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Les 100 premiers jours de Justin Trudeau en trois actes

Encore plus que son père, Justin Trudeau semble aimer les mises en scène bien planifiées, les acteurs ayant du coffre et les dénouements qui surprennent le spectateur.
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Acte 1. L'élection

Nous le savions, la politique c'est du théâtre. D'autant plus que le nouveau premier ministre du Canada s'est fait connaître en partie dans la série documentaire The Great War.

Encore plus que son père, Justin Trudeau semble aimer les mises en scène bien planifiées, les acteurs ayant du coffre et les dénouements qui surprennent le spectateur. C'est un peu l'impression que nous donnent les 100 premiers jours de Justin Trudeau. En science politique, on parle de la lune de miel qui accompagne toujours l'arrivée d'un nouveau gouvernement au pouvoir. Il faut le souligner, les libéraux de Justin Trudeau ont surpris tout le monde, y compris les sondeurs, en obtenant un mandat majoritaire.

Manifestement, les Canadiens voulaient passer à autre chose après dix années avec les conservateurs-réformistes de Stephen Harper. Justin Trudeau a récolté des appuis dans toutes les régions du Canada, ce qui lui a permis de former un gouvernement majoritaire. Le choix des membres de son cabinet a aussi été un beau moment de télévision, une entrée en scène toute à l'américaine, grandiose et exécutée avec brio sur fond de couleurs d'automne.

Un cabinet avec des ministres venant de toutes les provinces, un bel équilibre hommes-femmes et de nouveaux visages venant de différents groupes sociaux - tout cela est certainement à l'honneur du deuxième plus jeune premier ministre de l'histoire du Canada.

Acte 2. Les promesses

Ses conseillers et spécialistes en communication ont voulu frapper un grand coup dès le départ. L'ambitieux projet d'amener au Canada 25 000 réfugiés syriens avant Noël était de toute évidence irréaliste, mais qu'importe, «the show must go on»!

Pendant que tous les bons citoyens s'affairaient à préparer les tourtières de Noël et leur menu du Jour de l'an, tous les ministres et membres du gouvernement Trudeau sont venus à tour de rôle nous dire que le Canada accueillerait tous ces réfugiés sans problème. La politique, c'est aussi savoir faire rêver. Malgré les doutes des spécialistes en immigration, des fonctionnaires, des premiers ministres provinciaux et des maires des grandes villes canadiennes, rien n'arrêta Justin Trudeau. L'Épiphanie est arrivée le 6 janvier comme chaque année et, à ce moment à peine plus de 10 000 réfugiés avaient foulé le sol canadien.

Aujourd'hui, plusieurs maires, dont celui de Toronto, demandent un répit, car leurs villes ne peuvent trouver de logements pour tous les réfugiés qui sonnent à leur porte. Sur toute cette question de l'accueil des réfugiés, l'improvisation a semblé malheureusement au rendez-vous même si les objectifs demeurent louables et généreux.

Acte 3. Canada is back?

Justin Trudeau n'a cessé de répéter que le Canada allait redevenir un acteur majeur sur la scène internationale. En guise d'ouverture, il a remis le magnifique tableau de Pellan à l'entrée du ministère des Affaires étrangères. Bravo! Toutefois, le retrait du Canada de la coalition visant à combattre l'État islamique et le terrorisme, ses positions sur le projet de pipeline Énergie Est dont personne ne veut - les États-Unis d'Obama ont pourtant été clairs à propos du projet Keystone - ou encore la révision des contrats de défense, tout cela trahit un manque d'inspiration évident.

On a senti que Justin Trudeau perdait ses moyens lorsque les enjeux devenaient importants; ses réponses demeurent souvent vagues et imprécises sur ces sujets. Justin Trudeau est-il en train de faire marche arrière, de laisser les autres se battre à la place du Canada, de faire passer ses intérêts partisans avant ceux du pays, et du Québec dans le cas du projet Énergie Est, et de laisser un ressortissant canadien, Raïf Badawi, croupir aux mains de geôliers saoudiens pour des motifs commerciaux? Pourtant, il avait promis en campagne électorale que le Canada serait là pour parler de développement durable, de droits de la personne et de développement international. Est-ce vraiment le retour en force du Canada moral sur la scène internationale? Il reste ici beaucoup de travail à faire avant que l'on sache à quelle enseigne loge vraiment Justin Trudeau.

Tout le monde a déroulé le tapis rouge pour le nouveau premier ministre du Canada, les caméras et les autoportraits ont été au rendez-vous. Mais, il nous reste à entrer dans la salle afin de voir si la pièce et les acteurs sont méritoires et si le coût de la dernière élection fédérale en valait la chandelle. Les journalistes et critiques qui ont regardé les premières scènes de l'ère Trudeau 2 sont demeurés plutôt tièdes sur ces 100 premiers jours. Je suis de ceux-là, vous l'aurez compris! Justin Trudeau a au moins quatre ans pour se reprendre.

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Le premier cabinet de Justin Trudeau
Justin Trudeau, Papineau, Québec(01 of31)
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Premier ministre du Canada et ministre des Affaires intergouvernementales et de la JeunesseLe premier ministre Justin Trudeau a tenu sa promesse : son premier Conseil des ministres est paritaire. Formé d'un total de 31 ministre (incluant Trudeau lui-même), le cabinet présente des visages nouveaux ainsi que des vétérans. (credit:The Canadian Press)
Bill Morneau, Toronto Centre, Ontario(02 of31)
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Ministre des FinancesMorneau a été président exécutif de Morneau Shepell, une des plus grandes firmes de ressources humaines au pays. (credit:Marta Iwanek/The Canadian Press)
Stéphane Dion, St-Laurent-Cartierville, Québec(03 of31)
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Ministre des Affaires étrangèresDéputé depuis 1996, Dion a déjà été ministre des Affaires intergouvernementales sous Jean Chrétien et ministre de l'Environnement sous Paul Martin. Il a été chef des libéraux et leader de l'opposition officiel de 2006 à 2008. (credit:The Canadian Press)
Jody Wilson-Raybould, Vancouver Granville, C.-B.(04 of31)
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Ministre de la JusticeWilson-Raybould est un ex-procureure de la Couronne et chef régionale de l'Assemblée des Premières nations de la Colombie-Britannique. (credit:Sean Kilpatrick/The Canadian Press)
Chrystia Freeland, University-Rosedale (Toronto), Ontario(05 of31)
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Ministre du Commerce internationalDéputée depuis 2013, Freeland a été courtisée par l'équipe de Trudeau alors qu'elle était éditrice sénior chez Thomson Reuters à New York. Elle est une journaliste et auteur connue qui fait partie des conseillers de Trudeau en matière d'économie (credit:The Canadian Press)
Dr. Jane Philpott, Markham-Stouffville, Ontario(06 of31)
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Ministre de la SantéPhilpott est médecin de famille, professeure associée à l'Université de Toronto et ancienne chef du département de médecine familiale à l'hôpital Markham Stouffville. (credit:Facebook)
Harjit Sajjan, Vancouver South, C.-B.(07 of31)
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Ministre de la Défense nationaleSajjan est un militaire retiré qui a atteint le rang de lieutenant colonel en Afghanistan. Il fut le premier Sikh à diriger un régiment de l'armée canadienne. Il a été officier de police à Vancouver pendant 11 ans. (credit:Facebook)
Catherine McKenna, Ottawa Centre, Ontario(08 of31)
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Ministre de l'Environnement et des Changements climatiquesMcKenna, avocate en droits de la personne, a été conseillère lors de la mission des Nations unies au Timor oriental et a fondé Canadian Lawyers Abroad (un organisme maintenant appelé «Level»). (credit:Sean Kilpatrick/The Canadian Press)
MaryAnn Mihychuk, Kildonan-St. Paul, Manitoba(09 of31)
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Ministre du Travail, de l'Emploi et du Développement de la main-d'oeuvreMihychuk a représenté le NPD au niveau provincial au Manitoba de 1995 à 2004. Elle fut ministre de l'Industrie, du Commerce et des Mines, et, plus tard, ministre des Affaires intergouvernementales. (credit:Facebook)
Amarjeet Sohi, Edmonton Mill Woods, Alberta(10 of31)
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Ministre des Infrastructures et des Communautés Conseiller de ville à Edmonton depuis 2007, Sohi a immigré au Canada de l'Inde il y a 35 ans. Il a été prisonnier politique dans son pays de naissance vers la fin des années 1980. (credit:Jason Franson/The Canadian Press)
Mélanie Joly, Ahuntsic-Cartierville, Québec(11 of31)
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Ministre du PatrimoineJoly, 36 ans, s'est fait connaître à travers le pays en terminant au deuxième rang, derrière Denis Coderre, à l'élection municipale de Montréal, en 2013. Elle est avocate et experte en communications. (credit:Jacques Boissinot/The Canadian Press)
Maryam Monsef, Peterborough, Ontario(12 of31)
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Ministre des Institutions démocratiquesMonsef est née en Afghanistan. Elle a fui le joug des Talibans et est arrivée au Canada en tant de réfugiée avec sa mère et ses soeurs en 1996. (credit:Facebook)
Kent Hehr, Calgary Centre, Alberta(13 of31)
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Ministre des Anciens combattants et ministre associé à la Défense nationaleHehr a été député provincial en Alberta de 2008 à 2015. En 1991, il a été victime d'une fusillade qui l'a laissé dans une chaise roulante. (credit:Facebook)
Patty Hajdu, Thunder Bay-Superior North, Ontario(14 of31)
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Ministre de la Condition féminineHajdu a été présidente d'un des plus grand refuges pour sans-abri de Thunder Bay. (credit:Facebook)
Carla Qualtrough, Delta, C.-B.(15 of31)
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Ministre des Sports et des Personnes handicapéesQualtrough est avocate et a déjà participé aux Jeux paralympiques. Légalement aveugle, elle a remporté trois médailles paralympiques et quatre médailles de Championnats du monde en natation et a été présidente du Comité paralympique canadien. (credit:Facebook)
Jean-Yves Duclos, Québec, Québec(16 of31)
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Ministre de la Famille, des Enfants et du Développement socialDuclos est un économiste reconnu qui a enseigné à l'Université Laval. (credit:Facebook)
Jim Carr, Winnipeg South Centre, Manitoba(17 of31)
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Ministre des Ressources naturellesCarr, ancien député provincial et vice-chef du Parti libéral, a été président du Business Council of Manitoba de 1998 à 2014. (credit:John Woods/The Canadian Press)
Judy Foote, Bonavista–Burin–Trinity, Terre-Neuve-et-Labrador(18 of31)
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Ministre des Services publics et de l'ApprovisionnementDéputée depuis 2008 et whip du parti, Foote a déjà été responsable de plusieurs portefeuilles à l'échelle provinciale. (credit:The Canadian Press)
Marc Garneau, Notre-Dame-de-Grâce-Westmount, Québec(19 of31)
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Ministre des TransportsL'ex-astronaute, ingénieur naval, président de l'Agence spatiale canadienne et candidat au leadership du PLC a été élu pour la première fois en 2008. (credit:The Canadian Press)
Ralph Goodale, Regina-Wascana, Saskatchewan(20 of31)
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Ministre de la Sécurité publique et de la Protection civileMinistre des Finances sous Paul Martin, il est le seul libéral élu dans sa province. (credit:The Canadian Press)
Navdeep Bains, Mississauga-Malton, Ontario(21 of31)
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Ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économiqueDéputé de 2004 à 2011, Bains a retrouvé son siège cette année. Il a enseigné à l'Université Ryerson et a agi comme organisateur pour les libéraux en plus de faire partie du comité national de préparation électorale. (credit:The Canadian Press)
Scott Brison, Kings-Hants, Nouvelle-Écosse(22 of31)
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Président du conseil du TrésorIl est député depuis 1997. Il fut ministre des Travaux publics sous Paul Martin. (credit:The Canadian Press)
Carolyn Bennett, Toronto-St. Paul's, Ontario(23 of31)
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Ministre des Affaires autochtones et du NordAprès avoir occupé des postes dans le domaine de la santé, Bennett a été critique de l'opposition en matière d'affaires autochtones. (credit:The Canadian Press)
Hunter Tootoo, Nunavut, Nunavut(24 of31)
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Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienneIl a occupé plusieurs postes ministériels dans le gouvernement du Nunavut. (credit:Facebook)
Lawrence MacAulay, Cardigan, I.-P.-É.(25 of31)
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Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire (credit:The Canadian Press)
Dominic LeBlanc, Beausejour, N.B.(26 of31)
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Leader du gouvernement à la Chambre des communes (credit:The CanadiaN Press)
John McCallum, Markham-Unionville, Ontario(27 of31)
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Ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (credit:The Canadian Press)
Bardish Chagger, Waterloo, Ontario(28 of31)
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Ministre de la Petite Entreprise et du Tourisme (credit:Facebook)
Diane LeBouthillier, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Québec(29 of31)
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Ministre du Revenu national (credit:Facebook)
Marie-Claude Bibeau, Compton-Stanstead, Québec(30 of31)
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Ministre du Développement international et de la Francophonie (credit:Facebook)
Kirsty Duncan, Etobicoke North, Ontario(31 of31)
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Ministre des Sciences (credit:Sean Kilpatrick/The Canadian Press)

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