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Les abattoirs, lieux de terreur et de souffrance

Ce n'est pas dans la reconnaissance de la capacité qu'ont les animaux de souffrir que réside le véritable défi moral de notre civilisation, mais bien dans l'acquisition de la conviction que l'exploitation des animaux de consommation constitue l'une des causes majeures des souffrances imposées aux animaux non humains.
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Le 13 juin dernier ont eu lieu de grands rassemblements, à Montréal et dans plusieurs autres villes du monde, afin de manifester l'opposition grandissante à l'exploitation des animaux par l'être humain, cette exploitation qui prend de nombreuses formes, souvent insidieuses et hypocritement camouflées au plus profond de nos habitudes de vie les plus ordinaires.

La manifestation du 13 juin visait plus particulièrement la forme d'exploitation qui est responsable de la souffrance du plus grand nombre d'animaux, celle dont sont victimes les animaux de consommation et qui résulte inévitablement en de la souffrance.

La capacité que possèdent les animaux de souffrir, physiquement mais aussi psychologiquement, n'est plus remise en question de nos jours. La science est là pour confirmer abondamment cette vérité. Le nombre important de publications scientifiques sur le sujet de la souffrance animale, en particulier la souffrance des animaux de consommation, offre une réponse non équivoque à ceux qui pourraient encore remettre en question son existence.

Toutefois, ce n'est peut-être pas dans cette reconnaissance de la capacité qu'ont les animaux de souffrir que réside le véritable défi moral de notre civilisation. Un grand pas que l'humanité doit maintenant franchir réside dans l'acquisition de la conviction que l'exploitation des animaux de consommation constitue l'une des causes majeures des souffrances imposées par les êtres humains aux animaux non humains.

La souffrance des animaux de consommation est de nature et d'intensité variables selon les espèces exploitées, les types d'élevages ou encore les localisations géographiques. La souffrance peut être présente, sous une forme ou sous une autre, dès la naissance et perdure jusqu'à l'abattage, en passant par toutes les étapes intermédiaires du processus de production. Toutes les formes de souffrances ne sont pas forcément présentes dans tous les types de productions animales, toutefois aucun système de production n'en est complètement exempt.

Certaines personnes tentent de minimiser l'ampleur de ce phénomène en tenant pour responsables des individus malveillants dont les actes sadiques ne correspondraient pas à la norme. Il s'agit d'un raisonnement trompeur car les actes de cruauté malveillante, consciente et volontaire, commis par certains ouvriers de l'industrie et fréquemment dévoilés dans des reportages, ne constituent qu'une seule des nombreuses causes de cette souffrance. Il ne s'agit pas de la seule, ni même de la principale. À côté de ces actions punissables par la loi (une loi insuffisamment sévère et insuffisamment mise en application), de nombreuses souffrances physiques et psychologiques endurées par les animaux de consommation ne sont pas le résultat d'agissements malveillants, mais tout simplement des pratiques standards de l'industrie.

Dans l'industrie de la production animale, la souffrance est avant tout systémique.

Certains acteurs de l'industrie s'enorgueillissent de leurs politiques en matière de bien-être animal, visant notamment à contrôler la pratique des mutilations couramment effectuées avec peu ou pas d'analgésie, ainsi que les actes malveillants. Bien que ces politiques représentent un progrès indéniable en matière de lutte contre la cruauté animale, il ne faut surtout pas se laisser aveugler: les mutilations et les actes malveillants sont loin d'être les seules causes des souffrances endurées par les animaux de consommation. En dépit des mesures louables et réelles mises en œuvre afin de limiter ces souffrances, il est illusoire de croire que ces dernières seront un jour complètement abolies, tout comme il est illusoire de croire qu'un jour la criminalité serait réduite à néant, ou encore que 100% de la population humaine deviendra complètement végane. Il faut être réaliste, ces politiques n'aboliront jamais la souffrance sous toutes ses formes.

La marche du 13 juin s'est déroulée dans le cadre d'une action internationale pour la fermeture de ces lieux de terreur et de souffrances que l'on appelle abattoirs. Toutefois, il est important de réaliser que ces lieux, où sont réalisés des génocides perpétuels, ne représentent qu'une étape parmi toutes les autres durant lesquelles les animaux peuvent souffrir grandement. Cette étape constitue la fin du parcours, quel que soit le système dans lequel les animaux ont été élevés. Il n'existe pas des abattoirs pour les élevages traditionnels et des abattoirs pour les élevages industriels intensifs: la fin est la même pour tous, toute aussi cruelle dans un système que dans l'autre.

Indépendamment de la méthode d'abattage, il est impossible de garantir l'absence de souffrance physique et psychologique lors du processus. C'est en grande partie le résultat de l'automatisation de la mise à mort à grande vitesse. À la vitesse vertigineuse de défilement des chaînes d'abattage, il est impossible d'individualiser les mises à mort. Pourtant, lorsqu'on met fin à la vie d'un animal compagnon, la mise à mort est encadrée sous supervision médicale et la cessation des fonctions vitales est vérifiée avant de laisser le corps. Même les pires criminels condamnés à la peine capitale ont droit à ce traitement. Il est donc tout à fait légitime de se demander pourquoi les choses sont si différentes lorsqu'il s'agit des animaux de consommation. Il est tout à fait légitime de se demander pourquoi ces animaux n'ont pas le droit à une fin décente, en supposant que cette triste fin, quelle que soit sa qualité, soit moralement justifiable.

Malheureusement, un système où la mise à mort serait individualisée ne serait pas viable d'un point de vue économique, cela ferait fortement baisser la productivité, cela augmenterait le coût de la viande, tout en faisant diminuer la quantité produite. Encore une fois, cela confirme que le bien-être animal est souvent perdant lorsqu'il s'agit du combat qui l'oppose aux considérations économiques.

Comment peut-on prétendre que l'on prend des mesures pour améliorer le bien-être des animaux de consommation quand, bien souvent, celui-ci n'existe pas! Il existe, certes, des normes de «bien-être», si l'on peut utiliser cet euphémisme. Toutefois, ces normes, dont la principale motivation n'est pas toujours le bien-être animal, sont nettement insuffisantes et ont pour but d'atténuer les souffrances dans les limites du possible et de ce qui est acceptable pour la rentabilité économique.

Ces normes de «bien-être» animal n'aboliront jamais la souffrance des animaux de consommation, mais encore faudrait-il qu'elles soient rigoureusement et universellement respectées et mises en application! La souffrance psychologique des animaux de consommation, tout comme leur souffrance physique, n'est pas un mythe. Le témoignage poignant d'une ancienne inspectrice d'abattoirs a confirmé certains aspects de cette terrible réalité et de l'impuissance flagrante de ces normes de «bien-être» animal dans certaines situations.

Le mouvement pour la libération animale, bien que sans cesse grandissant, est peut-être encore considéré comme marginal par beaucoup. Néanmoins, il faut réaliser que l'initiation des grands mouvements sociaux de l'histoire de l'humanité n'a jamais attendu l'unanimité, ni même la majorité, des opinions. S'il avait fallu attendre l'unanimité avant de militer farouchement contre l'esclavage des êtres humains, par exemple, on peut se demander où nous en serions aujourd'hui. Néanmoins une chose est certaine: le visage de notre civilisation serait très différent!

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