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Le Québec devrait prendre exemple sur le Colorado, souhaite St-Maurice

Le Québec devrait prendre exemple sur le Colorado, souhaite St-Maurice
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ASSOCIATED PRESS
Marcelo Vazquez, a marijuana grower, checks the leaves of his marijuana plants for fungus, on the outskirts of Montevideo, Uruguay, Monday, Dec. 9, 2013. The Uruguayan Senate is expected to approve a law to legalize the production, distribution and sale of marijuana Tuesday. If approved, Uruguay would be the first country to regulate the marijuana market from production to retail. (AP Photo/Matilde Campodonico)

MONTRÉAL - La récente légalisation de la marijuana au Colorado fait des envieux parmi les défenseurs de longue date d'une consommation de cannabis à des fins récréatives.

L'ancien chef du Bloc Pot et militant du Parti libéral du Canada, Marc-Boris St-Maurice, croit que l'expérience américaine prouvera aux sceptiques qu'il est possible de légaliser la marijuana sans pour autant créer d'hécatombes.

Selon lui, le Québec aurait avantage à prendre exemple sur le Colorado, puisque la santé est une compétence provinciale.

Les autorités de l'État du Colorado ont implanté la nouvelle mesure bien que le gouvernement fédéral des États-Unis l'interdise toujours. L'État de Washington devrait d'ailleurs emboîter le pas au Colorado d'ici quelques mois, en ouvrant des boutiques de vente de cannabis sur son territoire.

Le Canada semble toutefois s'écarter de cette avenue, Ottawa ayant annoncé la fin du Programme d'accès à la marijuana dès le 31 mars. Les Canadiens consommant du cannabis à des fins thérapeutiques devront dorénavant s'approvisionner auprès de producteurs commerciaux autorisés par la Gendarmerie royale du Canada.

Une décision déplorable selon M. St-Maurice, qui se dit «très dérangé» par le cadre dans laquelle elle a été prise.

«Les gens (qui consomment à des fins médicales) ont investi des sommes importantes pour leurs installations et sont soudainement obligés d'acheter auprès d'une compagnie. Ce n'est pas une approche responsable», a-t-il indiqué.

La majorité des consommateurs de marijuana l'utilisent à des fins récréatives, une raison de plus pour la légaliser, a poursuivi M. St-Maurice, puisque la criminalisation de la substance pour encadrer ce comportement n'a «jamais fonctionné».

«On devrait être réaliste, admettre que c'est une activité qui se produit. Il y a quinze, vingt ans, on voulait nier l'homosexualité mais on a fini par se réveiller et on aurait pensé que le mariage du même sexe était une folie mais aujourd'hui on n'y pense même plus.»

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Légaliser le cannabis: pour ou contre?
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Faut-il mettre fin à la guerre contre le cannabis? Retrouvez les cinq raisons invoquées par les partisans d'une dépénalisation, voire de la légalisation du cannabis en France et les cinq arguments de leurs adversaires. (credit:Flickr:aforero)
POUR: parce que la répression n'empêche pas la consommation(02 of11)
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Les partisans de la légalisation jugent que la répression de la consommation et de la vente du cannabis a clairement échoué: entre 2007 et 2011, les usages déclarés de cannabis des jeunes Français ont fortement augmenté de 15 % à 24 %, selon des chiffres de l'OFDT. Selon Michel Gandilhon (OFDT), il y aurait entre 100.000 et 200.000 cannabiculteurs en France qui cultivent souvent pour leur propre consommation. La France produirait 30 tonnes d'herbe de cannabis par an. (credit:AFP)
CONTRE: parce que le cannabis reste une drogue(03 of11)
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S'il n'existe pas de cas de mort par overdose de cannabis, sa consommation peut entraîner des troubles psychiques, anxieux ou dépressifs. La légalisation du cannabis reviendrait à encourager le syndrome dit "amotivationnel", état d'apathie dans lequel le consommateur de cannabis peut être plongé. (credit:AFP)
POUR: parce que fumer à des vertus thérapeutiques(04 of11)
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L'usage de la marijuana à des fins médicales remonte à l'Egypte ancienne. Autorisé dans plusieurs pays ou Etats, dont la Californie, il serait efficace pour lutter contre l'épilepsie et les effets secondaires des traitements cancéreux (nausées, vomissements). Le cannabis a également des propriétés anti-douleur. (credit:AFP)
CONTRE: parce que fumer au volant est mortel(05 of11)
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Les conducteurs sous influence du cannabis ont 1,8 fois plus de risques d’être responsables d’un accident mortel que les conducteurs négatifs (ce sur-risque est de 15 en cas deconsommation conjointe d’alcool). Sur une base de 6 000 accidents mortels, le nombre annuel de victimes lié à une conduite sous l’emprise de cannabis serait de 230 décès, selon l'OFDT. (credit:AFP)
POUR: afin de court-circuiter les dealers(06 of11)
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Réguler la consommation et la vente de cannabis permettrait de couper l'herbe sous le pied des quelques 100.000 petits dealers recensés en France, selon les chiffres de Christian Ben Lakhdar, économiste des drogues à l'Université catholique de Lille. Ces dealers gagneraient entre 4.500 et 10.000 euros par an. Le chiffre d'affaires annuel du trafic est estimé entre 700 millions et un milliard d'euros. Mais ses opposants rappellent que légaliser un marché ne fait pas disparaître les trafics pour autant, comme le montre le boom des cigarettes de contrebande. (credit:Flickr:ukhomeoffice)
CONTRE: parce que légaliser doperait le trafic de drogues dures(07 of11)
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C'est un des arguments massue des détracteurs d'une légalisation du cannabis: les consommateurs de cannabis évolueraient plus facilement vers la consommation de drogues dures. La théorie dite "de la porte d'entrée" n'a toutefois jamais été prouvée scientifiquement, les déterminants de la toxicomanie étant à une immense majorité sociaux ou familiaux. (credit:Flickr:acidpix)
POUR: afin de garantir la qualité du produit(08 of11)
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La légalisation permettrait de mieux contrôler la qualité des produits distribués en France, voire d'imposer une baisse du taux de THC (la propriété active du cannabis). C'est la position que défend Daniel Vaillant, ancien ministre de l'Intérieur socialiste. (credit:AFP)
CONTRE: parce que les Français n'en veulent pas(09 of11)
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L'opinion a toujours été hostile au principe de la dépénalisation. Selon un sondage Ifop réalisé en juin dernier, 70% des Français sont hostiles à la dépénalisation du cannabis. 67 % étaient contre en 1996 et 66 % en mars 2002. Si l’adhésion à la légalisation est plus répandue chez les jeunes, elle y demeure néanmoins minoritaire.En revanche, , les trois quarts des Français se disaient favorables à l’usage thérapeutique du cannabis en 2002. (credit:AFP)
POUR: parce que l'Etat y gagnerait financièrement(10 of11)
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Selon l’économiste Pierre Kopp, professeur à l’université Paris-I, une légalisation du cannabis, avec une taxe fixée par l’Etat comme pour le tabac, rapporterait 1 milliard d’euros à la collectivité.Par ailleurs, le coût social d'une interpellation pour usage de cannabis est estimé à 3.300 euros (temps de travail des policiers, procédures, etc.). Tant et si bien que la dépénalisation pourrait faire économiser "300 à 400 millions d’euros par an", selon Christian ben Lakhdar. Autant d'argent qui pourrait être réorienté vers la prévention. (credit:AFP)
CONTRE: Le contre-exemple des Pays-Bas(11 of11)
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Les expériences étrangères en matière de dépénalisation n'ont pas apporté la preuve qu'elles étaient une solution miracle contre la drogue. Selon la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue), les Pays-Bas, face aux limites de leur politique dite "de tolérance" en matière de cannabis, ont annoncé un durcissement de leur législation et prévoient de restreindre drastiquement l'accès aux coffee-shops en les transformant en clubs privés réservés aux seuls résidents réguliers. (credit:Flickr:jlantzy)

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