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Faut-il encore s'intéresser à nos rêves?

Une des facettes les plus créatrices et les plus libres de nous-mêmes, s'exprime dans le rêve. Bien sûr il s'agit du rêve nocturne et non le projet d'une vie ou d'une société du fameux «I have a dream» de Martin Luther King.
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Une des facettes les plus créatrices et les plus libres de nous-mêmes, s'exprime dans le rêve. Bien sûr il s'agit du rêve nocturne et non le projet d'une vie ou d'une société du fameux «I have a dream» de Martin Luther King.

Le rêve érotique, le rêve où on vole, celui où se mêlent des personnages disparus de notre enfance avec ceux de la vie actuelle construisent des ponts entre notre vie intime et notre relation au quotidien. Artémidore, le grand spécialiste des rêves de la Grèce du IIe siècle, a rédigé le premier ouvrage sur les rêves «l'Onirocriticon», il proposait la première méthode d'analyse des rêves .Mais l'intérêt vis-à-vis de la subjectivité du rêve a disparu aussi bien dans l'entretien du psychiatre que dans les symptômes qui nourrissent les classifications des troubles mentaux.

Pourtant, l'étudiant anxieux connaît le rêve de la page blanche où il ne sait quoi écrire, le sujet déprimé éprouve le rêve d'accident ou il périt et la victime d'un traumatisme psychique répète le même rêve celui de l'agression ou du viol.

Une étude récente de Perrine Ruby (1) fournit des informations tout à fait passionnantes sur les sujets qui se rappellent bien de leurs rêves. Leur sommeil est plus léger avec des micros réveils. Ils activent deux régions cérébrales: le cortex préfrontal médian, utile pour décoder les émotions, et la jonction temporo-pariétale. Cette dernière nous permet d'être sensibles aux stimuli extérieurs.

Ainsi les sujets qui se rappellent de leurs rêves et ceux qui ne s'en souviennent pas ne présentent pas le même fonctionnement cérébral. Ces travaux montrent aussi que le rêve n'est plus l'apanage exclusif du sommeil paradoxal mais peut survenir dans le sommeil lent profond. A ces apports fascinants des sciences cognitives font écho deux ou trois situations psychologiques extraordinaires.

Des sujets emprisonnés dans le quotidien de leur travail et dans un concret du type «métro, boulot, dodo» peuvent, lorsqu'ils se détendent, voir apparaître des rêves qui représentent une forme de créativité psychique.

Quand un sujet déprimé améliore son moral, il voit changer la tonalité de ses rêves. Ils étaient menaçants et inquiétants, ils se transforment et deviennent apaisés et sereins. Plus étonnant quand un psychothérapeute demande à son patient de faire attention à ses rêves, en quelques séances, celui qui disait ne jamais rêver ou ne jamais s'en souvenir apporte un rêve .Le patient en est surpris, lui qui ne rêvait jamais, cela représente une modification importante de son fonctionnement psychique.

Faut-il encore s'intéresser à nos rêves? Le rêve fait un pont entre l'organique, en un mot les structures cérébrales qui le créent et le cognitif à la source de nos de pensée, des images du rêve et de ses couleurs .Il fait un autre pont entre le cognitif et le psychique et scénarise la dimension relationnelle avec nos proches ou notre famille. Toutes ces personnes qui apparaissent dans nos rêves: pourquoi et comment? C'est dans cette perspective qu'il faut continuer à s'intéresser à nos rêves.

Le rêve, on le raconte mais aussi on l'éprouve car il se lie à notre affectivité (2) et à des émotions. Le rêve s'inscrit toujours dans la relation que nous entretenons avec les autres, cette relation porte aussi un morceau du rêve!

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(1) Neuropsychopharmacology (16 January 2014) | doi:10.1038/npp.2014.6, Resting Brain Activity Varies with Dream Recall Frequency Between Subjects, Jean-Baptiste Eichenlaub, Alain Nicolas, Jérôme Daltrozzo, Jérôme Redouté, Nicolas Costes and Perrine Ruby.

(2) Sami Ali, Le rêve et l'affect, une théorie psychosomatique, Dunod, Paris 1997.

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