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Le CN réduit la vitesse de ses trains de pétrole

Le CN réduit la vitesse de ses trains de pétrole
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Radio-Canada

Le Canadien National appuie sur les freins à la suite d'une série d'accidents ferroviaires. Les trains de pétrole de plus de 20 wagons ne doivent plus dépasser la vitesse de 56 km/h quand ils traversent les régions métropolitaines de recensement (RMR) du Canada. Des municipalités dénoncent depuis des mois des convois de matières dangereuses qui traversent leurs villes jusqu'à 100 km/h.

Un texte de Thomas Gerbet

La catastrophe ferroviaire de Gogama dans le nord de l'Ontario, le 7 mars, a fait réfléchir le CN. La compagnie qui a déjà baissé la limite de vitesse de 64 à 56 km/h [40 à 35 miles à l'heure] entre Sudbury et le Manitoba a décidé d'étendre la mesure à toutes les zones fortement peuplées du pays.

Plusieurs municipalités ont reçu une lettre du CN cette semaine pour les aviser de la nouvelle réglementation. Le directeur des relations communautaires du Canadien National, Pierre-Yves Boisvin confirme l'information et ajoute que « des réductions de vitesses ciblées » ont également été décidées à travers le réseau.

« Ces limitations excèdent les minimums requis, tant au Canada qu'aux États-Unis. »

Pierre-Yves Boisvin, porte-parole du CN

Le Canada compte 33 régions métropolitaines de recensement [RMR] et la plupart sont traversées par un chemin de fer du CN. Il s'agit des territoires d'au moins 100 000 habitants formés d'une ou de plusieurs municipalités voisines les unes des autres qui sont situées autour d'un noyau d'au moins 50 000 habitants.

Au Québec, il y a 6 RMR, soit les régions de Montréal, Québec, Trois-Rivières, Saguenay, Sherbrooke et Gatineau. Les deux dernières ne sont pas traversées par les rails du Canadien National.

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Par ailleurs, d'autres mesures de sécurité sont prises par le CN, notamment des « inspections poussées » et « l'utilisation de technologie de détection ».

« Je suis extrêmement heureux », a réagi le maire de Vaudreuil-Dorion, Guy Pilon, quand nous lui avons appris la nouvelle. Depuis des années et davantage depuis la tragédie de Lac-Mégantic, il se bat pour que les trains de matières dangereuses qui traversent sa ville à 100 km/h ralentissent. Face à l'impossibilité de faire changer la règlementation, la Ville avait posé des pancartes le long des rails pour s'adresser directement aux conducteurs des convois.

« C'est certain qu'un accident qui se déroule à 50 km/h, ça n'a pas les mêmes conséquences qu'à 100 km/h. »

Guy Pilon, maire de Vaudreuil-Dorion

« Le Canadien National et les autorités, ce qu'ils nous répondaient, c'est que leur façon de voir la vitesse n'avait rien à voir avec le milieu, mais avec la construction de la voie ferrée », explique le maire Pilon. À Vaudreuil-Dorion, le chemin de fer est une ligne droite descendante, ce qui explique la limite précédente à 97 km/h [60 miles/h].

« On n'est plus dans les années 1950 avec des wagons de blé et d'animaux. Certains des convois sont parfois sur 250 wagons avec strictement du pétrole et des produits chimiques »

Guy Pilon, maire de Vaudreuil-Dorion

Selon les chiffres de l'Association des chemins de fer du Canada, le nombre de wagons-citernes en circulation est passé de 500, en 2009, à 140 000, en 2013 [près de 300 fois plus]. Pour consulter la carte du réseau du CN, cliquez-ici.

Des trains de plus en plus longs

Les trains de pétrole et de marchandises qui circulent au Canada sont de plus en plus longs et de plus en plus lourds. En fait, leur taille et leur poids moyens sont trois fois plus élevés qu'au début des années 1990. Il n'est pas rare de voir circuler des convois de plus de trois kilomètres, pesant jusqu'à 18 000 tonnes. Les compagnies réduisent ainsi leurs coûts, sans augmenter le personnel à bord. Actuellement, il n'existe aucune limitation réglementaire à cette croissance.

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Comprendre les projets de pipelines
Prolongement du North East — Access Pipeline(01 of07)
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Longueur : 297 km. Capacité : 350 000 barils par jour de bitume dilué. Investissements : non-disponible.Expansion d'un système d'oléoducs déjà en service. De Conklin, lieu d'extraction des sables bitumineux, jusqu'au terminal Sturgeon, près de Redwater, tous deux en Alberta. Le projet est peu controversé puisque d'autres pipelines existent déjà, presque sur les mêmes tracés. La construction est donc déjà amorcée. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Northern Gateway — Enbridge(02 of07)
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Longueur : 1,177 kmCapacité prévue : 525 000 barils de pétrole par jourInvestissements : 5,5 milliards de dollarsEnbridge cherche à exporter du pétrole vers la Chine depuis un terminal sur la côte ouest. Le projet est cependant sur la glace. Le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique a refusé d'y donner son aval, considérant qu'Enbridge n'a pas donné de réponse satisfaisante aux inquiétudes de la population et des Premières Nations. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Ligne 9B — Enbridge(03 of07)
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Longueur : 639 kmCapacité : 300 000 barils de pétrole par jour Investissements : 110 millions de dollars (aucune nouvelle construction nécessaire)Un plan B qui devient crucial. Puisque le pétrole albertain se dirige vers une impasse avec deux projets freinés (Northern Gateway et Keystone XL), l'industrie cherche des débouchés à l'Est. Enbridge voudrait inverser le flux de l'oléoduc existant, pour acheminer du pétrole de North Westover (Ontario) jusqu'à Montréal. La compagnie Enbridge promet de fournir un pétrole brut moins dispendieux que celui actuellement importé de l'étranger. Les environnementalistes déplorent que le pétrole des sables bitumineux soit particulièrement polluant. Quelques groupes ont également évoqué des inquiétudes sur la sécurité du transport, rappelant qu'Enbridge a été reconnue responsable de plusieurs déversements aux États-Unis, dont celui de plus de 3 millions de litres au Michigan.La décision est attendue au début 2014.Source : Canadian Energy Pipeline Association
Oléoduc Énergie Est — TransCanada(04 of07)
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Longueur totale : 4500 km Capacité : 1 million de barils de pétrole brut par jourInvestissements : 12 milliards de dollars L'objectif est de convertir 3000 km de gazoduc en oléoduc entre l'Alberta (Hardistry) et l'Ontario et construire un pipeline supplémentaire de 1400 km jusqu'à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Le Québec deviendrait donc un endroit de transit. L'étude du projet qui nécessite de nouvelles infrastructures d'envergure pourrait être assez longue. Il ne démarrera pas avant 2017. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Keystone XL — Trans Canada(05 of07)
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Longueur : nouveau tronçon de 2000 km. Capacité : 830 000 barils de pétrole par jour Investissements : 7 milliards de dollars. L'industrie albertaine des sables bitumineux cherche à exporter le pétrole de l'Alberta jusqu'aux raffineries du Texas, pour le marché américain. Le projet affronte de l'opposition locale, puisque l'on redoute que les impacts économiques soient faibles et parce que le pétrole des sables bitumineux est réputé très polluant. Le président Obama hésite à approuver cet oléoduc. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Expansion du pipeline Trans Mountain — Kinder Morgan(06 of07)
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Longueur : 1150 km sont déjà en place, l'expansion prévoit 980 km supplémentaires pour transporter du pétrole brut. Capacité : Faire passer la capacité de 300 000 à 890 000 barils par jour.Investissements : 5,4 milliards de dollarsIl s'agit de doubler l'oléoduc déjà existant pour en augmenter la capacité, en conservant à peu près le même tracé. Des inquiétudes ont été soulevées quant à la sécurité du transport par oléoduc, puisque des fuites des tuyaux de cette compagnie sont survenues à plusieurs reprises dans les dernières années. La plus récente anomalie, en juin 2013, aurait laissé échapper jusqu'à 4000 litres.Source : Canadian Energy Pipeline Association
Programme « light oil access » — Enbridge(07 of07)
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Longueur : plusieurs projets. Capacité totale : acheminement d'environ 400 000 barils supplémentaires par jourInvestissements : 6,2 milliards de dollars pour l'évaluation préliminaire. En réponse aux changements dans la production et la demande en Amérique du Nord, on veut approvisionner davantage les raffineries de l'Ontario, du Québec et du Midwest américain. Au programme : expansion des canalisations, augmentation de la puissance de pompage et de la capacité des terminaux. Les différents projets devraient être sur pied entre 2014 et 2016.Source : Canadian Energy Pipeline Association

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