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Géopolitique, Israël et sionisme

Depuis la naissance de l'État d'Israël, le sionisme originel est progressivement dépassé et absorbé par une lecture biblique et quasi mystique.
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Province de l'Empire ottoman depuis le XVIe siècle, la Palestine est placée sous un mandat du gouvernement britannique en 1920, décision confirmée par la Société des Nations en 1922.

Entre temps, la montée de l'antisémitisme et la persécution des juifs en Europe est à l'origine d'un mouvement nationaliste juif: le sionisme. Son père fondateur, Theodor Herzl (écrivain juif austro-hongrois, auteur de L'État juif, publié en 1896) organise en 1897 à Bâle le 1er Congrès sioniste, à l'occasion duquel il proclame que «l'objectif final du sionisme est de créer, pour le peuple juif, un foyer en Palestine».

En écho, le premier ministre britannique Arthur Balfour s'engage dans sa fameuse déclaration de 1917 à créer un «foyer national juif». Or, la Palestine n'est pas une «terre sans peuple». Une majorité d'Arabes y vit et coexiste avec des minorités, notamment juive. La «Déclaration Balfour» a provoqué un véritable appel d'air pour l'immigration des juifs en Palestine.

Si le sionisme constitue l'ossature idéologique de (la création de) l'État d'Israël, la nature de ce dernier a évolué sous l'influence de l'évolution du premier. Depuis la naissance de l'État d'Israël, le sionisme originel, «laïc» et socialisant, est progressivement dépassé et absorbé par une lecture biblique et quasi mystique par les sionistes juifs et chrétiens (notamment les fondamentalistes évangélistes), pour lesquels la Palestine est le berceau et la «Terre promise» du peuple juif.

La guerre des Six Jours (1967) et la conquête historique de la vieille ville de Jérusalem ouvrent la voie à l'idée d'une reconquête territoriale justifiée par la volonté de Dieu: «Le projet sioniste de la libération des juifs devient un projet de libération de la terre» (Z. Sternhell). L'ascension du mouvement Gush Emunim («Bloc de la foi») se trouve confortée par l'arrivée au pouvoir de la droite nationaliste incarnée par le parti Likoud (victoire de Menahem Begin en 1977), laquelle accélère l'accaparement des terres arabes et la colonisation.

L'annexion de Jérusalem-Est - c'est-à-dire de la partie arabe de la ville sainte - a été consacrée par la Knesset qui a déclaré en décembre 1980 Jérusalem «réunifiée» comme «capitale» («éternelle et indivisible») de l'État d'Israël. La dérive religieuse de l'idéologie sioniste est remarquable: non seulement le mythe du «Grand Israël» - qui s'appuie sur des références bibliques - a phagocyté la conscience collective de la société civile israélienne, mais le poids électoral des colons est devenu crucial dans le système politique du pays, comme l'atteste la nouvelle victoire de Benyamin Netanyahou aux élections législatives du 17 mars 2015. Ce sionisme tendance nationaliste-religieux se traduit par la colonisation et la «judaïsation» des territoires occupés de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est; et l'idée de «supériorité juive» en Israël même (Z. Sternhell), qui nourrit la naissance d'une forme d'apartheid.

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Les principaux groupes armés palestiniens de Gaza
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Le Hamas, qui contrôle Gaza depuis 2007, est crédité par l'Institut international d'études stratégiques (IISS) de 20.000 combattants, dont 10.000 -les mieux entraînés- pour sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam. Ces dernières tirent leur nom d'un des pères de la Révolte arabe de 1936-39 contre le mandat britannique en Palestine, tué en 1935. S'y ajoutent les plus de 10.000 membres du Hamas intégrés aux forces de sécurité à Gaza, en particulier la Force exécutive, formée par le Hamas.Leur puissant arsenal, de contrebande ou artisanal, comporte mines, roquettes, mortiers et armes légères. Elles sont dotées de roquettes d'artillerie à longue portée, notamment la M75, adaptation locale de la Fajr-5, de fabrication iranienne, qui ont volé à plus de 80 km de la bande de Gaza, mettant Tel-Aviv et Jérusalem sous leur feu. Selon leur site, elles sont apparues mi-1991 durant la première Intifada, après des tentatives de lancer un réseau armé dès 1984 par ceux qui créeront le Hamas en 1987. Leur nombre "est connu seulement du commandement des Brigades", ajoute le site. (credit:AFP)
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Deuxième force combattante de Gaza derrière le Hamas, le Jihad islamique a pour branche armée les Brigades Al-Qods (Jérusalem) qui affirment disposer d'"environ 8000 hommes" et sont également équipées de Fajr-5. Créé en 1980, d'inspiration iranienne, c'est la première organisation islamiste palestinienne à s'être engagée dans la lutte armée. (credit:AFP)
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Les Comités de Résistance Populaire (CRP), fondés en septembre 2000, sont une organisation armée radicale avec pour branche armée les Brigades Salaheddine (Saladin). Créés par des éléments de la sécurité du Fatah (mouvement de Yasser Arafat actuellement présidé par Mahmoud Abbas), rejoints par d'autres transfuges d'organisations nationalistes comme islamistes, ils n'ont pas d'idéologie propre. En juin 2006, ils participent avec les Brigades Ezzedine al-Qassam et un groupe salafiste, l'Armée de l'Islam, à l'enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit, libéré en octobre 2011 en échange de 1027 Palestiniens détenus par Israël. (credit:REUTERS)
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Les salafistes jihadistes, qui accusent le Hamas de faiblesse face à Israël et dans l'application de la loi islamique, revendiquent quelques centaines de membres, souvent des déçus du Hamas et d'autres mouvements, éparpillés entre Jaïch al-Islam, Jound Ansar Allah, Tawhid wal Jihad, Jaïch al-Oumma, Ansar al-Sunna, et plus récemment une coalition appelée Majlis Choura al-Moujahidine.Le plus connu est Jaïch al-Islam (Armée de l'Islam), centré sur un puissant clan familial de Gaza, les Doghmouch. Outre sa participation au rapt de Shalit, il a enlevé en 2007 le correspondant de la BBC Alan Johnston, libéré par le Hamas, qui a également écrasé dans le sang en août 2009 l'"émirat" proclamé à Rafah (sud) par le Jound Ansar Allah (24 morts). (credit:REUTERS)
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Moins visibles depuis la victoire du Hamas à Gaza en 2007, les groupes armés des mouvements de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), comme les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, issues du Fatah, ou les Brigades Abou Ali Moustapha, aile militaire du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche nationaliste).

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