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Goncourt 2013: le prix est attribué à Pierre Lemaitre (VIDÉO)

Goncourt 2013 : le prix est attribué à Pierre Lemaitre (VIDÉO)
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AFP

Et le Goncourt 2013 est attribué à... Pierre Lemaitre pour Au revoir là-haut (Albin Michel).

Parmi les quatre finalistes,en lice pour le prix littéraire français le plus convoité, consécration suprême et jackpot pour le lauréat et son éditeur, avec 400 000 ventes à la clé pour le roman barré du célèbre bandeau rouge, le roman de Lemaitre faisait partie des grands favoris.

Pierre Lemaitre a été sacré au terme d'un vote très serré pour son époustouflant roman sur une génération perdue, les démobilisés de la Première Guerre mondiale, sacrifiés par une France exsangue après quatre ans d'horreur dans les tranchées.

L'auteur a été choisi par le jury au douzième tour par six voix contre quatre à Frédéric Verger pour son premier roman, "Arden" (Gallimard). Sur la ligne de départ du Goncourt 2013, attribué par un jury présidé par Edmonde Charles-Roux, 93 ans, il y avait trois hommes et une femme: Pierre Lemaitre, Frédéric Verger, Jean-Philippe Toussaint avec "Nue" (Minuit) et Karine Tuil avec "L'invention de nos vies" (Grasset).

Le roman picaresque de Pierre Lemaitre, fiction haletante sur des démobilisés de la Grande Guerre abandonnés par la patrie ingrate qui montent une arnaque aussi spectaculaire qu'amorale. Première incursion hors du polar de cet auteur de 62 ans, ce roman est le seul à avoir également captivé les jurés du Renaudot, du Femina et de l'Interallié.

Bernard Pivot, l'un des jurés Goncourt, a salué le lauréat, vantant "le mélange d'une écriture très cinématographique" dans ce "roman populaire, dans le bon sens du terme". Pierre Lemaitre "écrit à la fois lentement et vite, parce qu'il prend son temps pour raconter un geste ou une action mais avec des mots fulgurants", a dit Bernard Pivot. Il a souligné l'importance du choix de l'après-guerre de 1914 comme contexte, qui montre que "l'horreur continuait" après la guerre dont on s'apprête à célébrer le centenaire.

Découvrez un entretien avec le lauréat en partenariat avec Mollat.com:

Après un Goncourt 2012 exigeant (Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari), la consécration de Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre récompense un livre à la fois populaire et ambitieux qui figure dans les meilleures ventes. Et Albin Michel, son heureux éditeur qui en a déjà tiré 100 000 exemplaires, n'avait pas décroché le Goncourt depuis 2003.

La cérémonie aura été marqué par l'irruption du collectif féministe La Barbe qui a rappelé la faible proportion des femmes récompensées par le Goncourt:

Découvrez quelques entretiens avec les nominés en partenariat avec Mollat.com:

Les romans en lice pour le Goncourt 2013
Jean-Daniel Baltassat - Le divan de Staline(01 of07)
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Staline, qui n’a plus que trois ans à vivre, se retire quelques jours dans sa Géorgie natale. Sa maîtresse, la Vodieva, le rejoint dans son palais décadent, accompagnée de son protégé Danilov, un jeune peintre prodige du réalisme socialiste qui a conçu une œuvre pour célébrer la gloire de Staline. Mais rien ne se passe comme prévu. (Seuil)
Sorj Chalandon - Le quatrième mur(02 of07)
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\" L\'idée de Sam était belle et folle : monter l\'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé.\nSamuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m\'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l\'a fait promettre, à moi, petit théâtreux de patronnage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m\'offre brutalement la sienne...\" (Grasset)
Marie Darrieussecq - Il faut beaucoup aimer les hommes(03 of07)
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Solange, le personnage du précédent roman Clèves, a rencontré un homme de couleur. Elle le suit au Congo pour tourner un film, adaptation d\'Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad. Ensemble, ils font ce voyage initiatique en pleine forêt tropicale, pour fuir et dénoncer une vision fausse et imposée sur les Noirs et les femmes. (Mollat)
Sylvie Germain - Petites scènes capitales(04 of07)
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Tout en évocations lumineuses, habité par la grâce et la magie d’une écriture à la musicalité parfaite, Petites scènes capitales s’attache au parcours de Lili, née dans l’après-guerre, qui ne sait comment affronter les béances d’une enfance sans mère et les mystères de la disparition. Et si l’énigme de son existence ne cesse de s’approfondir, c’est en scènes aussi fugitives qu’essentielles qu’elle en recrée la trame, en instantanés où la conscience et l’émotion captent l’essence des choses, effroi et éblouissement mêlés. (Albin Michel)
Yann Moix - Naissance(05 of07)
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La naissance ne saurait être biologique: on choisit toujours ses parents. Naître, c\'est semer ses géniteurs. Non pas tuer le père, mais tuer en nous le fils. Laisser son sang derrière, s\'affranchir de ses gènes. Chercher, trouver d\'autres parents : spirituels. Ce qui compte, ce n\'est pas la mise au monde, mais la mise en monde. Naître biologiquement, c\'est à la portée du premier chiot venu, des grenouilles, des mulots, des huîtres. Naître spirituellement, naître à soi-même, se déspermatozoïder, c\'est à la portée de ceux-là seuls qui préfèrent les orphelins aux fils de famille, les adoptés aux programmés, les fugueurs aux successeurs, les déviances aux descendances. Toute naissance est devant soi. C\'est la mort qui est derrière. Les parents nous ont donné la vie ? À nous de la leur reprendre. Le plus tôt possible.
Karine Tuil - L'invention de nos vies(06 of07)
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Sam Tahar est un avocat redouté, il est riche, connu et reconnu. Mais sa réussite repose sur une imposture car Sam a pillé la vie de son meilleur ami, un écrivain raté en couple avec une mannequin. Un trio d\'il y a vingt ans. A l\'occasion de retrouvailles, l\'avocat est rattrapé par son passé : il s\'appelle en fait Samir, enfant des cités. (Mollat)
Frédéric Verger - Arden(07 of07)
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Dans les années 1940, Alexandre de Rocoule dirige le luxueux hôtel d\'Arden. Il est ami avec Salomon Lengyel, un tailleur juif. Les deux hommes ont une passion commune, l\'opérette, et depuis 1917, ils écrivent ensemble des textes toujours inachevés en raison de leur désaccord sur la scène finale. Alors que la menace nazie commence, ils décident de composer leur dernière oeuvre. Premier roman. (Mollat)
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