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La mise en place de Phénix était assortie d'un système de primes (VIDÉO)

La mise en place de Phénix était assortie d'un système de primes (VIDÉO)
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Les gestionnaires qui étaient responsables du déploiement du système de paye Phénix, qui a connu d'importants problèmes, s'étaient vu promettre des primes s'ils atteignaient des cibles de performance, notamment en s'assurant que le projet était livré à temps.

Un porte-parole de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) confirme que le respect des échéances faisait partie des critères donnant droit à un boni.

« Différents éléments et objectifs du projet ont été inclus parmi les cibles de performance de plusieurs cadres, notamment ceux qui étaient chargés du breffage du ministre », indique le conseiller principal en communications pour SPAC, Pierre-Alain Bujold.

« Une fois seulement que nous aurons résolu tous les problèmes pour les fonctionnaires, nous nous concentrerons sur les primes des cadres. Aucun cadre à SPAC n'a reçu de prime pour 2015-2016 », ajoute-t-il.

Il n'est pas rare que des ministères promettent à leurs employés des primes liées à la performance.

Selon le site Internet du Conseil du Trésor, le Programme de gestion du rendement (PGR) pour les cadres supérieurs « encourage l'excellence en matière de rendement en établissant des objectifs clairs, en évaluant l'atteinte de résultats par les cadres supérieurs, en soulignant et en récompensant leur rendement et en mettant en place un cadre pour uniformiser la gestion du rendement ».

Il est précisé par ailleurs que, « en plus de leur salaire de base, les cadres supérieurs peuvent recevoir une rémunération basée sur le rendement qui reflète le degré auquel ils ont atteint leurs objectifs et la démonstration des compétences clés en leadership. La rémunération basée sur le rendement peut prendre la forme de rémunération au rendement, de progression dans l'échelle salariale ou de révision salariale. »

Le NPD s'interroge sur les motivations de cadres

Bien qu'aucune prime n'ait été versée, le Nouveau Parti démocratique (NPD) s'interroge sur les motivations à l'origine de la mise en oeuvre « précipitée » et « bâclée » du système.

« Phénix a été déployé en deux phases. Une des questions fondamentales fut, malgré toutes les erreurs survenues lors de la phase 1 : pourquoi le gouvernement s'est-il précipité avec l'exécution de la phase 2 » se demande le porte-parole du NPD pour Services publics et Approvisionnement, Erin Weir.

Il apparaît que la mise en oeuvre a peut-être été précipitée et bâclée pour permettre à des personnes de toucher des primes si elles honoraient des échéances artificielles.

Erin Weir, porte-parole du NPD pour Services publics et Approvisionnement

De son côté, l'Institut professionel de la fonction publique du Canada s'interroge sur la nécessité d'offrir ces primes aux cadres.

« Gérer des équipes qui ont développé ce système-là, des équipes de consultants et [...] donner un bonus parce que c'est facile gérer des consultants... c'est un peu aberrant », raconte le vice-président de l'Institut, Stéphane Aubry.

Depuis le lancement de Phénix, jusqu'à 80 000 fonctionnaires ont eu des problèmes liés au versement de leur salaire. Certains employés ont été trop, pas du tout ou pas assez payés.

Aucun responsable du projet n'a fait l'objet de mesures disciplinaires en raison de ces ratés, et SPAC n'est au courant d'aucune démission liée à ce dossier.

La ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, Judy Foote, n'était pas disponible pour accorder une entrevue à ce sujet à Radio-Canada/CBC, mais son cabinet a réagi dans une déclaration écrite.

Les problèmes de paye actuels sont totalement inacceptables. Nous tâchons de nous assurer que les employés du gouvernement canadien reçoivent l'argent qu'ils ont gagné aussi rapidement que possible.

Jessica Turner, attachée de presse de la ministre des Services publics et de l'Approvisionnement

« Les rémunérations au rendement ne sont pas une priorité. Actuellement, toutes nos ressources sont mobilisées pour aider les employés qui n'ont pas de paye », souligne Jessica Turner, l'attachée de presse de la ministre des Services publics et de l'Approvisionnement.

Le bien-fondé des primes

L'un des plus importants syndicats représentant les fonctionnaires se demande tout simplement pourquoi les cadres de la fonction publique fédérale se font promettre des primes pour ce genre de travail.

« Cela vous ajoute un incitatif ("Je serai payé plus si je fais ceci ou cela.") Mais c'est au détriment de qui? Cela se fait clairement au détriment de 80 000 travailleurs », déplore Chris Aylward, le vice-président exécutif national de l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC).

Ce dernier estime que les gestionnaires devraient simplement être rémunérés pour les tâches qu'ils accomplissent.

« Si vous ne faites pas votre travail, peut-être que vous ne devriez pas être gestionnaire », glisse-t-il.

Avec des informations de Katie Simpson

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