Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le chef de cabinet de Harper contrôlait une caisse secrète

Le chef de cabinet de Harper contrôlait une caisse secrète
|
Open Image Modal
CP

Le réseau anglais de Radio-Canada a appris que l'ex-chef de cabinet du premier ministre Harper, Nigel Wright, contrôlait une caisse secrète au moment où il a signé un chèque de 90 000 $ au sénateur Mike Duffy pour le remboursement d'allocations perçues de manière irrégulière.

Le Bureau du premier ministre et le Parti conservateur nient formellement que l'argent versé par M. Wright ait pu venir de cette caisse. Ils affirment qu'il s'agissait d'un chèque personnel de l'ex-chef de cabinet.

Peu de gens sont au courant de l'existence de cette caisse secrète, mise en place en 2006, lors de l'arrivée au pouvoir de Stephen Harper. Quatre chefs de cabinet se sont succédé depuis au bureau du premier ministre.

Ni les comptables du Parti conservateur ou du gouvernement, ni le vérificateur général, ni Élections Canada n'ont de droit de regard sur ce fonds.

La caisse, financée par le Parti conservateur, sert d'abord à des activités partisanes. Ultimement, plus de la moitié des fonds proviennent cependant des contribuables, puisque que les donateurs à des partis politiques reçoivent un crédit d'impôt et qu'il existe toujours, du moins jusqu'en 2015, un financement public des partis politiques.

Des sources ont affirmé à CBC que la somme se trouvant dans la caisse secrète a déjà atteint près de 1 million de dollars.

Élections Canada a indiqué à CBC qu'il n'y avait rien d'illégal à mettre en place une caisse secrète dont l'utilisation est décidée par le chef de cabinet.

Dans un message au journaliste Greg Weston de CBC sur Twitter, le directeur des communications du Parti conservateur, Fred DeLorey, a tranché : « Il n'y a pas de fonds "secret". Le parti assume des dépenses légitimes du parti. Point. » Dans un courriel transmis à Radio-Canada, il ajoute : « Tous les fonds dépensés par le Parti conservateur sont déclarés de façon appropriée dans les rapports annuels à Élections Canada. »

Mais pour le député néo-démocrate Alexandre Boulerice, les conservateurs se sont fait « prendre la main dans le sac » et l'incident met en relief « l'opacité » du gouvernement de Stephen Harper.

M. Boulerice s'inquiète particulièrement du fait que ce soit le bureau du premier ministre qui s'occupe de ce fonds. « On a tellement rendu l'État partisan, c'est une dérive qui est vraiment troublante », résume-t-il.

De son côté, le député libéral Marc Garneau réclame de nouveau de « voir le chèque » signé par Nigel Wright. M. Garneau se demande si Mike Duffy, un ancien journaliste, saurait des choses que les conservateurs voudraient taire, et que ceux-ci lui auraient versé cet argent « pour qu'il se calme ».

D'autres premiers ministre ont dû dans le passé justifier leur utilisation de sommes fournies par leur parti à des fins partisanes ou personnelles, notamment Brian Mulroney, John Turner et Jean Chrétien. Aucun membre de ces anciens gouvernements ne se rappelait toutefois de l'existence d'une caisse secrète au bureau du premier ministre, lorsque CBC leur a posé la question.

Nigel Wright a démissionné dans la foulée du scandale du chèque de 90 000 $, tandis que Mike Duffy a quitté le caucus conservateur pour siéger à titre d'indépendant.

Avec CBC

INOLTRE SU HUFFPOST

Quelques controverses du gouvernement Harper
La réforme de l’assurance-emploi(01 of15)
Open Image Modal
Le gouvernement de Stephen Harper a adopté, à la fin de 2012, sa réforme de l’assurance-emploi afin d’intensifier les efforts de recherche d’un travail chez les prestataires. \n\nLes conservateurs ont minimisé les critiques disant que ces changements mèneraient des travailleurs qualifiés à accepter des emplois loin de leurs compétences ou… de leur maison. La grogne contre Ottawa n’a fait que s’intensifier à ce sujet depuis le début de 2013.\n (credit:PC)
Idle No More(02 of15)
Open Image Modal
C’est à la fin de 2012, après l’adoption du projet de loi C-45, qui viole des traités ancestraux selon les autochtones, que les Premières Nations débutent le mouvement de protestation Idle No More. \n\nLe 11 décembre 2012, la chef crie Theresa Spence entreprend une grève de la faim, souhaitant une rencontre avec le premier ministre Harper. Le silence et l’inaction du gouvernement sont décriés par plusieurs, d’autant plus que, pendant ce temps, le premier ministre reçoit à son bureau les gagnants de la téléréalité Occupation double. \n\nLes Premières Nations réclament toujours un vaste chantier sur leurs conditions et leurs droits.\n (credit:PC)
Le débat sur l’avortement refait surface(03 of15)
Open Image Modal
En septembre 2012, un député conservateur d’arrière-ban lance un pavé dans la mare en déposant une motion sur le statut du fœtus. \n\nLa motion est rejetée, mais l’appui de 91 députés, dont la ministre de la Condition féminine Rona Ambrose, inquiète certaines personnes qui craignent la réouverture du débat sur l’avortement. Le premier ministre balaie cette possibilité en réaffirmant la légalité de l’avortement au pays. \n
Le registre des armes d’épaule aboli(04 of15)
Open Image Modal
Arguant qu’il était désuet et coûteux et qu’il faisait passer les «chasseurs pour des criminels», les conservateurs ont profité de leur majorité pour voter un projet qu’il leur était cher depuis longtemps : l’abolition du registre des armes d’épaule et de ses données. Les réactions ont été vives, surtout au Québec et chez les groupes de victimes de crimes armés. Québec a demandé le rapatriement des données pour créer son propre registre.\n (credit:Alamy)
La reine au goût du jour(05 of15)
Open Image Modal
En juillet 2011, le ministre John Baird remplace des tableaux d’Alfred Pellan par un portrait de la reine, aux bureaux du ministère des Affaires étrangères. \n\nAu cours de la même année, plusieurs gestes sont posés pour remettre la royauté au goût du jour. La Défense appose le mot «royale» à la marine et à la force aérienne du Canada et les ambassades canadiennes sont sommées d’ajouter un portrait d’Élisabeth II à leurs murs.\n
Des statistiques moins précises(06 of15)
Open Image Modal
En 2010, le gouvernement a décidé de mettre fin à l’obligation pour les Canadiens de remplir le formulaire long lors du recensement, qui se fait tous les cinq ans. Cette politique était en vigueur lors du dernier coup de sonde, en 2011, privant ainsi les statisticiens de nombreuses données précieuses. \n
Le G20 à Toronto(07 of15)
Open Image Modal
Les coûts pour la sécurité ont atteint près d’un milliard de dollars. Le choix de tenir le sommet du G20 au centre-ville de Toronto avait été vertement critiqué. Des dépenses extravagantes à Huntsville, pour le sommet du G8 qui avait précédé, avaient aussi été décriées. \n\nMais ce sont les quelque 1100 arrestations massives, les plus importantes de l’histoire du pays, qui ont marqué l’imaginaire collectif. \n (credit:Getty Images)
Le fiasco des F35(08 of15)
Open Image Modal
En 2010, le gouvernement conservateur annonce l’intention de remplacer ses vieux jets CF18 en faisant l’acquisition de 65 nouveaux F35. Coût de l’opération : 16 G$. \n\nAprès de nombreux débats aux Communes et un rapport indiquant que les coûts s’élèveraient plutôt à 45 G$, les conservateurs ont choisi de freiner le projet et de revenir à la case départ. Pour le moment, on prévoit débloquer des fonds pour maintenir la flotte de CF-18 en opération jusqu’en 2020. \n
Le dossier Omar Khadr(09 of15)
Open Image Modal
Le Canada a été montré du doigt pour avoir tardé à rapatrier au pays Omar Khadr, emprisonné à Guantanamo depuis 2002 et reconnu coupable, en 2010, de crimes de guerre qu’il a commis à l’âge de 15 ans. \n\nKhadr était le dernier ressortissant d’un pays occidental prisonnier à Guantanamo. Lors de son retour au Canada, en septembre 2012, il s’était écoulé un an depuis le moment où son rapatriement avait été permis. \n (credit:AFP)
Des journalistes contrôlés?(10 of15)
Open Image Modal
Depuis son arrivée au pouvoir, Stephen Harper ne s’est pas fait d’amis auprès des journalistes. Dès ses premières conférences de presse, le premier ministre est critiqué sur le nombre de questions auxquelles il répond. \n\nLes professionnels de la presse condamnent aussi les difficiles demandes d’accès à l’information et le fait que certaines personnes, comme les ministres ou les fonctionnaires scientifiques, soient difficiles à rejoindre.\n (credit:PC)
Le retrait de Kyoto(11 of15)
Open Image Modal
Stephen Harper a déjà indiqué que le protocole de Kyoto était un complot socialiste qui visait à soutirer de l’argent aux pays riches. Pas surprenant, donc, qu’en décembre 2011, après avoir ignoré maintes fois ses cibles, le Canada se retire officiellement de Kyoto. \n\nDans les grandes réunions environnementales, le Canada s’attire la foudre de la communauté internationale et rafle bon nombre de prix fossiles.\n (credit:AFP)
Durcissement des lois(12 of15)
Open Image Modal
La position des conservateurs sur les jeunes contrevenants et sur les questions carcérales a divisé les Canadiens. Si plusieurs se réjouissent que le parti de Stephen Harper ait tenu ses promesses en durcissant certaines lois, d’autres croient que l’on devrait investir dans des programmes sociaux et des mesures de prévention. \n\nLe projet de loi C-10, adopté début 2012 et qui durcit les peines de certains crimes en plus de rendre le pardon plus difficile, a été vivement critiqué. Le projet C-30 sur la surveillance Internet a pour sa part été abandonné en février 2013, après plus d’un an de débats et de controverses.\n
Nominations unilingues(13 of15)
Open Image Modal
En octobre 2011, Stephen Harper nomme Michael Moldaver, un juge unilingue anglophone, à la Cour suprême du Canada. En 2006, alors qu’il est au pouvoir que depuis un mois, le premier ministre avait posé un geste similaire. \n\nLa nomination de Michael Ferguson, aussi unilingue anglophone, au poste de vérificateur général, en novembre 2011, avait ajouté l’insulte à l’injure et rouvert le débat sur le bilinguisme. \n (credit:PC)
Les artistes en colère(14 of15)
Open Image Modal
Les artistes n’ont jamais été de fervents défenseurs des politiques des conservateurs. Dès 2008, des chanteurs, acteurs et autres artistes se liguent et présente la vidéo Culture en péril. Ils dénoncent les coupures dans le milieu de la culture et, plus tard, les politiques qui nuisent aux droits d’auteur. \n\nLes coupes dans les budgets de nombreux organismes, dont Radio-Canada, mettent également le feu aux poudres.\n (credit:Capture d\'écran)
La prorogation(15 of15)
Open Image Modal
Fin 2009, le premier ministre Harper choisit de fermer la Parlement. Résultat? Les députés ne siégeront pas pendant 63 jours. On veut reprendre les travaux une fois les Jeux de Vancouver passés. Mais plusieurs indiquent que les conservateurs souhaitent faire tomber la poussière sur le transfert de détenus afghans. \n\nFin 2008, Harper avait également demandé la prorogation – qu’il obtint – à la gouverneure générale Michaëlle Jean, alors que son gouvernement minoritaire est menacé par une coalition formée par les libéraux de Stéphane Dion et les néo-démocrates de Jack Layton et appuyée par les bloquistes de Gilles Duceppe.\n (credit:PC)

-- Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.