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Francisation 101 B

Le gouvernement prévoit mettre de l'avant le concept de «présence suffisante du français» au lieu de la «prédominance du français».
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Le gouvernement Couillard refuse de modifier la loi 101, mais se propose de suggérer aux grandes compagnies américaines installées au Québec un allègement aux règles d'affichage extérieur. En effet, le gouvernement prévoit mettre de l'avant le concept de «présence suffisante du français» au lieu de la «prédominance du français».

Ceci découle d'un jugement de la Cour supérieure qui a débouté en avril 2015 le gouvernement du Québec face à huit opposants à l'affichage extérieur à prédominance en français. Le gouvernement a décidé de ne pas aller en Cour suprême pour débattre du sujet au plus haut tribunal du pays. Pourtant, en 1988, cette même Cour suprême avait reconnu qu'au Québec, on pouvait exiger que la langue française prédomine sur les affiches et qu'elle soit plus en évidence que d'autres langues (arrêt Ford).

Le gouvernement provincial est donc en train de plier les genoux devant les géants anglophones et par le fait même, affaiblit la position du français chez les commerçants installés au Québec. La proposition d'une «présence suffisante du français» telle qu'énoncée dans le règlement préparé, ressemble à un vœu pieux qui pourra être bafoué par tous les têtus qui s'obstineront à ne pas utiliser la langue de la majorité trop silencieuse.

Selon le règlement proposé, cette «présence suffisante du français» pourrait être assurée par un générique ou un descriptif des produits ou des services visés, par un slogan ou tout autre terme jugé suffisant qui n'aurait pas à faire partie du nom du commerce et qui pourrait être affiché près de celui-ci et même, d'une taille réduite.

Par le passé, les inspecteurs de l'Office québécois de la langue française ont été malmenés et affublés d'appellations peu élogieuses à cause de leur façon de revendiquer le respect de la loi de l'affichage, mais avec un tel règlement, aussi bien abolir les postes de ces défenseurs du français et laisser les envahisseurs décréter comment ils voudront se présenter à la clientèle.

Il n'y a plus de risques de voir les géants suivre l'exemple des plus petits commerces qui se sont conformés à la loi en insérant un descriptif français à leur nom, comme «Les Cafés Second Cup». Il n'aurait pourtant pas été si difficile de trouver ce genre de descriptif qui aurait éclairé la clientèle. Nous aurions facilement reconnu: «Les Chinoiseries Walmart», «Grand Format Costco», «Rafiot Old Navy», «Curves tombantes», «Guess où», «L'espoir d'un Best Buy»...

Il restera donc aux Québécoises et aux Québécois de décider s'ils acceptent de voir de grandes entreprises venues d'ailleurs dicter à nos gouvernements les lois en fonction de ce qui leur convient. Les consommateurs québécois devront donc décider s'ils acceptent de continuer à engraisser ces grandes entreprises qui se sont opposées avec acharnement à respecter le fait français au Québec. Est-ce que ces huit opposants méritent vraiment notre clientèle au détriment des compagnies locales disparues et affaiblies depuis leur arrivée ici? À nous de décider si Walmart, Costco, BestBuy, Curves, Guess, Gap, Old Navy et Toys «R» Us méritent nos dollars canadiens gagnés au Québec.

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La Loi 101 au Québec
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Camille Laurin lors de son entrée à l'Assemblée nationale, le 27 avril 1977, jour où il déposa son projet de loi sur la langue française. (credit:PC)
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Un vétéran de la Seconde guerre mondiale proteste contre la Loi 101. (credit:PC)
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Camille Laurin appose un badge YES sur le veston de René Lévesque, lors de la campagne du référendum sur l'indépendance du Québec en février 1980. (credit:PC)
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Camille Laurin s'adresse au caucus du PQ lors du 20ème anniversaire de la Loi 101, célébré le 26 août 1997. (credit:PC)
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Un restaurateur montréalais montre les sous-bock en anglais qui lui ont valu, en mars 2000) d'être réprimandé par les inspecteurs de l'Office de la langue française. (credit:PC)
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Gilles Duceppe, Louise Harel et Pauline Marois en tête de la manifestation montréalaise organisée le 26 août 2007, pour les 30 ans de la Loi 101. (credit:PC)
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Des partisans de la Loi 101 manifestent pour la défense de la Charte de la langue française, le 26 août 2007 à Montréal. (credit:PC)
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Un défenseur du Québec francophone, lors de la manifestatiom organisée pour les 30 ans de la Loi 101. (credit:PC)
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Le premier ministre Jean Charest, le 3 juin 2010, lors d'un débat houleux à l'Assemblée nationale portant sur une décision de la Cour supérieure qui a autorisé les enfants de neuf familles à fréquenter une école anglophone. (credit:PC)
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Pauline Marois, le 3 juin 2010, lors d'un débat houleux à l'Assemblée nationale portant sur une décision de la Cour supérieure qui a autorisé les enfants de neuf familles à fréquenter une école anglophone. (credit:PC)
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L'édifice de l'Office québécois de la langue française, à Montréal, porte le nom du père de la Loi 101. (credit:PC)
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Le député indépendant, et ex-péquiste, Pierre Curzi présente, le 27 mai 2012, un projet de loi visant à modifier la Charte de langue française qui élargirait la portée de ses dispositions. (credit:PC)
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La ministre responsable de la Charte de la langue française, Diane De Courcy, a présenté le 5 décembre 2012 un projet de loi visant à modifier la Loi 101, et notamment à inclure l'usage du français Charte québécoise des droits et libertés. (credit:PC)

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