Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le Canada doit signer le Traité de l'ONU sur le commerce des armes

Plus de 100 pays - dont les États-Unis - ont déjà signé le Traité de l'ONU sur le commerce des armes, alors pourquoi le Canada ne fait-il pas de même? Pourquoi le gouvernement canadien fait-il des allégations concernant une éventuelle violation des droits des propriétaires d'armes à feu, alors que d'autres pays ne le font pas?
|
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

L'attaque insensée du centre commercial Westgate Mall de Nairobi qui a fait plusieurs de victimes, dont les Canadiens Annemarie Desloges et Naguib Damji, démontre une fois de plus qu'aucun pays ni personne n'est à l'abri des conséquences dévastatrices du terrorisme.

Pour contrer la menace terroriste, il est nécessaire de s'attaquer à plusieurs fronts. Une seule mesure ne parviendra pas à en venir à bout, mais la communauté internationale s'entend sur le fait que prévenir la circulation illégale d'armes à des groupes terroristes et des criminels est un pas important dans la bonne direction. Trop d'actes de violence ont été commis contre des civils innocents par des personnes qui ont eu accès trop facilement à des armes illégales.

Les Canadiennes et les Canadiens savent que la meilleure chose à faire pour aider des pays, comme la Somalie et le Kenya, à éviter la mort de civils dans des événements semblables à ceux de Nairobi, est de signer le Traité de l'ONU sur le commerce des armes (TCA) qui est actuellement en cours de ratification. Ce traité établit des règles qui permettront de contrôler les transferts d'armes conventionnelles et de réglementer les courtiers en armes. De plus, il interdit strictement le transfert ou la vente d'armes si cela contrevient à des embargos sur les armes ou est destiné à perpétrer des actes de génocide, des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité.

Plus de 100 pays - dont les États-Unis - ont déjà signé le traité, alors pourquoi le Canada ne fait-il pas de même? Pourquoi le gouvernement canadien fait-il des allégations concernant une éventuelle violation des droits des propriétaires d'armes à feu, alors que d'autres pays ne le font pas? D'autant plus que le préambule du traité stipule clairement que le TCA ne vise pas la vente d'armes à des fins légitimes entre les pays.

Il est assez clair que le ministre Baird et ce gouvernement répondent aux pressions politiques exercées par le lobby canadien des armes qui tente de faire naître la crainte injustifiée d'un retour du registre des armes à feu et qui se plaint que le TCA pourrait « potentiellement » faire augmenter le prix des armes à feu vendues au Canada à des fins légitimes et alourdir les formalités administratives afférentes.

Le gouvernement du Canada sait que signer le Traité de l'ONU sur le commerce des armes permettra de sauver des vies en mettant un frein à la circulation illégale des armes légères. Par conséquent, le ministre Baird est confronté à un choix : prendra-t-il des mesures concrètes afin d'éviter que des carnages, comme ceux des attentats de Nairobi, ne se reproduisent, ou s'inclinera-t-il devant le lobby des armes à feu et ses allégations fallacieuses?

Malheureusement, si l'on considère le comportement du gouvernement dans des dossiers similaires, je crains que nous ne connaissions déjà la réponse à ces questions. Le Canada sera probablement parmi les derniers à ratifier le TCA. Mais rien ne nous oblige à ce que les choses se passent ainsi.

Il fut un temps où le Canada faisait preuve de leadership sur la scène internationale. Notre approche bipartite et fondée sur les principes a contribué à débarrasser le monde des mines terrestres, a permis à la Cour pénale internationale de voir le jour et a mené la lutte contre l'apartheid.

Il est désolant de constater que tant que les conservateurs de Stephen Harper seront au pouvoir, ces jours resteront révolus. Les seuls « principes » qui guideront la politique du Canada seront les intérêts partisans et les possibilités de financement. Notre ministre des Affaires étrangères continuera de s'adresser à une salle presque vide quand il daignera se présenter devant l'Organisation des Nations Unies, ce vide n'ayant d'égal que l'inaction de son gouvernement.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Quelques controverses du gouvernement Harper
La réforme de l’assurance-emploi(01 of15)
Open Image Modal
Le gouvernement de Stephen Harper a adopté, à la fin de 2012, sa réforme de l’assurance-emploi afin d’intensifier les efforts de recherche d’un travail chez les prestataires. \n\nLes conservateurs ont minimisé les critiques disant que ces changements mèneraient des travailleurs qualifiés à accepter des emplois loin de leurs compétences ou… de leur maison. La grogne contre Ottawa n’a fait que s’intensifier à ce sujet depuis le début de 2013.\n (credit:PC)
Idle No More(02 of15)
Open Image Modal
C’est à la fin de 2012, après l’adoption du projet de loi C-45, qui viole des traités ancestraux selon les autochtones, que les Premières Nations débutent le mouvement de protestation Idle No More. \n\nLe 11 décembre 2012, la chef crie Theresa Spence entreprend une grève de la faim, souhaitant une rencontre avec le premier ministre Harper. Le silence et l’inaction du gouvernement sont décriés par plusieurs, d’autant plus que, pendant ce temps, le premier ministre reçoit à son bureau les gagnants de la téléréalité Occupation double. \n\nLes Premières Nations réclament toujours un vaste chantier sur leurs conditions et leurs droits.\n (credit:PC)
Le débat sur l’avortement refait surface(03 of15)
Open Image Modal
En septembre 2012, un député conservateur d’arrière-ban lance un pavé dans la mare en déposant une motion sur le statut du fœtus. \n\nLa motion est rejetée, mais l’appui de 91 députés, dont la ministre de la Condition féminine Rona Ambrose, inquiète certaines personnes qui craignent la réouverture du débat sur l’avortement. Le premier ministre balaie cette possibilité en réaffirmant la légalité de l’avortement au pays. \n
Le registre des armes d’épaule aboli(04 of15)
Open Image Modal
Arguant qu’il était désuet et coûteux et qu’il faisait passer les «chasseurs pour des criminels», les conservateurs ont profité de leur majorité pour voter un projet qu’il leur était cher depuis longtemps : l’abolition du registre des armes d’épaule et de ses données. Les réactions ont été vives, surtout au Québec et chez les groupes de victimes de crimes armés. Québec a demandé le rapatriement des données pour créer son propre registre.\n (credit:Alamy)
La reine au goût du jour(05 of15)
Open Image Modal
En juillet 2011, le ministre John Baird remplace des tableaux d’Alfred Pellan par un portrait de la reine, aux bureaux du ministère des Affaires étrangères. \n\nAu cours de la même année, plusieurs gestes sont posés pour remettre la royauté au goût du jour. La Défense appose le mot «royale» à la marine et à la force aérienne du Canada et les ambassades canadiennes sont sommées d’ajouter un portrait d’Élisabeth II à leurs murs.\n
Des statistiques moins précises(06 of15)
Open Image Modal
En 2010, le gouvernement a décidé de mettre fin à l’obligation pour les Canadiens de remplir le formulaire long lors du recensement, qui se fait tous les cinq ans. Cette politique était en vigueur lors du dernier coup de sonde, en 2011, privant ainsi les statisticiens de nombreuses données précieuses. \n
Le G20 à Toronto(07 of15)
Open Image Modal
Les coûts pour la sécurité ont atteint près d’un milliard de dollars. Le choix de tenir le sommet du G20 au centre-ville de Toronto avait été vertement critiqué. Des dépenses extravagantes à Huntsville, pour le sommet du G8 qui avait précédé, avaient aussi été décriées. \n\nMais ce sont les quelque 1100 arrestations massives, les plus importantes de l’histoire du pays, qui ont marqué l’imaginaire collectif. \n (credit:Getty Images)
Le fiasco des F35(08 of15)
Open Image Modal
En 2010, le gouvernement conservateur annonce l’intention de remplacer ses vieux jets CF18 en faisant l’acquisition de 65 nouveaux F35. Coût de l’opération : 16 G$. \n\nAprès de nombreux débats aux Communes et un rapport indiquant que les coûts s’élèveraient plutôt à 45 G$, les conservateurs ont choisi de freiner le projet et de revenir à la case départ. Pour le moment, on prévoit débloquer des fonds pour maintenir la flotte de CF-18 en opération jusqu’en 2020. \n
Le dossier Omar Khadr(09 of15)
Open Image Modal
Le Canada a été montré du doigt pour avoir tardé à rapatrier au pays Omar Khadr, emprisonné à Guantanamo depuis 2002 et reconnu coupable, en 2010, de crimes de guerre qu’il a commis à l’âge de 15 ans. \n\nKhadr était le dernier ressortissant d’un pays occidental prisonnier à Guantanamo. Lors de son retour au Canada, en septembre 2012, il s’était écoulé un an depuis le moment où son rapatriement avait été permis. \n (credit:AFP)
Des journalistes contrôlés?(10 of15)
Open Image Modal
Depuis son arrivée au pouvoir, Stephen Harper ne s’est pas fait d’amis auprès des journalistes. Dès ses premières conférences de presse, le premier ministre est critiqué sur le nombre de questions auxquelles il répond. \n\nLes professionnels de la presse condamnent aussi les difficiles demandes d’accès à l’information et le fait que certaines personnes, comme les ministres ou les fonctionnaires scientifiques, soient difficiles à rejoindre.\n (credit:PC)
Le retrait de Kyoto(11 of15)
Open Image Modal
Stephen Harper a déjà indiqué que le protocole de Kyoto était un complot socialiste qui visait à soutirer de l’argent aux pays riches. Pas surprenant, donc, qu’en décembre 2011, après avoir ignoré maintes fois ses cibles, le Canada se retire officiellement de Kyoto. \n\nDans les grandes réunions environnementales, le Canada s’attire la foudre de la communauté internationale et rafle bon nombre de prix fossiles.\n (credit:AFP)
Durcissement des lois(12 of15)
Open Image Modal
La position des conservateurs sur les jeunes contrevenants et sur les questions carcérales a divisé les Canadiens. Si plusieurs se réjouissent que le parti de Stephen Harper ait tenu ses promesses en durcissant certaines lois, d’autres croient que l’on devrait investir dans des programmes sociaux et des mesures de prévention. \n\nLe projet de loi C-10, adopté début 2012 et qui durcit les peines de certains crimes en plus de rendre le pardon plus difficile, a été vivement critiqué. Le projet C-30 sur la surveillance Internet a pour sa part été abandonné en février 2013, après plus d’un an de débats et de controverses.\n
Nominations unilingues(13 of15)
Open Image Modal
En octobre 2011, Stephen Harper nomme Michael Moldaver, un juge unilingue anglophone, à la Cour suprême du Canada. En 2006, alors qu’il est au pouvoir que depuis un mois, le premier ministre avait posé un geste similaire. \n\nLa nomination de Michael Ferguson, aussi unilingue anglophone, au poste de vérificateur général, en novembre 2011, avait ajouté l’insulte à l’injure et rouvert le débat sur le bilinguisme. \n (credit:PC)
Les artistes en colère(14 of15)
Open Image Modal
Les artistes n’ont jamais été de fervents défenseurs des politiques des conservateurs. Dès 2008, des chanteurs, acteurs et autres artistes se liguent et présente la vidéo Culture en péril. Ils dénoncent les coupures dans le milieu de la culture et, plus tard, les politiques qui nuisent aux droits d’auteur. \n\nLes coupes dans les budgets de nombreux organismes, dont Radio-Canada, mettent également le feu aux poudres.\n (credit:Capture d\'écran)
La prorogation(15 of15)
Open Image Modal
Fin 2009, le premier ministre Harper choisit de fermer la Parlement. Résultat? Les députés ne siégeront pas pendant 63 jours. On veut reprendre les travaux une fois les Jeux de Vancouver passés. Mais plusieurs indiquent que les conservateurs souhaitent faire tomber la poussière sur le transfert de détenus afghans. \n\nFin 2008, Harper avait également demandé la prorogation – qu’il obtint – à la gouverneure générale Michaëlle Jean, alors que son gouvernement minoritaire est menacé par une coalition formée par les libéraux de Stéphane Dion et les néo-démocrates de Jack Layton et appuyée par les bloquistes de Gilles Duceppe.\n (credit:PC)
-- Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.