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Pixies, l’aventure continue

La formation américaine montera sur la scène du MTelus, le 27 septembre.
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Courtoisie / Pixies

En 1988, le groupe culte Pixies lançait son premier album intitulé Surfer Rosa, qui incluait le fameux morceau Where Is My Mind, devenu un classique du rock. Séparé en 1993, le quatuor a repris ses activités de plus belle depuis 2004. Outre les albums Indie Cindy (2014) et Head Carrier (2016), les Pixies ont offert une myriade de performances sur la planète. Le quatuor donnera d'ailleurs un spectacle au MTELUS (Métropolis de Montréal), mercredi soir. Discussion téléphonique avec l'un des fondateurs du groupe, le guitariste Joey Santiago.

L'homme de 52 ans est né à Manille, aux Philippes. Avec sa famille, il a migré dans la ville de Yonkers, dans l'État de New York, quand il avait sept ans. Au final, il a passé la majorité de sa jeunesse dans le Massachusetts. C'est à l'université publique de Amherst (UMass Amherst) qu'il a rencontré le leader des Pixies, Charles Thompson IV (celui-ci utilisera aussi les pseudonymes de Frank Black et Black Francis). Ce groupe, qui fut créé en 1986, est considéré comme un pionnier du rock alternatif.

Aujourd'hui, trois des membres fondateurs font toujours partie de l'aventure : l'auteur-compositeur-interprète et guitariste Black Francis, le batteur David Lovering et Joey Santiago.

Lenchantin et le live

En juin 2013, l'influente bassiste et chanteuse Kim Deal a quitté le groupe. Elle s'était déjà investie dans d'autres projets auparavant, dont le groupe The Breeders, qui a connu de très bons moments. Bien que Kim Shattuck (The Muffs) ait joué avec les Pixies lors d'une tournée européenne en 2013, c'est finalement la bassiste et chanteuse Paz Lenchantin qui s'est méritée le poste. Elle a participé à plus de 500 concerts jusqu'à maintenant avec les Pixies. Elle a aussi collaboré à l'enregistrement du plus récent album. C'est Santiago qui l'a contactée, se remémorant une vieille collaboration pour son autre projet appelé The Martinis.

«Paz est excellente. Nous n'aurions pas pu trouver mieux. Elle a vécu pas mal d'angoisse à ses débuts, mais nous n'avons jamais été inquiets, raconte Joey Santiago au bout du fil. Elle est passée à travers tout le répertoire des Pixies avec une rigueur incroyable. Elle voulait maîtriser chaque pièce à la perfection. Aujourd'hui, c'est un membre à part entière du groupe. De plus, c'est une superbe personne.»

Il faut mentionner que les Pixies refusent d'utiliser un setlist (une liste de chansons planifiée) dans le cadre de leurs concerts. La nouvelle bassiste a donc dû apprendre plus de 80 morceaux du répertoire. Une tâche assez imposante. «Nous connaissons le premier et le dernier morceaux du spectacle. Ensuite, nous improvisons toujours selon l'ambiance dans la salle et l'état d'esprit de Black Francis. C'est souvent lui qui dicte la prochaine pièce, en chuchotant ou en criant sur scène... Ça nous garde en alerte et ça crée une atmosphère particulière...»

Tournée nord-américaine

Le groupe est extrêmement sollicité un peu partout dans le monde. La tournée nord-américaine, qui suit celle impliquant plusieurs pays européens, a commencé il y a une dizaine de jours, selon Santiago. Elle implique plus de 30 concerts dans diverses villes des États-Unis et du Canada, d'ici la fin de l'année.

«Nous avons tellement de concerts au programme que j'ai presque déjà oublié ceux livrés en Europe (rires). C'est incroyable. Je suis en ce moment dans un bus de tournée qui nous amène à New York. Nous serons très occupés pour les prochains mois. Tant mieux. Ça démontre que nos fans sont fidèles et veulent entendre notre musique en live

Au dire de Santiago, une nouvelle génération d'amateurs des Pixies est née depuis quelques années. Ils sont jeunes, intéressés et chantent les paroles de plusieurs pièces. Même les plus récentes. Ils n'auraient pas une énorme différence avec les générations précédentes, sinon «qu'ils possèdent beaucoup de téléphones cellulaires! »

«C'est impressionnant de réaliser que nos vieilles chansons conservent cet effet sur les mélomanes, peu importe leur âge. C'est très étrange, mais rassurant pour moi. À vrai dire, c'est fou comment rien ne change dans le monde de la musique, excepté la technologie. Je sens encore des effluves de cannabis, parfois, et les gens continuent, malgré tout, d'aller dans les salles pour assister à des spectacles.

«Je sais que les comportements ont tendance à changer dans l'industrie, mais la passion de la musique, elle, est toujours très forte. Les membres des Pixies peuvent en témoigner...»

Les chansons de Head Carrier

Les critiques furent très mitigées à l'égard de l'album Head Carrier. Pitchfork, notamment, lui a octroyé une note de 5,5 sur 10. D'autres médias ont été plus enthousiastes, comme le magazine musical MOJO. Certains journalistes n'hésitent pas à dire que les meilleurs moments des Pixies sont derrière eux. Pourtant, les Pixies continuent de faire du fun rock'n'roll qui attire les foules dans les salles de spectacle. À notre avis, les Pixies peuvent produire beaucoup mieux.

«Je suis fier de cet album, affirme Santiago. Il est très agréable de voir que les jeunes emboîtent le pas et chantent nos nouvelles compositions. D'ailleurs, nous interprétons la totalité des pièces de l'album en tournée. Évidemment, on varie de salle en salle. Ainsi, il est possible que les Montréalais n'entendent pas les mêmes chansons que les New-Yorkais [...] Puis, on fait rarement plus de cinq pièces de l'album durant un spectacle.

«Les chansons de cet album respectent la signature des Pixies. Elles sont agréables à jouer sur les planches. Et je pense que nous avons la même énergie qu'il y a 25 ans, que ce soit avec de vieux ou de plus récents morceaux. C'est ce que les amateurs veulent entendre et ressentir...»

Nirvana, Radiohead et les autres

Au cours des trois dernières décennies, les Pixies ont influencé de nombreuses formations telles Nirvana et Radiohead. Questionné quant à l'aura extrêmement forte des Pixies dans l'univers musical, Joey Santiago répond avec humilité :

«Je suis bien heureux que notre musique puisse inspirer d'autres créateurs. Je respecte beaucoup certains d'entre eux. C'est une grande roue qui tourne le monde artistique. J'ai aussi été influencé par certains de mes pairs comme Mose Allison (le pianiste de jazz américain a même inspiré le morceau Allison de l'album Bossanova, paru en 1990).»

Bien entendu, on ne peut passer sous silence l'impact des Iggy Pop, David Bowie et Velvet Underground sur l'écriture et la musique des Pixies, l'auteur et chanteur des Pixies étant un amateur.

Un album en gestation

Fait à noter à propos de cette présente tournée : les Pixies commencent à mijoter un nouvel album. «Juste avant le début de notre conversation, je travaillais là-dessus avec Charles, indique Santiago. Disons que la production du disque est confirmée.»

«Tout ce qu'on doit faire maintenant, c'est de se présenter! Évidemment, ça va prendre des chansons. Et ça, c'est la responsabilité de mon ami Charles (est-ce qu'il regarde le principal intéressé dans l'autobus en lançant cette affirmation?)... Ensuite, on va créer les musiques et tenter de respecter l'échéancier. Il devrait sortir l'an prochain. C'est vraiment une belle dynamique.»

Pixies - au MTELUS de Montréal – mercredi 27 septembre 2017

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