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L'implication scolaire pour lutter contre la radicalisation (VIDÉO)

L'implication scolaire pour lutter contre la radicalisation (VIDÉO
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Des milliers de jeunes Québécois issus des communautés culturelles prendront part à une série de projets scolaires et communautaires pour favoriser le dialogue interculturel. L'objectif : développer leur appartenance à la société québécoise et lutter contre la radicalisation.

Un texte de Vanessa Destiné et Michel Marsolais

Kathleen Weil, ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, a annoncé le lancement de cinq projets visant à favoriser l'inclusion et l'intégration des jeunes. Les cinq initiatives, élaborées par des organismes de la province, devraient impliquer près de 17 000 jeunes des niveaux secondaire et collégial sur une période de deux ans.

Les projets aborderont plusieurs thématiques sociales - discrimination, intimidation, rapports homme-femme, homophobie, islamophobie -, qui seront déclinées de façon à laisser la parole aux jeunes.

Cinq projets, cinq organismes

Les organismes retenus par le ministère pour réaliser les projets auprès des jeunes sont le théâtre Parminou, l'Institut Pacifique, ENSEMBLE pour le respect de la diversité, Équitas et l'Institut du Nouveau Monde.

Ils se partageront la somme de 165 000 $ qui ira à des ateliers, des forums, des pièces de théâtre et des productions vidéo.

Chez ENSEMBLE pour le respect de la diversité, un organisme chapeaute un des projets retenus, on favorise les ateliers interactifs pour discuter des préjugés et du rapport aux autres.

L'organisme est présent depuis près de 20 ans dans les écoles pour parler de discrimination, d'intimidation et de vivre-ensemble. Sa directrice générale, Marie-France Legault, précise que les grands axes du plan gouvernemental s'inscrivent « en plein dans [son] champ d'expertise ».

Dans le cadre du plan gouvernemental, l'organisme a développé des ateliers qui s'adressent aux jeunes de 3e, 4e et 5e secondaire. Ils seront implantés dans plus d'une quinzaine d'écoles à travers le Québec.

Si l'organisme compte travailler de concert avec la direction de chaque établissement pour élaborer les ateliers, Marie-France Legault veut aussi créer des comités de jeunes. Ces derniers permettront à ceux qui veulent pousser la réflexion plus loin de planifier une action concrète qui aura un impact dans leur environnement immédiat.

« On mise sur l'ancrage des jeunes dans leur communauté, en leur permettant de s'impliquer de façon à voir un impact sur leur école, entre autres », explique-t-elle.

Les intervenants d'ENSEMBLE pour le respect de la diversité pourront compter sur l'appui des professionnels du Centre de lutte contre la radicalisation menant à la violence de Montréal. Ces derniers offriront une formation aux intervenants de l'organisme pour les aider à mieux gérer certains sujets sensibles, comme ceux ayant trait à l'islamophobie.

« On embarque dans un sujet complexe et on veut que nos intervenants soient préparés. On a beau avoir une trame principale, les jeunes nous amènent toujours des questions qui nous surprennent », explique-t-elle.

Pour la directrice, pas question d'éviter certains sujets. Selon elle, il est important que les conversations soient orientées « par les jeunes, pour les jeunes ».

Résultats intangibles

En juin 2015, le gouvernement du Québec annonçait son plan d'action de 59 mesures pour lutter contre la radicalisation sous toutes ses formes.

Plus de 12 mois plus tard, la ministre Kathleen Weil admet que les résultats du plan sont encore intangibles.

« La plupart des mesures sont implantées ou en voie de l'être. Le plan visait à mieux comprendre le phénomène de la radicalisation. Mieux intervenir, mieux agir et mieux détecter. Mais évidemment, on n'a pas encore les résultats de toutes ces recherches qui pourront aider les décideurs », explique la ministre.

Mme Weil croit tout de même à l'utilité sociale de certains éléments de son plan, puisqu'il permet, selon elle, d'interpeller les jeunes et de renforcer leur appartenance à la société québécoise.

Le gouvernement du Québec dépense plus de 4,2 millions de dollars par année pour lutter contre la radicalisation pouvant mener à la violence.

VOIR AUSSI:

10 propositions radicales contre le terrorisme
Instaurer la "perpétuité réelle"(01 of11)
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L'idée est défendue (de lognue date) par le Front national et, plus récemment, par le secrétaire général de l'UMP Laurent Wauquiez. Techniquement, la perpuité "incompressible" existe depuis 1994, même si elle est très peu appliquée par les juges. Elle est toutefois jugée conforme au droit européen par la CEDH, puisqu'il existe des procédures visant à rééxaminer cette peine d'enfermement à vie.Le FN et l'UMP préconisent justement de supprimer les possibilités d’aménagement et/ou de réduction de peine pour les faits de terrorisme. (credit:kIM DARam/Flickr)
Contrôler Internet et les réseaux sociaux(02 of11)
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Le premier ministre Manuel Valls a demandé à son ministre de l'Intérieur des propositions d'ici 8 jours pour accentuer la surveillance et la répression des comportements haineux sur Internet et les réseaux sociaux. La loi Cazeneuve, votée en novembre dernier, prévoit pourtant déjà le blocage administratif de sites faisant "l'apologie du terrorisme".Si l'on ignore encore le contenu des propositions du ministre, l'Asic, principale association française des acteurs du web incluant Google ou Dailymotion, a fait part de son inquiétude en demandant au gouvernement de "respecter l'ensemble des libertés". A suivre. (credit:Shutterstock / Juergen Faelchle)
Rétablir la peine de mort(03 of11)
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L'idée est défendue depuis son abolition par le Front national. Dans la foulée de l'attentat visant Charlie Hebdo, sa présidente Marine Le Pen a répété que, une fois élue présidente de la République, elle proposerait le retour de la peine capitale par référendum. "Je pense que la peine de mort doit exister dans notre arsenal juridique, à charge évidemment pour les jurés, pour les crimes les plus odieux, de pouvoir faire ce choix", expliquait-elle. (credit:AFP)
Interdire le retour de jihadistes en France(04 of11)
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La législation actuelle prévoit déjà la possibilité de déchoir de leur nationalité française les terroristes binationaux. Le secrétaire général de l'UMP, Laurent Wauquiez préconise d'aller plus loin encore en interdisant le retour en France des nationaux partis faire le jihad à l'étranger.Problème: une telle décision reviendrait à faire de ces Français des apatrides, au mépris des conventions internationales signées par la France. Laurent Wauquiez n'exclut pas de rompre avec ces textes (dont la Convention de Genève), mais l'UMP se cantonne à plaider en faveur d'une interdiction de territoire visant uniquement les binationaux et les étrangers. (credit:remiforall/Flickr)
Instaurer l'Etat d'urgence(05 of11)
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L'idée, un temps envisagée par des députés de la majorité, est défendue avec force par le président du parti souverainiste Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan. "Cela n’a rien d’extravagant et a déjà existé par le passé, par exemple en 2005 (lors des émeutes de banlieue). L'état d'urgence permettrait de simplifier considérablement les procédures juridiques et renforcerait d'autant l'efficacité des forces de l'ordre", plaide l'ancien candidat à la présidentielle.L'état d'urgence confère des pouvoirs exceptionnels à l'Etat: instauration de couvre-feu, mesures discrétionnaires d'interdictions de séjour, possibilité d'ordonner des perquisitions et de prendre "toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et de la radio". (credit:AFP)
Envoyer l'armée en banlieue(06 of11)
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La banlieue, repère du terrorisme? Certains responsables politiques n'excluent pas d'envoyer l'armée dans les quartiers les plus sensibles pour, notamment, lutter contre le trafic d'armes de guerre. Une idée défendue de longue date à Marseille par la sénatrice socialiste Samia Ghali et aujourd'hui reprise par l'ancien ministre UMP Xavier Bertrand. (credit:AFP)
Frapper les parents(07 of11)
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Que faire des élèves qui n'ont pas respecté la minute de silence à l'école en l'honneur des victimes des attentats? Alors que l'Education nationale s'est saisie du dossier, le député UMP Eric Ciotti a fait une proposition surprenante sur Twitter ce jeudi: retirer les allocations familiales des parents des élèves concernés.Le député des Alpes-Maritimes n'a pas précisé quel sort il comptait réserver aux parents des frères Kouachi. (credit:AFP)
Créer une peine d'indignité nationale(08 of11)
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Cette proposition est avancée officiellement par l'UMP dans ses 12 mesures anti-terroristes. Objectif: frapper les terroristes français d'une peine d'indignité nationale, sanction créée par l'ordonnance du 26 août 1944 à la suite de la Seconde Guerre mondiale et qui visait les Collaborateur du régime de Vichy.Cette peine entraîne la perte du droit de vote et de tous les droits civiques, l'interdiction de travailler dans la fonction publique, l'armée, ou la presse. (credit:AFP)
Sortir ou suspendre l'espace Schengen(09 of11)
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Cette proposition visant la libre circulation en Europe est défendue par l'UMP, Debout la République et le Front national à des degrés divers. L'UMP de NIcolas SArkozy préconise plus sobrement une réforme des traités Schengen "pour améliorer les contrôles aux frontières et les échanges d’information".Nicolas Dupont-Aignan préconise de rétablir temporairement les contrôles aux frontières tandis que le Front national prône depuis longtemps le rétablissement permanent des frontières françaises. Objectif: empêcher le retour ou l'arrivée de terroristes.Pour rappel, les trois auteurs des attaques de la semaine dernière étaient Français et en règle sur le territoire national. (credit:Eisbäärchen/Flickr)
Créer des centres de détention spéciaux(10 of11)
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Pour éviter les phénomènes d'endoctrinement en prison, le gouvernement socialiste a déjà ordonné la généralisation de l'isolement des détenus fanatisés dans les centres pénitentiaires avant la fin de l'année. La ministre de la Justice Christiane Taubira veut elle lancer un programme de déradicalisation dans les prisons existantes.L'UMP préconise d'aller plus loin encore en créant des centres de détention spéciaux consacrés à la déradicalisation des terroristes djihadistes condamnés. Ceux-ci seraient alors totalement isolés des autres détenus, contrairement au dispositif actuel où ils continuent de partager des activités scolaires et sportives avec le reste de la population carcérale. L'idée de centres dédiés, défendue notamment par le député UMP Eric Ciotti, nécessiterait d'importants investissements et de sérieuses discussions avec les villes qui les accueilleront. (credit:AFP)
BONUS: rétablir l'uniforme à l'école (publique et privée)(11 of11)
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L'idée émane du Front national mais est également proposée par le député UMP Bernard Debré. Alors que des incidents ont émaillé par endroit les minutes de silence en l'honneur des victimes de Charlie Hebdo, Marine Le Pen préconise de rétablir l'autorité en milieu scolaire en imposant le port de l'uniforme partout. (credit:dok1/Flickr)

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