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La nouvelle loi 101: un projet sans mordant

La nouvelle loi 101: un projet sans mordant
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L’ancien attaché politique de Pierre Curzi et auteur de différentes études sur la question linguistique, Éric Bouchard, pense que le Parti québécois manque sa cible avec le projet de loi 14, présenté mercredi par la ministre responsable de la Charte de la langue française, Diane De Courcy.

«Il propose une nouvelle loi 101, mais il ne donne aucun nouveaux pouvoirs. Donc, elle ne sera pas appliquée», pense Éric Bouchard, qui a par ailleurs rédiger les propositions d’une nouvelle Charte pour le compte de l’ex-député de Borduas.

Lorsqu’il était à l’emploi du député, Éric Bouchard a passé un peu plus de deux ans à étudier et à documenter la situation linguistique à Montréal et à l’échelle du Québec. Ses travaux ont débouché, rappelons-le, sur différentes études sur la situation du français, présentée notamment en avril 2010.

Il a par la suite accompagné Curzi - à l’époque membre du caucus du PQ - à formuler différentes propositions lors du congrès de la formation politique, en 2011. Moment où, se rappelle-t-il, les membres péquistes avaient entériné la proposition sur l’application de la loi 101 au cégep. «On a gagné, mais ils l’ont jamais pris», estime-t-il, faisant référence à l’establishment péquiste.

Fidèle à son député – même quand celui-ci est devenu indépendant - son implication s’est poursuivie jusqu’à l’écriture d’une nouvelle Charte de la langue française, déposée à l’Assemblée nationale, en mars 2012.

Des propositions formulées en mars 2012 par l’ancien député de Borduas, Éric Bouchard constate que le PQ a retenu que 5% de celles-ci. «On s’y attendait. Nous, ce que l’on disait, c’est qu’il fallait dépolitiser la question. On donnait également plus de pouvoir à l’Office québécois de la langue française», explique-t-il.

Ne voulant pas critiquer ouvertement la ministre et le PQ dans le contexte d’un gouvernement minoritaire, l’ex-attaché politique estime toutefois que des mesures auraient dues être présentées mercredi pour bonifier la francisation des immigrants.

«Il faut faire aimer le français, faire découvrir la langue et emmener les gens à la maîtriser. C’est de cette façon que les gens vont parler en français dans leurs différentes communications», pense-t-il.

Actuellement en retrait de la vie politique, Éric Bouchard rappelle qu’il est faux de penser que le français n’est pas menacé au Québec. «Les gens ne réalisent pas que l’État est entièrement bilingue», souligne-t-il.

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La Loi 101 au Québec
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Camille Laurin lors de son entrée à l'Assemblée nationale, le 27 avril 1977, jour où il déposa son projet de loi sur la langue française. (credit:PC)
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Un vétéran de la Seconde guerre mondiale proteste contre la Loi 101. (credit:PC)
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Camille Laurin appose un badge YES sur le veston de René Lévesque, lors de la campagne du référendum sur l'indépendance du Québec en février 1980. (credit:PC)
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Camille Laurin s'adresse au caucus du PQ lors du 20ème anniversaire de la Loi 101, célébré le 26 août 1997. (credit:PC)
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Un restaurateur montréalais montre les sous-bock en anglais qui lui ont valu, en mars 2000) d'être réprimandé par les inspecteurs de l'Office de la langue française. (credit:PC)
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Gilles Duceppe, Louise Harel et Pauline Marois en tête de la manifestation montréalaise organisée le 26 août 2007, pour les 30 ans de la Loi 101. (credit:PC)
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Des partisans de la Loi 101 manifestent pour la défense de la Charte de la langue française, le 26 août 2007 à Montréal. (credit:PC)
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Un défenseur du Québec francophone, lors de la manifestatiom organisée pour les 30 ans de la Loi 101. (credit:PC)
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Le premier ministre Jean Charest, le 3 juin 2010, lors d'un débat houleux à l'Assemblée nationale portant sur une décision de la Cour supérieure qui a autorisé les enfants de neuf familles à fréquenter une école anglophone. (credit:PC)
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Pauline Marois, le 3 juin 2010, lors d'un débat houleux à l'Assemblée nationale portant sur une décision de la Cour supérieure qui a autorisé les enfants de neuf familles à fréquenter une école anglophone. (credit:PC)
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L'édifice de l'Office québécois de la langue française, à Montréal, porte le nom du père de la Loi 101. (credit:PC)
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Le député indépendant, et ex-péquiste, Pierre Curzi présente, le 27 mai 2012, un projet de loi visant à modifier la Charte de langue française qui élargirait la portée de ses dispositions. (credit:PC)
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La ministre responsable de la Charte de la langue française, Diane De Courcy, a présenté le 5 décembre 2012 un projet de loi visant à modifier la Loi 101, et notamment à inclure l'usage du français Charte québécoise des droits et libertés. (credit:PC)

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