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Inquiétude pour les droits de patients hospitalisés de force en psychiatrie

Inquiétude pour les droits de patients hospitalisés de force en psychiatrie
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ICI Radio-Canada

L'avocat spécialisé en droit médical Jean-Pierre Ménard et des groupes de soutien en santé mentale sonnent l'alarme au sujet des droits des patients et du manque de ressources pour les aider. Pour eux, accorder plus de pouvoirs aux psychiatres pour hospitaliser de force une personne n'est pas une solution au problème d'accès aux soins en santé mentale.

Des psychiatres et des familles, dont un travaillant à l'Institut Philippe-Pinel, Gilles Chamberland et la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FAPAMM), demandent plus de pouvoir pour hospitaliser une personne atteinte de maladie mentale contre son gré. Ceux-ci jugent trop restrictif un aspect de la loi P-38 stipulant que le patient doit représenter un danger grave et immédiat pour qu'il soit hospitalisé de force.

Or, selon Me Ménard, cette notion est mal interprétée. Elle s'applique dans les cas où l'on souhaite garder le patient sans ordonnance de la Cour pour une durée maximale de trois jours. Cette décision peut être prise par un psychiatre ou un médecin. Si l'hôpital souhaite garder la personne au-delà de ce délai, il devra faire une requête au tribunal.

Manque de ressources

Des psychiatres dénoncent toutefois que des proches du patient doivent porter le fardeau du dépôt de la requête devant le tribunal. La famille peut ainsi s'attirer les foudres du patient.

Me Ménard convient qu'il n'est pas juste que l'on demande à la famille d'accomplir cette tâche. Le véritable problème, selon lui, est qu'il y a un manque de ressources communautaires accessibles aux familles. Par exemple, lorsqu'une personne est en crise, elle devrait pouvoir se rendre à un centre de crise. Or, ces centres n'existent pas dans toutes les régions.

« Ça n'a pas de bon sens qu'on n'ait pas de soin de santé mentale à domicile. Cela fait des années qu'on en parle. Le seul accès à un service pour les personnes en crise est via l'hôpital, via la police. Il faut que l'on repense comment organiser les soins en santé mentale », a décrié M. Ménard à l'émission Pas de midi sans info.

Il ajoute que les ressources hospitalières font également l'objet de coupes. « Les moyens que les familles détiennent pour accéder aux soins en santé mentale sont très très très limités. Malgré ce qu'on a pu dire depuis 20 ans, on n'a pas développé les ressources communautaires. On a sorti les patients de l'hôpital, mais l'argent est resté à l'hôpital. Maintenant, on coupe l'argent à l'hôpital, sans l'envoyer à la communauté. Alors on impose un fardeau énorme à la famille », a-t-il déploré.

Quelle solution?

Pour l'avocat Jean-Pierre Ménard, la solution est d'augmenter les ressources offertes aux familles et de mieux renseigner les psychiatres sur la loi P-38. Me Ménard souligne que la formation des psychiatres concernant l'hospitalisation forcée est très centrée sur la responsabilité criminelle. Elle devrait, selon lui, aborder davantage les droits des patients et la procédure de détention des patients.

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10 idées reçues sur les thérapies
Mythe: un thérapeute est comme un ami qu'on paye(01 of10)
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En fait: Il y a une énorme différence entre un thérapeute et votre meilleur(e) ami(e). On ne paye pas quelqu'un pour être gentil avec vous, on paye le thérapeute pour son temps et son expertise. Et la gentillesse est gratuite. D'ailleurs, les thérapeutes ne doivent pas voir leurs patients en-dehors du bureau. (credit:Shutterstock)
Mythe: faire une thérapie veut dire que vous êtes «dingue»(02 of10)
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En fait: La plupart des gens sont élevés dans l'esprit qu'il faut être indépendant et régler ses problèmes tout seul, et que chercher de l'aide est un signe de faiblesse. Les médias n'aident pas en ce sens, en offrant une image fausse des gens qui consultent. La vérité est que nous souffrons tous, et que ceux qui vont voir un thérapeute sont, pour la plupart, des gens ordinaires qui cherchent à se connaître. (credit:Shutterstock)
Mythe: une thérapie est sans fin(03 of10)
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En fait: Selon le thérapeute que vous consultez, la thérapie peut durer plus ou moins longtemps. Mais elle a bel et bien une fin! Les thérapeutes doivent créer une cible et un plan pour leur traitement. Une thérapie, en moyenne, dure trois ou quatre mois. (credit:Shutterstock)
Mythe: une thérapie coûte une fortune(04 of10)
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En fait: Oui, cela peut coûter cher. Mais vous pouvez aussi trouver de l'aide financière auprès de vos assurances. Aussi, prenez-le d'une autre manière: quel est le coût de ne pas faire une thérapie? Votre bien-être familial? Votre performance professionnelle? Cela vaut peut-être le coup, justement. (credit:Shutterstock)
Mythe: les thérapeutes vous blâment et vous font culpabiliser(05 of10)
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En fait: Non, les thérapeutes ne sont pas comme Dr. Phil. En thérapie, il s'agit de compassion et de laisser le patient exprimer ses troubles émotionnels sans jamais le juger. (credit:Shuttertstock)
Mythe: les médicaments sont aussi efficaces qu'une thérapie(06 of10)
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En fait: Les problèmes psychologiques ne sont pas causés par un déséquilibre biochimique. L'expérience de perdre un emploi ou un membre cher, de divorcer, etc. est source d'un énorme stress émotionnel. Les médicaments sont seulement une béquille temporaire pour se sentir mieux. (credit:ShutterStock)
Mythe: une thérapie est passive(07 of10)
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En fait: Contrairement à ce qui se passe au cinéma, le thérapeute ne fait pas qu'écouter en hochant de la tête. Il écoute, certes, mais aide surtout le patient à démêler ses pensées.
Mythe: une thérapie est pleine de pensées positives(08 of10)
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En fait: C'est parfois le cas... Mais le thérapeute ne va pas, soudainement, vous rendre heureux! On ne peut pas «attraper» le bonheur juste avec des pensées positives. Pour être heureux, il vous faut affronter les parties de vous qui ne le sont pas. En travaillant face-à face et non en groupe, les thérapeutes peuvent aider à repasser à travers les événements douloureux et les troubles d'une personne... et lui donner espoir d'un future plus paisible. (credit:Shutterstock)
Mythe: on ne peut pas changer le passé(09 of10)
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En fait: La thérapie vous aide à repasser à travers les éléments pénibles du passé et à résoudre les sentiments douloureux qui en résultent. (credit:Shutterstock)
Mythe: une thérapie rend les problèmes encore plus douloureux(10 of10)
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En fait: Retourner dans le passé peut être douloureux, et se rappeler de mauvais souvenirs n'est jamais agréable. Mais n'ayez pas peur, car les bons thérapeutes guident leurs patients de manière à ce qu'ils puissent gérer leurs sentiments sans se laisser dépasser par eux. (credit:Shutterstock)
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