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La commission Charbonneau entend ses derniers témoins avant la pause des fêtes

« Ça fait 30 ans que je sais qu'il y a de la collusion à Montréal » - Di Iorio
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L'ex-entrepreneur en construction Piero Di Iorio a affirmé lundi à la commission Charbonneau qu'il sait depuis 30 ans que des entrepreneurs en construction font de la collusion pour se répartir les contrats publics de la Ville de Montréal.

« Ça fait 33 ans que je suis en affaires, ça fait 30 ans que je sais qu'il y a de la collusion à Montréal. À 18 ans je l'ai su », a affirmé l'homme d'affaires, lorsque le procureur Simon Tremblay lui a demandé s'il avait déjà entendu parler du phénomène.

« Dans le temps, c'était Catania, Mole, DIMS, tous, tous des Siciliens. [...] Moi, je ne fais pas partie de la gang, parce que je ne suis pas Sicilien. Mais les Siciliens, eux autres, quand ils voulaient une job, il n'y avait rien à faire, on n'avait pas le choix de leur céder notre place », a-t-il ajouté.

M. Di Iorio oeuvre dans le domaine depuis qu'il s'est joint en 1979 à la firme de son père, G. Di Iorio. Après la mort de son père, en 1998, il a acheté Constructions Bercan, qu'il a renommé Excavations D.P. quelques années plus tard. Cette entreprise a fait faillite en 2008.

L'homme d'affaires dit qu'il a testé le système après s'être désolé du fait que G. Di Iorio n'obtenait aucun contrat de construction sur le boulevard Henri-Bourassa Est, sur lesquels se trouvaient les bureaux de la compagnie, qui faisait du coffrage et de l'excavation.

Selon lui, son père lui avait alors expliqué que « les jobs n'étaient pas à nous autres, qu'elles étaient déjà promises à quelqu'un d'autre ».

Le témoin raconte qu'il a insisté tant et si bien que son père l'a laissé soumissionner pour un contrat au milieu des années 80, même si la firme d'un autre entrepreneur en construction, Joey Piazza, lui avait demandé de déposer une soumission de complaisance.

Piero Di Iorio raconte que le matin même du dépôt de la soumission, il a appelé Joey Piazza pour le prévenir qu'il allait déposer une soumission authentique. Ses ennuis n'ont pas tardé.

« Cinq minutes après que j'ai fait l'appel, Joey Piazza est à la porte d'en avant. Son frère est à la porte d'en arrière. Ils m'empêchent de sortir avec l'enveloppe », a raconté le témoin. « Je finis par pousser le frère d'en arrière, Frank, et j'embarque dans mon camion. »

« Rendu au tunnel Ville-Marie, il y a Johnny Piazza, le frère de Joey Piazza, qui me rentre dedans de côté, avec son véhicule. Il m'écrase entre le mur du tunnel Ville-Marie et son véhicule pour m'empêcher de me rendre à 14 h à l'hôtel de ville avec mon enveloppe », a poursuivi le témoin.

Piero Di Iorio dit qu'il a finalement pu déposer sa soumission trois minutes avant l'heure limite, grâce à l'intervention d'un agent de la GRC qui avait arrêté sur les lieux de l'accident.

G. Di Iorio n'a pas obtenu le contrat, qui est allé à une entreprise de la famille Catania. Il a déposé une plainte contre Joey Piazza qui, dira-t-il plus tard, était celui qui conduisait le véhicule qui a causé l'accident dans le tunnel Ville-Marie. Il avait précédemment attribué l'accident à Johnny Piazza.

Le lendemain ou le surlendemain de l'ouverture des soumissions, a-t-il poursuivi, deux hommes sont venus voir son père dans les bureaux de G. Di Iorio. Lorsqu'ils en sont sortis, Piero Di Iorio a été informé qu'il devait cesser toutes les poursuites contre Joey Piazza.

Un autre entrepreneur raconte ses aventures à Montréal

M. Di Iorio a été appelé à la barre des témoins au terme du témoignage d'un autre entrepreneur en construction, Jean Théorêt. Ce dernier n'a que brièvement comparu, après la fin du contre-interrogatoire de Michel Cadotte d'IPEX.

L'entrepreneur de Maple Grove, près de Beauharnois, a raconté les mauvaises expériences qu'il a vécu les rares fois où il s'est aventuré à soumissionner à Montréal. Sa firme n'a eu que cinq contrats dans la métropole depuis 2003.

Jean Théorêt s'est vite heurté aux mêmes difficultés déjà rapportées par d'autres entrepreneurs pour percer le marché montréalais. Dès qu'il mettait la main sur les documents d'appels d'offres de la Ville de Montréal, a-t-il raconté, ses ennuis commençaient.

Ainsi, dès 2003, Tony Conte de Conex tente de le décourager de soumissionner sur un contrat rue Frère-André à Montréal, près de l'Oratoire St-Joseph en insistant sur le fait qu'il n'est pas le bienvenu et que ce contrat-là lui appartient.

M. Théorêt refuse de se tasser et déroche le contrat, mais les problèmes se poursuivent quand même. Le surveillant de chantier, Guy Girard, raconte-t-il, lui signale rapidement qu'il a besoin de nouveaux pneus d'hiver sur sa voiture. L'entrepreneur refuse.

À partir de ce moment, Guy Girard a fait preuve d'un zèle inhabituel sur le chantier, en insistant notamment pour que le taux de compaction du gravier soit beaucoup plus élevé que ce qui était normalement requis pour ce type d'ouvrage.

À la fin du contrat, M. Girard se fera inviter dans un restaurant « dispendieux » de Montréal pour célébrer la fin du contrat. M. Théorêt, qui en a été quitte pour une facture de 300 $ à 400 $, dira avoir accepté pour en être « débarrassé ».

L'entrepreneur Michel Leclerc de Terramex a aussi montré du doigt Guy Girard la semaine dernière. Il dit qu'un dossier qui traînait en longueur a débloqué après que Guy Girard eut demandé, et obtenu, un pot-de-vin de 5000 $.

M. Théorêt fait aussi état d'un certain Catalonia qui a tenté de lui faire accepter, en vain, 25 000 $, pour qu'il ne soumissionne pas sur un contrat à Lachine.

Puis, en 2007, un certain M. Ste-Croix, des Entreprises Sainte-Croix, l'a appelé deux fois, pour qu'il ne touche pas au projet de réservoir Vincent-d'Indy. Encore une fois, son interlocuteur lui dit que le contrat lui appartient.

Après que M. Théorêt eut refusé, une partie de son équipement sur le chantier a été vandalisée. Une de ses pelles mécaniques a notamment été incendiée, ce qui a entraîné des dommages d'environ 130 000 $. Il sera en bonne partie dédommagé par sa compagnie d'assurances.

D'autres témoins seront par la suite appelés à la barre pour expliquer les règles d'octroi des contrats publics à la Ville de Montréal, a annoncé la procureure Sonia Lebel, qui ne les a cependant pas nommés.

IPEX a offert des avantages à Robert Marcil

La commission a entendu lundi la suite du témoignage de Michel Cadotte, directeur des ventes du fabricant de tuyaux IPEX pour les municipalités.

Il a notamment révélé que son entreprise a déjà offert divers avantages à l'ancien directeur à la réalisation des travaux publics à la Ville de Montréal, Robert Marcil.

Selon le témoin, IPEX lui a notamment payé un voyage de chasse au cerf de Virginie dans la région de Saint-Jovite en 2005. Gilbert Théorêt de Théorêt Excavations était aussi de la partie.

Selon des documents présentés en preuve à la commission, le voyage de chasse auquel participaient quatre personnes et un accompagnateur a coûté 7400 $ à IPEX.

Michel Cadotte a aussi admis qu'il avait invité M. Marcil au restaurant, peut-être quatre reprises, pour vanter ses tuyaux. Il tentait de convaincre la Ville depuis 1993 de recommander l'utilisation de ses tuyaux aux entrepreneurs.

Le témoin a aussi évoqué qu'il avait déjà invité au restaurant Gilles Surprenant, à l'époque ingénieur chargé de la conception des plans et devis pour les contrats d'égouts et d'aqueduc. Il n'a cependant pu se souvenir que d'un repas avec lui dans les années 2000.

M. Cadotte reconnaît a posteriori que ces invitations à des gens de la Ville ont été une erreur éthique. Il soutient que ces activités devraient se limiter aux fournisseurs ou aux distributeurs de la compagnie.

Des activités de financement

Le directeur des ventes d'IPEX a aussi dit avoir participé à deux activités de financement pour le parti municipal de l'ex-maire Gérald Tremblay, Union Montréal (ou l'Union des citoyennes et des citoyens de Montréal, selon une ancienne dénomination).

Le premier a eu lieu au buffet Rizz, de Saint-Léonard, en mai 2003. Trois autres employés d'IPEX l'accompagnaient à cette activité, qui coûtait 500 $ le billet, selon lui. Le témoin ne se souvenait pas d'avoir payé son entrée à cette occasion.

La seconde activité de financement politique a eu lieu à l'hôtel St-James de Montréal le 28 août 2003. M. Cadotte dit avoir été invité à cet évènement par la firme de génie-conseil Génivar. Il croit d'ailleurs qu'IPEX a fait un chèque à Genivar plutôt qu'à l'UCCIM.

L'avocat de la Ville, Me St-Jean, a tenté par la suite en contre-interrogatoire de démontrer que Montréal avait des raisons légitimes de ne pas recourir aux tuyaux TerraBrute d'IPEX pour continuer de préférer la fonte. M. Cadotte a défendu à la fois le prix et la qualité de ses tuyaux.

Nicolo Milioto a tenté d'extorquer 150 000 $ à IPEX

Jeudi dernier, M. Cadotte a expliqué que la Ville de Montréal avait cessé d'appuyer l'utilisation des tuyaux TerraBrute que fabrique sa compagnie en 2006, après qu'il eut refusé de payer 150 000 $ à Nicolo Milioto.

Ces tuyaux devaient être utilisés pour des contrats d'égouts et d'aqueducs.

M. Milioto avait été mis en contact avec M. Cadotte au printemps 2006 par l'entremise de Paolo Catania, de Frank Catania et associés. Les deux hommes sont associés au clan mafieux Rizzuto.

Après sa deuxième rencontre avec M. Milioto, la Ville a décidé de recommander l'utilisation de tuyaux TerraBrute. L'affaire semblait à ce point convenue qu'IPEX avait commandé pour 600 000 $ à 800 000 $ de tuyaux TerraBrute.

L'affaire a échoué peu après, lorsque Nicolo Milioto a tenté d'extorquer 150 000 $ à IPEX, sous prétexte qu'il avait « trois personnes à récompenser à la Ville de Montréal ». Nicolo Milioto n'a pas donné de noms, et Michel Cadotte n'a pas demandé davantage de détails.

Après qu'IPEX eut formellement refusé de payer Nicolo Milioto, la Ville de Montréal a rapidement revu son approche et décrété que les entrepreneurs devraient plutôt utiliser des tuyaux en fonte, ou d'autres tuyaux en PVC.

Selon M. Cadotte, les contrats d'égouts et aqueducs effectués à la Ville sont encore aujourd'hui exécutés à 95 % avec des tuyaux en fonte Canada Pipe fabriqués par la compagnie américaine McWane en Alabama, même si ces tuyaux coûtent plus cher que les tuyaux en TerraBrute.

En attendant Rizzuto

Rappelons que Radio-Canada a appris vendredi que celui qui a longtemps été considéré comme le parrain de la mafia montréalaise Vito Rizzuto a reçu une assignation à comparaître devant la juge France Charbonneau.

Puisqu'il ne fait actuellement face à aucune poursuite ou procédure judiciaire, il ne pourra pas invoquer le fait que son témoignage devant la commission pourrait lui nuire dans le cadre de procédures judiciaires intentées contre lui, explique la journaliste Isabelle Richer.

Si Vito Rizzuto refuse de témoigner ou ne présente pas des explications satisfaisantes devant la commission Charbonneau, il risque l'emprisonnement pour outrage au tribunal.

L'affaire constituera pour lui un dilemme important, croit Isabelle Richer. « Il vient de sortir de prison, si on en croit les autorités, il veut venger la mort de son père, celle de son fils, et puis peut-être reprendre le contrôle ici. Alors aller passer un an en prison c'est peut-être le dernier de ses souhaits. En même temps, parler devant la commission ça ne l'intéresse pas plus », conclut notre correspondante judiciaire.

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