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La crise en Ukraine montre la nécessité d'exporter le pétrole canadien estime John Baird

La crise en Ukraine montre la nécessité d'exporter le pétrole canadien estime John Baird
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ASSOCIATED PRESS
A worker checks pipes at PetroChina's Tarim Oilfield in Taklamakan Desert, in China's western Xinjiang region, Thursday, March 26, 2009. Profits at China's oil producers, steel makers and other major industrial companies fell sharply in January and February as sales were battered by the global economic crisis, data showed Friday. (AP Photo) ** CHINA OUT **

OTTAWA - Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a estimé, jeudi, que la crise en Ukraine avait accentué l'importance d'acheminer le pétrole et le gaz naturel canadiens sur les marchés internationaux.

Selon M. Baird, cette nouvelle géopolitique montre la nécessité de mettre en place des canalisations permettant de transporter ces hydrocarbures de l'Ouest canadien vers les ports de l'Atlantique.

Les pays européens qui comptent sur la Russie pour leurs besoins énergétiques peinent à trouver de nouvelles sources depuis le début du conflit ukrainien.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a toutefois fait remarquer que si son pays est certes intéressé à importer de l'énergie du Canada, ce dernier ne possède toutefois pas les infrastructures adéquates pour expédier ses produits outre-mer. L'Allemagne importe 35 pour cent de son énergie de la Russie.

John Baird a indiqué que les pays qui suscitent le plus d'inquiétudes sont ceux qui dépendent presque entièrement du gaz naturel russe, comme la Lettonie, la Lituanie et l'Estonie.

Il a ajouté que la récente annexion de la Crimée par la Russie mettait de la pression sur le Canada pour accélérer la construction d'infrastructures qui lui permettraient d'augmenter ses exportations.

«Je crois que cela souligne l'importance d'aller de l'avant de manière responsable concernant nos exportations de pétrole, mais aussi de gaz naturel», a soutenu le ministre lors d'une conférence de presse à Ottawa, jeudi.

«La crise en Europe de l'Est, qui jette une ombre sur toute l'Europe, nous rappelle que le Canada est l'un des seuls pays disposant d'importantes réserves de pétrole qui soit à la fois une économie ouverte basée sur la primauté du droit et une démocratie stable et libérale.»

De l'Europe, le ministre de l'Industrie, James Moore, a renchéri en affirmant que le Canada devait se doter d'infrastructures afin de rendre son pétrole et son gaz naturel accessibles sur d'autres marchés, dont l'Asie et le Moyen-Orient.

«Nous voulons que les ressources naturelles canadiennes soient vendues aux prix des marchés mondiaux, nous voulons qu'elles obtiennent de bons résultats sur les marchés mondiaux, et nous voulons nous engager à réaliser ces projets», a martelé M. Moore lors d'une vidéoconférence à Amsterdam.

«À la lumière de nos rencontres avec la Corée du Sud, la Jordanie, Israël et ici, en Allemagne et aux Pays-Bas (...) ce sont cinq marchés internationaux très différents, mais qui nous ont tous demandé, parmi leurs premières questions, de leur parler du développement de nos ressources naturelles et de notre politique en matière d'énergie.»

Les entreprises canadiennes inquiètes

M. Moore a par ailleurs affirmé, lors de la même vidéoconférence, qu'il compatissait avec les entreprises canadiennes qui pourraient subir les répercussions des sanctions imposées à la Russie, mais qu'il ne pouvait pas y faire grand-chose et que ces firmes auraient dû anticiper la situation.

Interrogé quant à savoir s'il interviendrait au nom des entreprises canadiennes, M. Moore a déclaré que celles-ci ne devraient pas être surprises par les sanctions imposées à la Russie par les pays occidentaux.

«Nous voulons que les entreprises canadiennes explorent les possibilités d'exportation, (...) mais la politique étrangère canadienne doit se fonder sur des principes et ne sera pas tenue en otage par des intérêts commerciaux à court terme», a déclaré le ministre de l'Industrie.

«Même si nous compatissons, je crois qu'il est un peu naïf que ces firmes n'aient pas ouvert les yeux quant à la possibilité de mesures de ce genre», a-t-il ajouté.

Les entreprises canadiennes qui ont des liens avec la Russie se sont dites inquiètes de subir les répercussions des sanctions et plusieurs ont demandé au gouvernement d'adopter une approche mesurée.

«Nous demandons au gouvernement canadien, au gouvernement russe et aux gouvernements occidentaux de maintenir le calme autant que possible, mais nous reconnaissons que la politique sera la politique», a déclaré Erin Chutter, porte-parole de Canada Eurasia Russia Business Association (CERBA) et administratrice générale de Global Cobalt Corp, une entreprise impliquée dans un projet minier dans le sud de la Russie.

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Comprendre les projets de pipelines
Prolongement du North East — Access Pipeline(01 of07)
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Longueur : 297 km. \n\nCapacité : 350 000 barils par jour de bitume dilué. \n\nInvestissements : non-disponible.\n\nExpansion d\'un système d\'oléoducs déjà en service. De Conklin, lieu d\'extraction des sables bitumineux, jusqu\'au terminal Sturgeon, près de Redwater, tous deux en Alberta. \n\nLe projet est peu controversé puisque d\'autres pipelines existent déjà, presque sur les mêmes tracés. La construction est donc déjà amorcée. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Northern Gateway — Enbridge (02 of07)
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Longueur : 1,177 km\n\nCapacité prévue : 525 000 barils de pétrole par jour\n\nInvestissements : 5,5 milliards de dollars\n\nEnbridge cherche à exporter du pétrole vers la Chine depuis un terminal sur la côte ouest. \n\nLe projet est cependant sur la glace. Le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique a refusé d\'y donner son aval, considérant qu\'Enbridge n\'a pas donné de réponse satisfaisante aux inquiétudes de la population et des Premières Nations. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Ligne 9B — Enbridge(03 of07)
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Longueur : 639 km\n\nCapacité : 300 000 barils de pétrole par jour \n\nInvestissements : 110 millions de dollars (aucune nouvelle construction nécessaire)\n\nUn plan B qui devient crucial. Puisque le pétrole albertain se dirige vers une impasse avec deux projets freinés (Northern Gateway et Keystone XL), l\'industrie cherche des débouchés à l\'Est. Enbridge voudrait inverser le flux de l\'oléoduc existant, pour acheminer du pétrole de North Westover (Ontario) jusqu\'à Montréal. La compagnie Enbridge promet de fournir un pétrole brut moins dispendieux que celui actuellement importé de l\'étranger. \n\nLes environnementalistes déplorent que le pétrole des sables bitumineux soit particulièrement polluant. Quelques groupes ont également évoqué des inquiétudes sur la sécurité du transport, rappelant qu\'Enbridge a été reconnue responsable de plusieurs déversements aux États-Unis, dont celui de plus de 3 millions de litres au Michigan.\n\nLa décision est attendue au début 2014.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Oléoduc Énergie Est — TransCanada(04 of07)
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Longueur totale : 4500 km \n\nCapacité : 1 million de barils de pétrole brut par jour\n\nInvestissements : 12 milliards de dollars \n\nL\'objectif est de convertir 3000 km de gazoduc en oléoduc entre l\'Alberta (Hardistry) et l\'Ontario et construire un pipeline supplémentaire de 1400 km jusqu\'à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Le Québec deviendrait donc un endroit de transit. \n\nL\'étude du projet qui nécessite de nouvelles infrastructures d\'envergure pourrait être assez longue. Il ne démarrera pas avant 2017. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Keystone XL — Trans Canada (05 of07)
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Longueur : nouveau tronçon de 2000 km. \n\nCapacité : 830 000 barils de pétrole par jour \n\nInvestissements : 7 milliards de dollars. \n\nL\'industrie albertaine des sables bitumineux cherche à exporter le pétrole de l\'Alberta jusqu\'aux raffineries du Texas, pour le marché américain. Le projet affronte de l\'opposition locale, puisque l\'on redoute que les impacts économiques soient faibles et parce que le pétrole des sables bitumineux est réputé très polluant. Le président Obama hésite à approuver cet oléoduc. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Expansion du pipeline Trans Mountain — Kinder Morgan(06 of07)
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Longueur : 1150 km sont déjà en place, l\'expansion prévoit 980 km supplémentaires pour transporter du pétrole brut. \n\nCapacité : Faire passer la capacité de 300 000 à 890 000 barils par jour.\n\nInvestissements : 5,4 milliards de dollars\n\nIl s\'agit de doubler l\'oléoduc déjà existant pour en augmenter la capacité, en conservant à peu près le même tracé. Des inquiétudes ont été soulevées quant à la sécurité du transport par oléoduc, puisque des fuites des tuyaux de cette compagnie sont survenues à plusieurs reprises dans les dernières années. La plus récente anomalie, en juin 2013, aurait laissé échapper jusqu\'à 4000 litres.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Programme « light oil access » — Enbridge(07 of07)
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Longueur : plusieurs projets. \n\nCapacité totale : acheminement d\'environ 400 000 barils supplémentaires par jour\n\nInvestissements : 6,2 milliards de dollars pour l\'évaluation préliminaire. \n\nEn réponse aux changements dans la production et la demande en Amérique du Nord, on veut approvisionner davantage les raffineries de l\'Ontario, du Québec et du Midwest américain. Au programme : expansion des canalisations, augmentation de la puissance de pompage et de la capacité des terminaux. Les différents projets devraient être sur pied entre 2014 et 2016.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association

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