Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'est de Montréal, un «désert alimentaire»

L'est de Montréal, un «désert alimentaire»
Open Image Modal
Radio-Canada.ca

Pour améliorer la santé générale et l'espérance de vie des citoyens de l'est de Montréal, des experts en santé proposent notamment de faciliter l'accès à des aliments frais dans cette partie de la ville, souvent qualifiée de désert alimentaire.

Un texte de Dominic Brassard

En 2010, environ 40 % de la population montréalaise n'avait pas accès à des fruits et légumes frais à distance de marche, selon une étude de la direction de la santé publique. Chez les personnes défavorisées, la proportion est de 34 %.

C'est particulièrement vrai dans l'est de l'île. Les restaurants de malbouffe sont nombreux, mais les épiceries, elles, demeurent rares et difficiles d'accès à pied.

Pour le coordonnateur territorial en santé publique pour le CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal, Adam Mongodin, l'alimentation est un réel enjeu de santé publique dans l'est de la ville. « On se retrouve avec des secteurs entiers dans l'est où les gens doivent marcher ou se déplacer de plus de 500 mètres pour des fruits et légumes. Alors je ne vous cacherai pas que, dans certains quartiers, le dépanneur, c'est là qu'on fait son épicerie de la semaine », explique-t-il.

Mais dans ces petits commerces, l'offre alimentaire ne se limite souvent qu'à « des oignons, des carottes molles et des bananes vertes », déplore la PDG adjointe du CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal, Denise Fortin.

Carte à la main, elle montre d'immenses territoires de l'est qui ne disposent d'aucun commerce d'alimentation.

« Pour aller chercher des fruits et des légumes, les gens de la Pointe-de-l'île, qui sont souvent défavorisés économiquement, doivent s'y rendre en voiture. Mais quand le pourvoyeur est parti travailler, les autres membres de la famille n'ont pas accès à ces points d'alimentation là. Ils ont davantage accès à des fast-food », déplore Denise Fortin.

Quelques initiatives d'économie sociale

Déjà, certaines entreprises d'économie sociale développent des projets pour améliorer l'accès à des aliments frais dans ces déserts alimentaires.

À la Table de développement social de Rivière-des-Prairies, le chargé de projets Serge Rousseau travaille à l'ouverture prochaine d'une fruiterie et d'un bistro communautaires.

Selon Serge Rousseau, la demande d'aliments frais est grande dans Rivière-des-Prairies : « Pour un territoire de 55 000 individus, on ne retrouve que quatre épiceries! » Il affirme que les indicateurs de santé prouvent que la population de l'est souffre de « carences alimentaires importantes liées à la faible consommation de fruits et de légumes ».

Des services à la disposition de tous

Dans Mercier-Est, un autre organisme, le Service d'éducation et de sécurité alimentaire (SÉSAME), offre déjà un tel service de fruiterie et d'éducation alimentaire. Son directeur général, Stéphane Tremblay, croit que la population du quartier en sort gagnante : « On a mis en place ici une grappe de services qui permettent aux gens du quartier, les moins nantis comme les gens de la classe moyenne, de se servir de l'organisme pour mieux se nourrir, explique-t-il. On met à leur disposition des cuisines collectives éducatives, on livre des repas à des aînés, une fruiterie, etc. »

Malgré la mise en place de ces initiatives locales, beaucoup reste à faire dans l'est de Montréal pour faciliter l'accès à des aliments frais aux citoyens.

Open Image Modal

Open Image Modal
Les 10 fruits et légumes les plus contaminés par les pesticides
Les concombres et courgettes(01 of10)
Open Image Modal
Plus d'un tiers (37,7%) des concombres et courgettes seraient contaminés, selon l'EFSA. Mais, selon Claude Aubert, le simple fait de les éplucher permet de se débarrasser d'une bonne partie des pesticides. Rappelons que ceux-ci sont pulvérisés de l'extérieur. (credit:Shutterstock)
Les légumes secs (pois, haricots, lentilles,etc.)(02 of10)
Open Image Modal
Près de 40% des pois, haricots et lentilles seraient contaminés. (credit:Flickr:Smabs Sputzer)
Les fruits à noyau (avocat, abricot, mangue,etc.)(03 of10)
Open Image Modal
Attention, c'est là que ça devient très inquiétant: plus de la moitié des fruits à noyau (54,8%) seraient porteurs de résidus de pesticides. Il faut savoir que ces fruits, très attaqués par les insectes, font l'objet de nombreux traitements. (credit:Flickr:kirybabe)
Les fruits à pépins (pommes, poires,etc.)(04 of10)
Open Image Modal
"La pomme est extrêmement attaquée par les vers et autres insectes, rappelle Claude Aubert. Elle est la plante la plus traitée en France." Résultat: 65,2% des échantillons de pommes et poires, rangées dans la catégorie des fruits à pépins, étaient porteurs de résidus de pesticides. (credit:Flickr:Alpajakaba)
Les poivrons(05 of10)
Open Image Modal
Les poivrons, qui sont eux aussi très attaqués par les insectes, font donc l'objet d'un traitement intensif: Les deux tiers (66%) seraient porteurs de résidus de pesticides, à égalité avec... (credit:Flickr:renee.hawk)
La salade(06 of10)
Open Image Modal
Environ les deux tiers des échantillons de laitue analysés présentaient des résidus de pesticides. Mais pourquoi? "La laitue est cultivée sous serre, ce qui pourrait expliquer que les pesticides ne se dissipent pas dans l'air", explique Claude Aubert.Ce qui expliquerait pourquoi, à l'échelle mondiale, la salade est le végétal le plus contaminé. (credit:Shutterstock)
Les fraises(07 of10)
Open Image Modal
Pour la même raison que la salade, la fraise est elle aussi sujette aux pesticides: 71,3% des échantillons analysés présentaient des résidus. (credit:Flickr:PYONKO)
Les agrumes(08 of10)
Open Image Modal
75% des citrons et oranges seraient porteurs de résidus de pesticides. (credit:Flickr:OliBac)
Les framboises(09 of10)
Open Image Modal
75,9% des framboises seraient contaminées. (credit:Flickr:Fifi Banana)
Les raisins(10 of10)
Open Image Modal
A l'échelle mondiale, seuls 73,8% des raisins seraient porteurs de pesticides. Mais en France, ils seraient plus de 81%. "Le raisin porte le triste record du nombre de pesticides utilisés: 26 à lui seul, déclare Claude Aubert. En plus le raisin présente un vrai désavantage: on ne peut pas l'éplucher comme d'autres fruits, alors que c'est sur la peau que se dépose le plus grand nombre de pesticides." (credit:Flickr:woodleywonderworks)
-- Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.