, d'autres sont accusés de financement illicite, le chef du PLQ, Philippe Couillard, n'a même pas pu terminer son point de presse d'hier concernant l'annonce du projet économique du PQ que le DGEQ annonçait d'autres mises en accusation concernant une soirée de financement de Nathalie Normandeau. Mais Couillard peut dormir sur ses deux oreilles; son score ne baissera pas auprès de son électorat captif.

Il y a bien eu François Legault qui avait tenté de séduire cet électorat en 2012. À ce sujet, une petite perle ici dans la West Island Gazette, toujours pendant que Brenda O'Farrell demandait à ses concitoyens dans son blogue pour qui ils voteraient lors de cette élection. Une mise en garde cependant dans son texte :

« The Liberals take anglophones for granted. The Parti québécois just doesn't care about the English-speaking community, even if we are perfectly bilingual. The Coalition Avenir Québec might be an option, but is François Legault really a separatist? Will he eliminate school boards? »

Oui, le PLQ tient pour acquis le vote anglophone, oui il y a bien la CAQ, mais ce Legault est-il encore séparatiste? Et hop. Exit Legault. Même Raymond Bachand n'a jamais pu se défaire complètement de son étiquette d'ex-souverainiste auprès d'une large part de l'électoral libéral, alors...

Au niveau municipal à Montréal

La situation est encore plus désespérante à Montréal, où cet électorat captif et monolithique tient en otage l'autre communauté linguistique. Il est impensable qu'un candidat ait une chance à Montréal à moins de recevoir la caution de l'establishment libéral. Le maire de Montréal sera associé à la « marque de commerce libérale », peu importe le bilan de ses prédécesseurs.

Pourtant, la Commission Charbonneau continue de donner d'amples munitions à toutes les oppositions du parti libéral (provincial ou fédéral) et à tous ceux qui auraient à critiquer ses membres présents ou anciens; la course à la mairie de Montréal n'a pu générer de plus ambitieux que l'affrontement entre candidats libéraux ou bien entourés de libéraux - on pense ici à Richard Bergeron, dont la colistière est Jeanne Krieber, femme de Stéphane Dion et ardente militante libérale. Y'aurait-il eu une réprobation générale de ce passé libéral de tous les candidats à la mairie de Montréal? Bien sûr que non!

Pourtant, Denis Coderre, n'a pu faire mieux que de rapiécer les pots cassés, usés, honnis d'Union Montréal , tout ça en ne proposant que peu de choses (le débat sur la culture a été atroce pour Coderre) sinon que la vieille recette du cynisme populiste ; pourtant, Kid Coderre montait son équipe et il devenait évident que tout ce qui en sortirait ne serait qu'une version light, édulcorée d'Union Montréal, ce qui aurait dû laisser entrevoir une fin rapide et honteuse pour tout ceux associés de près ou de loin à cette damnée époque à l'hôtel de ville de la métropole. Pourtant, est-ce que cela s'est produit? Bien sûr que non! Coderre mène dans les sondages! Ne soyons pas dupes, à Montréal, l'affaire est réglée d'avance.

Même à Gatineau, on fait appel, en quelque sorte, à l'électorat captif libéral dans la campagne municipale. Quand on a demandé à Norm MacMillan, ex-député du PLQ de la région, s'il souhaitait appuyer un candidat à la mairie de Gatineau à la mi-septembre, bien avant que l'ensemble des candidats ne soit connu ou que des programmes politiques n'aient été publiés, le volubile politicien nouvellement à la retraite n'a pas hésité à appuyer Marc Bureau, maire sortant, car selon lui, l'opposant du maire « comptait trop de Bleus dans son entourage »! Maxime Pedneault-Jobin, chef du nouveau parti Action-Gatineau, a rapidement réagi.

Certains diront que l'opposition aux libéraux n'a qu'à mieux faire pour tenter de ravir cet électorat captif. Parlons-en à François Legault, qui est allé jusqu'à professer son allégeance fédéraliste nouvelle dans le West-Island en 2012. Parlons-en à Raymond Bachand, qui a subi une honteuse rebuffade lors de la course à la chefferie libérale de 2012.

« Better Crooks than a potential separatist I guess... »

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La Ville de Montréal aurait payé beaucoup trop cher pour l’embauche de l’ancienne firme de sécurité BCIA pour la surveillance du quartier général du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), en 2008. Une entente qui s’est d’ailleurs faite sans contrat. On parle d’une surfacturation de 43 %. BCIA, qui a fait faillite depuis, était dirigé par Luigi Coretti (photo), proche de l’ancien ministre libéral Tony Tomassi. La protection de la maison de Frank Zampino a été assurée gratuitement par l’entreprise. (credit:Agence QMI)
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En 2010, le vérificateur général de Montréal, Jacques Bergeron, produit un rapport sur un contrat de 100 M$ sur 10 ans accordé à Telus et qui semble chaotique. Avant même que le document ne soit présenté au conseil municipal, le directeur général de la Ville, Louis Roquet (photo), à qui M. Bergeron a soumis son rapport confidentiel, l’achemine à… Telus! Furieux, le vérificateur général condamne ce geste, légal selon l’administration. Le rapport indiquait que le dossier prenait du retard et que les coûts avaient explosé. L’affaire Telus n’a pas coûté le poste de Louis Roquet, qui a décidé de quitter un an et demi plus tard. Depuis 2001, neuf directeurs généraux se sont succédé à Montréal, dont Robert Abdallah, qui aurait reçu des pots-de-vin, et Claude Léger, en poste pendant les scandales des compteurs d\'eau et du Faubourg Contrecoeur. Guy Hébert est le dernier dg à qui l\'on a montré la porte, en mars 2013, après qu\'il eut nié avoir réclamé la démission du chef de la police de Montréal, Marc Parent, ce que Québec a contredit. (credit:Agence QMI)
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Bernard Trépanier, ou Monsieur 3 % comme on l’a surnommé à cause de la ristourne qu’il aurait empoché sur les grands contrats, est un personnage important dans l’histoire d’Union Montréal. Collecteur de fonds efficace pour le parti de Gérald Tremblay, Trépanier servait d’intermédiaire entre les firmes génie-conseil et la Ville. Même après son congédiement, en 2006, il a poursuivi son travail de solliciteur jusqu’en 2009. Il était très proche de Frank Zampino. (credit:CEIC)
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