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François Legault et la «troisième voie»

François Legault saura-t-il se montrer à la hauteur de la tâche qui l'attend? Pourra-t-il véritablement se démarquer de ses prédécesseurs adéquistes et libéraux et faire en sorte de réussir là où les autres ont échoué? Arrivera-t-il à faire vivre la «troisième voie»?
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Lors du congrès de la Coalition avenir Québec, le chef François Legault a créé la surprise en s'aventurant sur le terrain constitutionnel, ce qu'il avait toujours refusé de faire par le passé. Sa position n'est pas inintéressante et mérite à tout le moins d'être saluée. Son « nationalisme d'ouverture », en effet, vise à donner au Québec davantage d'autonomie, notamment sur les trois axes que sont l'économie, la langue et l'immigration. Ce faisant, la troupe de François Legault cherche de toute évidence à incarner la fameuse « troisième voie » dont se revendiquait la défunte Action démocratique du Québec de Mario Dumont (avec un succès mitigé, il faut le souligner).

En cherchant ainsi une position équilibrée entre « l'obsession référendaire du Parti québécois et le fédéralisme mou du Parti libéral », la CAQ pourrait très certainement séduire les Québécois qui, de toute évidence, ne montrent aucun signe d'intérêt pour un troisième référendum sur la souveraineté sans pour autant laisser tomber toute ambition nationale pour le Québec. On peut cependant se questionner sur la force et la pertinence d'un nationalisme qui refuse l'idée même que le Québec pourrait (devrait) devenir un État indépendant si le Canada n'arrive pas à satisfaire ses demandes légitimes. Les nationalistes libéraux comme Robert Bourassa et Claude Ryan en sont d'ailleurs passés par là, avec les résultats - et les conséquences - que l'on connait.

Cela dit, François Legault n'a certainement pas tort d'affirmer que les Québécois ont tourné la page et que la question nationale se doit d'être repensée dans un cadre original. La Révolution tranquille est bel et bien « révolue » et la politique québécoise entre dans un nouveau cycle. Quel sera le nouveau visage du nationalisme québécois? Il faut évidemment être prudent, mais disons à tout le moins que la réponse à cette question n'est probablement pas dans les solutions du passé. Plus que jamais, cependant, la formule « égalité ou indépendance », de Daniel Johnson père, semble gagner en pertinence et en actualité. Et si j'osais m'avancer à faire une prédiction, je dirais qu'il m'apparaît de plus en plus probable que la CAQ pourrait devenir le clou dans le cercueil du PQ. Mais pour cela, il devra vraisemblablement faire preuve davantage d'audace.

Le virage nationaliste de la CAQ pourrait par ailleurs avoir pour effet de mettre de la pression sur le Parti libéral, lequel peine à se démarquer dans ce domaine. Les libéraux ont beau se revendiquer du « fédéralisme rentable », les faits tendent plutôt à démontrer leur incapacité à porter haut et fort les intérêts du Québec. De toute évidence, la balle est donc dans le camp de François Legault, lequel pourrait repositionner la question nationale québécoise, forçant ainsi les autres formations à se redéfinir et à se plier à un agenda qui n'est pas le leur. Ne reste plus qu'à attendre et voir si François Legault saura se montrer à la hauteur de la tâche qui l'attend. Pourra-t-il véritablement se démarquer de ses prédécesseurs adéquistes et libéraux et faire en sorte de réussir là où les autres ont échoué? Arrivera-t-il à faire vivre la « troisième voie »?

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