Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

J'avais besoin de 80 km de distance pour éviter l'épuisement parental

Je me suis souvenue de ce conseil que l'on te donne quand tu as un nouveau né. Si vous sentez que vous n'y arrivez plus, que vous êtes sur le point de craquer, posez votre bébé dans son lit, laissez-le pleurer quelques instants et allez souffler pour reprendre vos esprits.
|
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Je me suis souvenue de ce conseil que l'on te donne quand tu as un nouveau né: si vous sentez que vous n'y arrivez plus, que vous êtes sur le point de craquer, posez votre bébé dans son lit, laissez-le pleurer quelques instants et allez souffler vous calmer un peu, bref reprendre vos esprits. Cela pour évitera que la fatigue, l'épuisement même, puisse prendre le dessus.

Je me suis souvenue de ça, il était 17h30, je rentrais d'un rendez-vous et j'avais mes deux petites filles dans la voiture, j'ai appelé leur père et je lui ai expliqué que j'allais rentrer, poser les filles et repartir faire un tour.

C'était vital.

C'est ce que j'ai fait. J'ai pris ma voiture et je suis partie reprendre mes esprits. Pas pour rouler vite, ni passer ma colère. J'ai juste fui, n'ayons pas peur des mots. J'ai fui la colère qui allait jaillir de moi et les réactions qui auraient pu en découler, pas faire mal physiquement mais blesser avec mes mots s'ils avaient explosé.

5 kilomètres

Je me suis repassé le film de ma journée et j'ai fait le calcul: une petite fille de 22 mois qui pleure, chouine et hurle depuis 7h du matin, si on enlève l'heure et des brouettes de sieste: c'est 9 heures de cris. Je ne parle pas de quelques cris. Je parle d'un cri de colère d'un bébé qui souffre des changements du moment et vous les fait payer comme il le peut, un seul et même cri qui dure pendant des heures. 9 heures à tout faire d'un bras, neuf heures à osciller entre l'amour qu'il fallait lui porter pour l'apaiser, à essayer différentes méthodes (la compréhension, la douceur, la fermeté, le dialogue...), l'épuisement des quelques 5 heures de sommeil de la nuit précédente et l'épuisement ne plus savoir quoi faire. Et la colère de ne pas y arriver.

10 kilomètres

Pour sortir les larmes: suis-je la plus malheureuse? Suis-je à plaindre? Non, j'ai deux enfants en parfaite santé et tout ce dont j'ai besoin alors je me sens d'autant plus bête et faible.

15 kilomètres

Ça fait quand même du bien ce silence, cette possibilité de faire quelque chose seule, rassembler mes esprits, mais c'est aussi difficile d'avoir le temps de culpabiliser; la liste est longue: être partie, avoir pleuré, avoir craqué, avoir loupé quelque chose, ne pas avoir su, ma fille si difficile...

20 kilomètres

Et je m'en veux: 40 minutes dans une salle d'attente. 40 minutes de cris, de pleurs et de roulades au sol; juste parce qu'elle est à bout et que non, je ne veux pas qu'elle jette tout partout. Mais le plus dur, c'est le regard des autres: non ma fille n'est pas mal élevée, non elle n'est pas un monstre mais aujourd'hui comme beaucoup d'autres jours en ce moment, c'est difficile. Ces fameux jours sans où elle pleure tant. 20 kilomètres pour admettre que c'est dur. Finalement, ça valait peut-être le coup 20 kilomètres pour me l'avouer encore: c'est souvent comme ça.

30 kilomètres

Et je me demande encore ce que j'ai loupé, ce que j'aurais pu mieux faire, pourquoi et comment. 30 kilomètres et je me dis que c'est juste un jour sans et qu'aujourd'hui j'ai peut-être le droit moi aussi de craquer, moi aussi d'en avoir marre. Dans le monde des parents, il n'existe pas vraiment de paliers: il y a les enfants sages et il y a les autres et personne n'a envie d'admettre devant quelqu'un qui se vante d'élever un petit ange, que oui c'est dur mais que parfois ça va aussi. Parfois ça va, ça compte aussi. Je ne dois pas être la seule.

40 kilomètres

Et je ne suis plus en colère: il est temps de faire demi-tour. Pas moins triste mais je m'espère normale. Ma fille n'est pas facile tous les jours, c'est tellement dur de le dire. Tellement dur de l'admettre mais c'est vrai et pourtant elle est chouette, et pourtant je l'aime, et pourtant parfois ça va. Mais aujourd'hui, ça n'allait pas, pas du tout. Allez savoir pourquoi il y a des jours où on encaisse tout et parfois non.

50 kilomètres

Et je suis en sens inverse, je sens que j'en avais besoin, c'est tout bête mais il fallait ça, un sas.

60 kilomètres

Et je voudrais être chez moi.

70 kilomètres

Et je le sais maintenant je vais culpabiliser: faible? Raisonnable? Où est la frontière? Je ne sais pas si j'ai bien fait mais je me sens mieux.

80 kilomètres

Je suis chez moi et j'ai honte mais je ne pleure plus, je n'ai plus envie d'exploser. Je suis apaisée. Je vais même aller les embrasser.

Il m'aura fallu 80 kilomètres pour l'admettre mais aujourd'hui fut une dure journée. Ça ne se fait pas de dire ça quand on a tout, il ne faut pas le dire tout fort. Mais parfois, être parent c'est dur.

80 kilomètres ça ne remet pas l'amour en cause , bien au contraire.

Ce billet est également publié sur le blog Dans Ma Bulle.

Les meilleurs moyens de déconnecter
Préparez-vous un bon petit plat(01 of19)
Open Image Modal
Vous méritez de déjeuner avec autre chose qu'un plat préparé aux ingrédients obscurs qu'il ne vous reste plus qu'à mettre au micro-onde. (credit:How Sweet It Is)
Bougez(02 of19)
Open Image Modal
Faîtes vos lacets, lancez-vous dans quelques étirements et allez-y ! Quelle que soit l'activité que vous choisissez, laissez votre téléphone à la maison, ceci est un moment pour vous concentrer sur vous-même et non sur la twittosphère. (credit:Flickr:donjd2)
Rangez(03 of19)
Open Image Modal
Faire le tri et le ménage dans une des pièces de votre habitation vous permet aussi de vous sentir plus organisé(e) intérieurement. (credit:Flickr:Rubbermaid Products)
Faîtes une sieste(04 of19)
Open Image Modal
Un des meilleurs moyens de faire une pause et de se réveiller frais, prêt à s'attaquer à tous ces vilains problèmes qui semblaient insurmontables avant la sieste. (credit:Flickr:lovinkat)
Perdez-vous(05 of19)
Open Image Modal
Si Google Maps vous a tiré(e) du pétrin plus d'une fois, il a aussi considérablement réduit votre tendance à vous promener au hasard des rues de votre ville.Laissez-vous porter et qui sait ce que vous pourriez découvrir. (credit:Flickr:vinylourson)
Appréciez votre premier café (ou thé)(06 of19)
Open Image Modal
Pour beaucoup d'entre nous le premier thé ou café est avalé en vitesse entre le réveil et le départ au travail.Levez-vous 10 minutes plus tôt et installez-vous tranquillement pour savourez la boisson qui vous sert à bien commencer la journée. (credit:Flickr:Joanna Bourne)
Asseyez-vous comme ça(07 of19)
Open Image Modal
Pas le temps de déconnecter ? Allons, vous avez bien 5 min pour vous assoir.Mettez-vous dos au sol et jambes contre le mur et ressentez tout le stress de la journée vous quitter en seulement 5 minutes. (credit:Shutterstock)
Essayez-vous aux arts créatifs(08 of19)
Open Image Modal
Vous vous rappelez à quel point vous aimiez aller aux cours d'arts plastique au collège ?Revivez cette expérience en vous inscrivant à des cours d'arts. (credit:Flickr:Unskinny Boppy)
Lisez un livre(09 of19)
Open Image Modal
On ne le répétera jamais assez.Et préférez un bon livre en papier dont on puisse tourner les pages. (credit:Shutterstock)
Faîtes une excursion dans vos souvenirs(10 of19)
Open Image Modal
Faîtes un tour chez vos parents et plongez-vous dans vos anciens cahiers. (credit:Flickr:nickjohnson)
Essayez une recette de famille(11 of19)
Open Image Modal
En plus de vous assurer un bon dîner, vous lancer dans la confection d'un plat de famille vous rappellera de très bon souvenirs. (credit:Shutterstock)
Prenez un bain(12 of19)
Open Image Modal
Allumez une bougie et faîtes bien mousser votre bain. Cela fait un bien fou une fois de temps en temps. (credit:Flickr:S E Brendel)
Allez faire un tour au parc(13 of19)
Open Image Modal
Direction un espace vert. Avec un peu de chance vous pourrez même nourrir les canards à l'aide de morceaux de pain sec.Plus reposant que de nourrir votre compte Instagram. (credit:Flickr:kellyv)
Laissez écrire votre conscience(14 of19)
Open Image Modal
Prenez un papier et un stylo et laissez votre esprit divaguer. Laissez-vous aller à écrire tout ce qui vous passe par la tête. (credit:Flickr:Amy Whelan/ Wheelz)
Observez votre environnement(15 of19)
Open Image Modal
Choisissez un endroit vivant et observez-le.Vous remarquerez tout ce qui se trame, toutes les activités curieuses auxquelles les gens se livrent. (credit:Flickr:Alaskan Dude)
Organisez une soirée sans téléphone(16 of19)
Open Image Modal
Appelez vos amis et invitez-les à venir passer un bon moment chez vous.La règle de base ? Chacun amène quelque chose à manger mais laisse son portable à la maison. (credit:Flickr:cherrylet)
Faîtes du bénévolat(17 of19)
Open Image Modal
Passez un peu de temps à faire quelque chose pour quelqu'un d'autre.Vous vous sentirez mieux et découvrirez peut-être un nouveau hobby. (credit:Flickr:snre)
Envoyez un petit mot de gratitude à l'un de vos proches(18 of19)
Open Image Modal
... sans que ce soit son anniversaire !Listez seulement les raisons pour lesquelles vous êtes heureux(se) d'avoir cette personne dans votre entourage et faîtes-lui savoir. (credit:Shutterstock)
Jouez à un jeu de société(19 of19)
Open Image Modal
Maintenant que le Monopoly a un nouveau pion, ne venez pas dire que vous connaissez le jeu par cœur.C'est l'occasion où jamais de se replonger dedans ! (credit:Flickr:Garden State Hiker)
-- Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.