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L'opposition persiste au sujet de la formation de la main-d'oeuvre

L'opposition persiste au sujet de la formation de la main-d'oeuvre
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L'opposition demande à nouveau au gouvernement conservateur de reculer sur les changements qu'il veut effectuer à la formation de la main-d'oeuvre, se servant d'une étude ministérielle interne qui démontre que les programmes provinciaux fonctionnent bien.

Le Nouveau Parti démocratique et le Bloc québécois dénoncent le gouvernement Harper : ils jugent qu'il n'en fait qu'à sa tête, malgré les constats de ses propres fonctionnaires et l'opposition des provinces.

L'existence de ce rapport du ministère des Ressources humaines a été révélée vendredi par le quotidien The Globe and Mail. Selon ce qui a été rapporté, le document daté du 31 mars fait l'éloge des programmes existants de formation de main-d'oeuvre, mis sur pied par les différentes provinces.

Mais Ottawa veut plus de contrôle sur la formation de la main-d'oeuvre.

Il a l'intention de modifier une partie des transferts fédéraux aux provinces pour plutôt mettre en place sa nouvelle subvention canadienne à l'emploi. Celle-ci pourrait atteindre 15 000 $ pour l'employeur qui veut former un travailleur; cette somme serait défrayée à parts égales par Ottawa, les provinces et l'employeur.

Les provinces dénoncent cette façon de faire qui fait en sorte qu'elles perdent 300 millions de dollars qu'elles utilisaient jusque-là pour financer en partie leurs propres programmes - une somme redirigée vers la nouvelle subvention fédérale.

Le gouvernement du Québec a farouchement dénoncé ce qu'il considère être une incursion dans ses champs de compétences. Pour le gouvernement de Pauline Marois, les changements le priveront du droit de décider où il investit les transferts fédéraux en la matière.

De son côté, le NPD a demandé au gouvernement d'engager un réel dialogue avec les provinces et de les consulter plutôt que d'imposer unilatéralement des changements.

« Est-ce que le gouvernement va être d'accord pour travailler avec les provinces pour que nous puissions aider les Canadiens à obtenir les programmes d'acquisition de nouvelles compétences dont ils ont besoin? » a demandé le député néo-démocrate Guy Caron, vendredi à la Chambre des communes.

Mais la réponse du gouvernement a été cinglante pour les fonctionnaires qui ont rédigé le rapport.

« Les bureaucrates ne sont pas les experts sur ce sujet. Les employeurs le sont », a rétorqué la ministre d'État au Développement social, Candice Bergen.

« Nous croyons que ceux qui savent le mieux le type d'habiletés qui sont requises sont les employeurs. C'est pourquoi nous avons créé la subvention canadienne à l'emploi. Cela amène les employeurs dans toute l'équation qui vise à déterminer les compétences qui sont requises », a-t-elle poursuivi.

Le Bloc québécois a critiqué à nouveau les changements mis de l'avant par le gouvernement fédéral et l'enjoint plutôt à renouveler sans condition l'entente de formation de la main-d'oeuvre avec Québec qui viendra à échéance en 2014.

« [On s'est fait dire] qu'il fallait que le Québec et les provinces suivent les bonnes directions du bon gouvernement fédéral qui lui savait comment faire et là, bien ce rapport-là, je pense, vient indiquer tout le contraire », a commenté vendredi le député bloquiste André Bellavance.

Puisque que la preuve vient d'être établie que les programmes de formation qui sont faits au Québec fonctionnent pour les travailleurs et les employeurs québécois, « pourquoi, comme les Anglais disent, on viendrait réparer ce qui n'est pas brisé? » s'est demandé le député bloquiste.

Le ministre fédéral de l'Emploi, Jason Kenney, devait justement discuter de cet épineux sujet avec ses homologues provinciaux lors d'une rencontre vendredi à Toronto.

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