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La crise au CHUM est «dans la tête» de l'ex-président du C.A. Jean-Claude Deschênes, dit le ministre Gaétan Barrette

La crise au CHUM est «dans la tête» de l'ex-président du C.A., dit Barrette
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CHUM

Pour la deuxième fois en cinq mois, Jean-Claude Deschênes, candidat à sa propre succession à la présidence du C.A. du Centre Hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), a claqué la porte de l'établissement, invoquant une fois de plus l'ingérence du ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Une accusation niée par le principal intéressé, qui n'y voit qu'une crise imaginaire.

Pourtant, la situation ne s'est pas améliorée, déplore M. Deschênes dans une entrevue accordée au Devoir, et ce en dépit de l'entente conclue pour résorber la crise qui avait éclaté au CHUM en mars dernier, dans la foulée de la démission du directeur général du CHUM, Jacques Turgeon.

Aux accusations d'ingérence lancées il y a quelques mois s'ajoutent maintenant celles des demi-vérités et des promesses non tenues. M. Deschênes, une sommité en matière de gouvernance, a écrit au ministre le 30 juillet dernier pour indiquer qu'il se souhaitait plus occuper la présidence du conseil d'administration du CHUM.

En entrevue à Radio-Canada, il a déploré le peu de pouvoirs qui restent selon lui dans les mains du conseil d'administration, une critique qu'il étend à l'ensemble du réseau.

« Toutes les décisions sont siphonnées vers le haut. Je ne vois plus d'intérêt à participer au conseil d'administration. »

— Jean-Claude Deschênes

Il affirme par ailleurs que le ministre Barrette a brisé sa promesse de rapidement mettre sur pied un nouveau conseil d'administration. Autre récrimination : le ministre aurait une fois de plus essayé d'intervenir dans le processus de sélection du département de chirurgie.

C'est justement ce qui avait mis le feu aux poudres au printemps dernier. Et MM. Turgeon et Deschênes avaient démissionné pour protester contre l'intervention du ministre Barrette, accusé d'avoir voulu imposer la reconduction du Dr Patrick Harris à la tête de ce département, alors qu'un comité de sélection formé pour pourvoir ce poste ne privilégiait pas sa candidature.

« Si M. Deschênes a des preuves qu'il y a eu de ma part une seule intervention de quelque nature que ce soit dans la gestion du CHUM depuis le 1er avril, qu'il les mette de l'avant », s'est défendu le ministre Barrette en entrevue à Radio-Canada.

Des allégations « non fondées », assure le ministre Barrette

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Le ministre de la Santé a par ailleurs précisé d'emblée qu'il ne s'agissait pas d'une démission, comme l'affirmait le quotidien montréalais, puisque la loi 10 sur la réforme du réseau de la santé et des services sociaux, adoptée en février dernier, avait suspendu l'ensemble des conseils d'administration des établissements de santé le 1er avril. Le ministre s'est donné jusqu'au 15 septembre pour nommer les nouveaux C.A.

« La loi prévoit qu'un comité d'experts indépendants va sélectionner les membres du conseil d'administration, ce qui a été fait. Moi, je choisis les finalistes qui sont sélectionnés parmi les dizaines de personnes qui se sont présentées. Comment plus indépendant que ça voulez-vous que ça soit? », a argué M. Barrette.

Il a ajouté que M. Deschênes avait lui-même été retenu par un comité indépendant comme membre potentiel du C.A. du CHUM. « Non seulement il a été sélectionné, mais il faisait partie, selon les experts, des trois candidats présidentiables », a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il était « bien dommage » qu'il retire sa candidature.

« Manifestement, l'ego de M. Deschênes semble avoir été atteint parce que ça ne va pas assez vite à son goût. »

« Actuellement, il n'y en pas de crise au CHUM. La seule crise qu'il y a, c'est dans la tête de M. Deschênes. »

— Gaétan Barrette

« Moi, je ne suis pas au-dessus des lois et il ne l'est pas non plus », a lancé le ministre. « Pour ce qui est de la gouvernance et les règles à suivre, on repassera », a-t-il ajouté à l'endroit de celui que le milieu surnomme Monsieur gouvernance.

Quant à M. Deschênes, il dit s'être contenté d'avoir fait le point et ajoute qu'il n'a « pas l'intention d'alimenter un débat politique ou médiatique ».

En mars, la démission fracassante de Jacques Turgeon, imité par plusieurs membres du C. A. du CHUM par solidarité, avait eu un immense retentissement médiatique.

Accédant aux demandes du gouvernement Couilard, M. Turgeon avait accepté de réintégrer ses fonctions quelques jours plus tard. Un retour plutôt bref puisqu'en juillet dernier, il a annoncé qu'il quittait le CHUM pour travailler dans une entreprise américaine du domaine de la santé. Il restera en poste jusqu'au 4 septembre.

M. Deschênes affirme que la situation au CHUM est en partie responsable de son départ. Si les deux hommes ont eu des bons mots pour le ministre Barrette lorsque M. Turgeon a repris son poste, M. Deschênes soutient maintenant que cela figurait parmi les conditions exigées par le gouvernement de Philippe Couillard.

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Visite en photos du chantier du CHUM
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Les patients seront accueillis dans 772 chambres individuelles, selon des normes qui permettront de limiter la propagation des infections hospitalières. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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Il faut encore beaucoup d'imagination pour voir ici l'entrée de l'urgence du CHUM. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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(credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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Les chambres seront lumineuses, au grand bonheur des architectes. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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Pour accélérer la cadence des travaux et économiser du temps, le constructeur fait installer des salles de bain préfabriquées en usine qui arrivent emballées sur le chantier. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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L'hôpital comptera une soixantaine d'ascenseurs, dont certains réservés aux robots (des véhicules autoguidés) qui effectueront plus de 3000 transports de matériel par jour. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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En attendant la construction de la deuxième phase en 2020, voici où sera située l'entrée principale au CHUM. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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À la demande de la Ville de Montréal, le CHUM a dû intégrer deux bâtiments de la rue St-Denis : le clocher de l'Église St-Sauveur et la maison Garth. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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Dans l'immense hall public de l'hôpital, on a commencé à refaire le casse-tête de la façade de la maison Garth à partir du revêtement d'origine. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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Voici l'autoroute des robots de transport, située entre l'immeuble de logistique et les ascenseurs qui leur seront réservés. Les robots transporteront tout le matériel, les repas, la lingerie, les fournitures médicales et même les déchets. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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Les murs extérieurs sont presque tous construits. Il reste une ouverture au 19e étage, dans l'unité de soin la plus élevée du CHUM. Du bâtiment principal, qui compte 772 chambres individuelles, on aperçoit le centre ambulatoire qui sera également construit dans la première phase des travaux. Par la suite, l'hôpital St-Luc sera démoli. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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(credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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Les stores sont déjà insérés dans les fenêtres, notamment pour un meilleur contrôle des infections nosocomiales. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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Les carrés au sol indiquent déjà où seront les salles de bain dans cette unité de soin du 19e étage. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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Pour accélérer la cadence des travaux et livrer le bâtiment à temps, le nombre de travailleurs doit passer de 1500 à 2500 au cours des prochains mois. (credit: Anne-Louise Despatie via Radio-Canada.ca)
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