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Le jour où j'ai arrêté (d'essayer de vouloir) d'être parfaite

Je ne sais pas si c'est la banlieue en apparence si tranquille, si sereine, si bourgeoise qu'est Boucherville qui a eu une influence sur moi. Ou encore, ses habitants qui semblent si épanouis avec leurs grandes maisons, leurs piscines creusées chauffées et leurs rutilants VUS stationnés dans leurs fraîchement pavées entrées de garage double. Personnellement, j'en ai assez de me comparer. J'en ai assez de vouloir être parfaite.
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Je ne sais pas si c'est la banlieue en apparence si tranquille, si sereine, si bourgeoise qu'est Boucherville qui a eu une influence sur moi. Ou encore, ses habitants qui semblent si épanouis avec leurs grandes maisons, leurs piscines creusées chauffées et leurs rutilants VUS stationnés dans leurs fraîchement pavées entrées de garage double.

Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir fréquenté la meilleure école primaire publique du Québec puis, sa plus réputée école secondaire qui a contribué à ce désir de perfection, de performance. Parce qu'on était « l'élite du Québec! ». Parce qu'on était « privilégiés d'avoir été sélectionnés parmi les milliers d'étudiants ayant soumis leurs candidatures ». Parce qu'on devait « faire honneur à cette place occupée tant convoitée dans cette école secondaire si reconnue ».

Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir fait de la danse pendant une dizaine d'années dans une école où toutes les danseuses rêvaient d'être dans la première rangée, au centre. Où chacune d'elle souhaitait être l'élève couchou, reconnue, prise en exemple par la professeur.

Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir joué au soccer pendant une autre dizaine d'années, où chacune des joueuses voulait être sélectionnée au premier tour dans la meilleure équipe, avec le meilleur entraîneur. Où chacune d'elle voulait faire partie de la fameuse liste des meilleures joueuses, des meilleures compteuses, des meilleures gardiennes de but, disponible à chaque fin d'été.

Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir eu un frère surdoué en mathématiques, matière hautement prisée par les parents de ce monde, qui, lorsque réussie haut la main, est un signe indéniable d'une intelligence inébranlable.

Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir eu des amies élevées dans le même contexte que moi qui nous rendaient toutes plus compétitives les unes des autres. Qui nous poussait à vouloir plaire à tout prix à nos parents d'abord, puis à nos enseignants, à nos amies et enfin, aux garçons.

Qui serait la plus belle, la plus performante à l'école, la plus rapide sur ses patins à roues alignées, la plus gracieuse en danse, la plus habile dans l'eau, la plus séduisante dans son habit de neige même à - 40?

Qui serait la plus populaire auprès des filles, la plus convoitée auprès des garçons, la plus précoce à avoir une relation sexuelle, la plus sexy avec une cigarette à la bouche?

Ces valeurs de perfection(nisme) et de performance sont solidement ancrées en plusieurs d'entre nous. Et c'est pernicieux: ça nous suit toute notre vie, si on ne fait rien pour y remédier!

On arrive au cégep, puis à l'Université. J'ai entendu des étudiantes au baccalauréat en psychologie qui me disaient devoir aller à la toilette avec leurs notes de cours durant les pauses, sans quoi elles se les faisaient voler par d'autres étudiantes!

Le désir d'avoir des notes élevées, d'être éligibles aux bourses, d'être appréciées des professeurs, d'être reconnus par les autres étudiants, de passer la sélection pour se rendre aux études supérieures...toutes les raisons sont bonnes pour performer - que dis-je, exceller. Mais à quel prix?

Combien d'étudiants passent des nuits blanches, se droguent au café (et au Ritalin!) pour réussir? Combien de prises de bec et de conflits surviennent entre les membres d'une équipe afin de performer davantage? Combien d'étudiants ont été littéralement malades d'inquiétudes, de fatigue ou plutôt, d'épuisement?

Et sur le marché du travail, c'est la même histoire qui se répète. On veut être les meilleurs, reconnus de tous, tout savoir dès le premier jour d'embauche. On s'en veut de ne pas s'intégrer suffisamment vite, se comparant aux collègues qui oeuvrent au sein de l'organisation depuis des mois, voire des années.

Puis, l'achat d'une première propriété : qui a la plus grande, la plus récente, la mieux située, la mieux décorer? Et encore, les comparaisons. Le sentiment d'infériorité (ou de supériorité, c'est selon).

Et la grossesse. Celle qui a la plus belle bedaine, le plus beau bébé, la chambre de rejeton la mieux installée. Celui qui fait ses premiers pas le premier, articule « maman » mieux que le voisin, que la cousine, que l'amie du voisin de la cousine! Celui qui fréquente la meilleure garderie, la meilleure école, qui a les meilleurs résultats scolaires. Et on recommence la mascarade avec une autre génération!

Personnellement, j'en ai assez de me comparer. J'en ai assez de vouloir être parfaite, tout le temps. J'en ai assez de vouloir correspondre à un modèle qui, tout compte fait, ne me correspond pas.

J'ai simplement envie d'être moi. M-O-I. Sans être en compétition. Sans vouloir être la meilleure. Sans vouloir enrayer tous les défauts dont je suis affligée. Et je n'ai même plus envie de me sentir affligée d'avoir des défauts! J'ai envie de les célébrer, tiens! J'ai envie de les accepter, de les aimer, de les chérir. De faire avec. D'accepter qu'ils font partie de moi, de ma personnalité, de qui je suis.

Bonne imperfection!

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