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« La vie sur Mars » : le nouveau roman de Marie-Sissi Labrèche, la reine du trash devenue maman (ENTREVUE)

« La vie sur Mars » : le nouveau roman de Marie-Sissi Labrèche, la reine du trash devenue maman (ENTREVUE)
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Jean-Daniel Richerd

Huit ans après la publication de son dernier roman saupoudré de folies et de drames (La lune dans un HLM) et quatre ans après la naissance de Charlie, son petit roux aussi énergique qu’une tempête de neige, Marie-Sissi Labrèche marie son penchant pour le trash et ses réflexes de nouvelle maman dans La vie sur Mars (Leméac).

Six mois ont passé depuis la dernière conversation entre Neil, un jeune décrocheur montréalais, et sa mère Fédora, une écrivaine renommée. Le jeune homme, accro aux anxiolytiques et amoureux d’une pharmacienne de 37 ans, apprend que sa maman a été retrouvée morte dans sa maison de Raon-l’Étape, en France. Accompagné de la douce et fantasmagorique Rosaline, il se rend en Lorraine pour récupérer son héritage et découvrir un récit qui a des allures de manuscrit et de journal intime (un clin d’œil de l’auteure aux lecteurs qui ressentent le besoin de départager le vrai du faux dans ses autofictions).

Plus les pages défilent sous ses yeux, plus les doutes s’accumulent au sujet de son père astronaute parti en mission sur Mars, de sa conception, de son enfance et des raisons qui ont poussé sa mère à piler sur ses convictions en allant s’enterrer vivante de l’autre côté de l’Atlantique.

Une comédie dramatique qui confirme à l’explosive écrivaine qu’il est possible de pondre des romans et d’élever un enfant. « C’est tellement demandant, un bébé, que tu ne t’appartiens plus. Pendant longtemps, j’étais convaincue que je ne pourrais pas mélanger les deux. Ma vision de l’écriture était celle de Balzac qui écrit dans sa mansarde, les pieds dans l’eau et en train de crever de faim. Pendant longtemps, la littérature a été pour moi une question de vie ou de mort. Avant chaque sortie de livre, je devenais dépressive, parce que j’y avais mis tout ce que j’avais. Avec celui-là, je suis moins happée psychologiquement. Il y a plus d’humour. L’enjeu n’est pas le même. »

Labrèche, la drôle?

Quiconque connait l’écrivaine un minimum peut confirmer sa drôlerie naturelle. « Mes autres romans avaient tous un peu de légèreté, mais c’est clairement mon roman le plus drôle. L’humour, c’est mon département. J’étais un clown à l’école. On m’invite dans les fêtes ou dans les émissions de télé parce que je suis divertissante. Je suis super à l’aise là-dedans. »

Un peu moins confortable avec le domaine de la science-fiction, toutefois, même si l’histoire se déroule en 2035. « Je parle d’hologrammes, de TGV 3e génération, de lunettes à réalité augmentée et des tweets du fils de Nicolas Sarkozy qui sont projetés dans le ciel, mais je ne voulais pas aller trop loin dans les projections éclatées du futur. Moi, je travaille avec les émotions de mes personnages. J’ai essayé d’imaginer des trucs de science-fiction, mais j’ai jeté ces passages. Ça devenait hyper technique et ce n’est pas mon truc. »

Parfaitement consciente de ses forces et de ses faiblesses, Labrèche a tout de même douté de ses qualités d’auteure un instant. « Après la naissance de mon bébé, j’ai été presque deux ans sans écrire de roman, et quand j’ai repris la plume, j’avais l’impression de ne plus être actuelle. J’ai envoyé une nouvelle à mon éditrice et elle m’a dit que ce n’était pas tout à fait ça… Ça m’a fait quelque chose. J’ai pensé que ma vie était finie. Puis, je lui ai montré les lettres que j’écrivais à mon enfant. Elle a trouvé ça écœurant! Ça m’a relancée pour un roman. »

La folie du sexe

Après avoir été l’une des premières à aborder de front le tabou de la folie dans ses romans, elle se permet des positions cinglantes sur l’avortement, la liberté des femmes et les décisions politiques qui rendent les études postsecondaires trop chères, afin de créer des citoyens exécutants qui restent dans les rangs. « Je n’ai pas l’habitude de me censurer, mais je ne suis pas du genre à prévoir certains messages non plus. Je ne pense pas à ce que j’écris. Je ne savais même pas ce que c’était le féminisme. Je suis une fanfaronne qui devient mal quand c’est trop sérieux. Mais avec le recul, je réalise que j’ai pris position et j’assume. »

Contrairement à La Brèche et à Borderline, où le réalisme cru côtoie la sexualité in your face, le nouveau roman de Marie-Sissi évite certains sujets. « Je ne suis plus capable d’écrire sur la maltraitance depuis que j’ai eu Charlie, sinon je deviens comme folle. Je ne vis plus dans la douleur comme avant. J’ai une vie saine, équilibrée, normale. Je suis depuis 12 ans avec le même homme, un scientifique tellement stable. La seule chose que je peux changer dans ma vie, c’est les meubles de place… »

À défaut de meubler les pages de son nouveau roman, les scènes de sexe surexposé auxquelles l’écrivaine a habitué ses lecteurs se retrouveront dans l’un des deux scénarios originaux sur lesquels elle planche depuis des cinq ans. « Je ne peux pas donner de détails pour l’instant, parce qu’on n’a pas encore obtenu le financement, mais ça va être le film le plus sexe que le Québec ait vu! »

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