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Iran, Hezbollah, terrorisme, assassinat et cover up: l'Argentine en crise

L'Argentine est aux prises avec une très grave crise nationale depuis la mort d'un homme nommé Alberto Nisman le 18 janvier dernier. Pourquoi? Un peu d'histoire est ici essentiel.
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L'Argentine est aux prises avec une très grave crise nationale depuis la mort d'un homme nommé Alberto Nisman le 18 janvier dernier. Pourquoi? Un peu d'histoire est ici essentiel.

Centre communautaire juif visé par des islamistes

Le 18 juillet 1994, une attaque contre l'édifice de l'AMIA (Asociación Mutual Israelita Argentina, une association juive) causait la mort de 85 personnes et en blessait des centaines. C'est jusqu'à ce jour la pire attaque terroriste jamais commise sur le sol argentin.

Ce crime horrible n'a pas été - officiellement - élucidé depuis. Mais tout pointe vers une opération iranienne commise par son agent, le Hezbollah (groupe reconnu comme terroriste en droit canadien). Les accusations de cover up et d'incompétence circulent déjà depuis longtemps.

Les circonstances entourant l'enquête sont tellement sombres qu'en 2005, alors qu'il était le cardinal de Buenos Aires, le pape François avait ajouté son nom à un document signé par 85 personnalités demandant justice pour les victimes de cet acte antisémite.

Le procureur assassiné

Les choses sont devenues encore plus compliquées par la mort d'Alberto Nisman, le 18 janvier dernier.

Procureur en charge du dossier depuis de nombreuses années, Nisman a été trouvé mort à sa résidence la veille du jour de son témoignage devant une commission du Congrès, une balle dans la tête, avec un pistolet à côté du corps. La porte de son appartement était fermée à clé de l'intérieur et il n'y avait aucune note de suicide.

Les autorités argentines ont d'abord affirmé qu'il s'agissait d'un suicide, jusqu'à ce qu'elles se rendent compte qu'il n'y avait aucun résidu de poudre sur ses mains, ce qui rend la thèse d'un suicide par arme à feu complètement ridicule. Les autorités ont été dans l'obligation de changer leur version, accusant des espions de vouloir déstabiliser le gouvernement.

L'Iran et le Hezbollah pointés du doigt

Nisman était à la tête d'une équipe de 30 personnes chevronnées. Il avait passé une décennie à enquêter sur l'horreur de l'attentat de l'AMIA.

Nisman avait identifié les Iraniens qui ont ordonné l'attentat et les avait fait placer sur la liste de personnes recherchées d'Interpol. Il avait identifié les terroristes du Hezbollah qui ont commis l'attentat. De plus, il avait découvert des cellules terroristes encore actives dans le Nouveau Monde.

Quelques jours avant sa mort, Nisman avait accusé la présidente argentine, Cristina Fernández de Kirchner, le ministre des Affaires étrangères, Héctor Timerman, et d'autres hauts responsables argentins d'avoir tenté d'organiser un cover up afin de masquer un deal visant à protéger les Iraniens contre toute responsabilité pour l'attentat de 1994. En échange, l'Argentine aurait obtenu du pétrole iranien afin de mitiger les ravages de la crise énergétique qu'elle traverse actuellement.

Nisman avait des transcriptions d'appels téléphoniques entre des agents iraniens et argentins prouvant le deal. De plus, Nisman avait écrit un document de 289 pages étayant ses thèses.

Arrestation possible de la présidente Kirchner?

Les choses se sont encore corsées lorsque la procureure responsable de l'enquête de la mort de Nisman, Viviana Fein, a affirmé que Nisman avait rédigé un mandat d'arrestation de la présidente argentine Kirchner et de son ministre des Affaires étrangères Timerman.

Tous les éléments d'une crise nationale sont présents : des actions d'islamistes (iraniens et du Hezbollah) sur le territoire argentin, un deal avec ceux-ci pour cacher leur rôle en échange de pétrole, un assassinat bâclé, un manque de confiance dans les autorités nationales, mensonges d'État, cover up, etc.

Une chose est certaine: quand un État décide de faire affaire avec un régime tel que celui des ayatollahs iraniens, dont le but avoué est l'exportation de son idéologie chiite extrémiste et la déstabilisation des États qui s'y opposent (on le voit au Moyen-Orient), il en paiera éventuellement le prix.

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Affaire Nisman: la marche du silence à Buenos Aires
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La marche du silence à Buenos Aires (credit:Kamilia Lahrichi )
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La marche du silence à Buenos Aires (credit:Kamilia Lahrichi )
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La communauté juive argentine se rassemble en face du siège de l\'Association mutuelle juive argentine (AMIA) pour réclamer des clarifications sur la soudaine mort du magistrat juif Alberto Nisman. (credit:Kamilia Lahrichi )
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Une femme s’emporte et exige que les dirigeants juifs argentins rendent des comptes sur les actes antisémites en Argentine. (credit:Kamilia Lahrichi )
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Les manifestants tiennent une pancarte « justicia » car ils réclament justice dans l’affaire de M. Nisman retrouvé mort, une balle dans la tête, dans son appartement le 18 janvier 2015. (credit:Kamilia Lahrichi )
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Une Argentine verse quelques larmes lorsqu’elle entend la liste des victimes de l’attentat contre la AMIA en 1994 qui a fait 85 morts – l’attaque la plus meurtrière sur le sol argentin. (credit:Kamilia Lahrichi )
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Un homme pointe du doigt la liste des victimes de l’attentat contre la AMIA qui sont inscrits sur le mur de l’association. (credit:Kamilia Lahrichi )
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Une femme tient une pancarte: « Brave Nisman : ta violente disparition ne fera pas taire le désir de connaître la vérité. Nous exigeons justice, justice. Tous, tous sommes Nisman. » (credit:Kamilia Lahrichi )
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Un juif argentin écoute avec émotion le discours du président de la AMIA. (credit:Kamilia Lahrichi )
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Léonardo Jmelnitzky, président de l’association juive AMIA à Buenos Aires, rend hommage à M. Nisman. (credit:Kamilia Lahrichi )
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Un juif argentin écoute avec émotion le discours du président de la AMIA. (credit:Kamilia Lahrichi )
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La majorité de la communauté juive argentine considère que la mort du magistrat Nisman est un assassinat. (credit:Kamilia Lahrichi )
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Plusieurs personnes hurlent « Cristina asasena » (Cristina, assassine) dans la foule, en référence à la possible implication de la présidente argentine, Cristina Fernandez de Kirchner, dans la mort de M. Nisman. (credit:Kamilia Lahrichi )
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Une femme porte une pancarte qui lit « terrorisme d’Etat ». (credit:Kamilia Lahrichi )
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La police argentine contrôle les papiers d’identité des manifestants sur la rue Pasteur à Buenos Aires. (credit:Kamilia Lahrichi )
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Une femme âgée s’effondre avant d’être transportée par une ambulance. (credit:Kamilia Lahrichi )
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Un Argentin porte une pancarte sur laquelle il est écrit : « Yo Soy Nisman » (« Je suis Nisman » en espagnol) lors d’une manifestation en face du palace présidentiel à Buenos Aires. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Une femme scande « Je suis Nisman, je suis la république » en tenant un drapeau de l’Argentine sur la place de Mayo au centre de la capitale. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Plusieurs centaines d’Argentins se réunissent pour demander justice suite à la mort d’Alberto Nisman le 19 janvier 2015. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Une femme argentine manifeste pour mettre fin à l’impunité judiciaire dans son pays. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Une autre Argentine manifeste pour mettre fin à l’impunité judiciaire dans son pays. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Des Argentins arborent le drapeau national et chantent l’hymne en faisant face à « la maison rose » de la présidente Cristina Fernandez de Kirchner. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Alors que la tension monte, des Argentins scandent « Cristina Asesina » (« Cristina, meurtrière » en espagnol) en référence à la potentielle implication du gouvernement argentin dans la mort d’Alberto Nisman. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Un homme accuse les politiciens argentins d’être corrompus et assassins. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Des policiers argentins prennent place en face du palace présidentiel lors de la marche pour que justice soit faite à Alberto Nisman. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Plusieurs centaines d’Argentins se réunissent pour demander justice suite à la mort d’Alberto Nisman le 19 janvier 2015. (credit:Kamilia Lahrichi)
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C’est avec émotion et tristesse que les Argentins chantent leur hymne national, qui commence par « liberté, liberté, liberté. » (credit:Kamilia Lahrichi)
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Alors que la nuit tombe, la manifestation devient de plus en plus violente. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Des Argentines tapent avec force sur la grille qui les sépare de la police afin de manifester leur colère et frustration. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Un homme défie la police argentine malgré les tirs de gaz lacrymogènes. (credit:Kamilia Lahrichi)
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Un jeune Argentin se tient devant la ligne de policiers. (credit:Kamilia Lahrichi)

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