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Mission en Irak: le Canada envisage d'envoyer plus de militaires

Plus de soldats canadiens en Irak?
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CP

Contrairement à ce que le ministre de la Défense a affirmé il y a quelques jours, Ottawa envisage maintenant d'envoyer davantage de militaires des forces spéciales canadiennes en Irak pour participer à la mission contre le groupe armé État islamique (EI). Le gouvernement doit décider s'il prolongera cette mission d'ici la fin du mois.

Après avoir fermé la porte mercredi à l'augmentation du nombre de militaires des forces spéciales canadiennes en Irak, le ministre de la Défense, Jason Kenney, affirme en entrevue aux Coulisses du pouvoir qu'il étudie maintenant tous les scénarios.

« Nous n'avons pas pris de décision finale jusqu'à maintenant. Nous considérons toutes sortes d'options. »

Jason Kenney, ministre de la Défense du Canada

Sur les 625 militaires canadiens déployés en Irak, 69 font partie de ces forces spéciales dont le mandat est de former les combattants kurdes dans le nord du pays. « Nos soldats ont appris beaucoup de tactiques très utiles pendant leur mission en Afghanistan il y a quelques années et ils partagent cette expérience avec les Kurdes, explique-t-il. Nous croyons que cet aspect de la mission va bien et que le Canada peut continuer à jouer un rôle contre l'EI en Irak. »

Les propos du ministre Jason Kenney contrastent avec ceux qu'il a tenus mercredi lors d'une réunion du comité de la défense nationale de la Chambre des communes au cours de laquelle il a affirmé que le gouvernement ne projetait pas d'augmenter le nombre de militaires des forces spéciales.

D'autres pays membres de la coalition pour combattre l'EI ont récemment décidé d'envoyer davantage de militaires en Irak. C'est le cas de l'Australie qui a annoncé au début du mois le déploiement de 300 soldats supplémentaires pour former les forces irakiennes.

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L'État islamique en 7 points
L'Etat islamique, c'est quoi?(01 of06)
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Peu après le début de la guerre en Irak menée par les Etats-Unis, un nouveau groupe jihadiste voit le jour en Irak. C'est l'origine de l'Etat islamique. Ce groupe se présentait comme le défenseur de la minorité sunnite face aux chiites qui ont pris le pouvoir avec l'invasion conduite par les Etats-unis en 2003. Il se fait connaître par des tueries de chiites et les attaques-suicides contre les forces américaines.Sa brutalité et son islam intransigeant pousseront finalement les tribus sunnites à le chasser de leur territoire. Traqués en Irak, ses membres dès juillet 2011, soit trois mois après le début de la révolte contre Bachar al-Assad, sont appelés à aller combattre en Syrie contre le régime. Une implication dans le conflit syrien qui lui permet un véritable essor. En Syrie, rapidement apparaissent les dissensions entre jihadistes irakiens et syriens. Les premiers proposent la création en avril 2013 de l'Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL) mais le chef syrien refuse et maintient le Front al-Nosra qui devient la branche officielle d'al-Qaïda en Syrie.Fort de ses victoires en Irak et en Syrie, le chef de l'EIIL Abou Bakr al-Baghdadi proclame en juin 2014 un "califat" à cheval sur les deux pays. A cette occasion, le groupe jihadiste est renommé Etat islamique (EI). Il est appelé ISIS en anglais et Daesh en arabe.Photo: le drapeau de l'Etat islamique (credit:DR)
Qui est leur chef?(02 of06)
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L'Etat islamique est dirigé par un homme dont on sait peu de chose: Abou Bakr Al-Baghdadi (photo ci-contre).Né en 1971 à Samarra au nord de Bagdad, selon Washington, Abou Bakr Al-Baghdadi, aurait rejoint l'insurrection en Irak peu après l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003, et aurait passé quatre ans dans un camp de détention américain.Les forces américaines avaient annoncé en octobre 2005 la mort d'Abou Douaa -un des surnoms de Baghdadi- dans un raid aérien à la frontière syrienne. Mais il est réapparu, bien vivant, en mai 2010 à la tête de l'Etat islamique en Irak (ISI), la branche irakienne d'Al-Qaïda, après la mort dans un raid de deux chefs du groupe.Le visage de Baghdadi n'a été révélé qu'en janvier 2014, lorsque les autorités irakiennes ont pour la première fois publié une photo noir et blanc montrant un homme barbu, au crâne dégarni en costume-cravate.Le mystère qui l'entoure contribue au culte de sa personnalité, et Youtube voit fleurir les chants religieux louant ses vertus. Au sein de l'EI, il est salué comme un commandant et un tacticien présent sur le champ de bataille. (credit:Getty Images)
Combien sont-ils?(03 of06)
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Il n'y a pas de chiffres précis. L'observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) évalue en Syrie à plus de 50.000 le nombre de ses combattants, dont 20.000 non syriens, venus du Golfe, de Tchétchénie, d'Europe et même de Chine.En Irak, selon Ahmad al-Sharifi, professeur de Sciences politiques à l'université de Bagdad, l'EI compte entre 8000 et 10.000 combattants dont 60% d'Irakiens. L'EI recrute beaucoup à travers les réseaux sociaux, mais nombreux sont les rebelles qui le rejoignent par peur ou allécher par les salaires offerts. (credit:Associated Press)
Comment se financent-ils?(04 of06)
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Les experts estiment qu'il y a plusieurs sources de financement. D'abord, il y aurait des contributions de pays du Golfe. Le ministre allemand de l'aide au développement Gerd Müller a par exemple accusé directement le Qatar.Pour Romain Caillet, expert des mouvements islamistes, c'est essentiellement un auto-financement. Selon lui, le financement extérieur, dont de certaines familles du Golfe représente seulement 5% de ses ressources.Ensuite, l'Etat islamique soutire de l'argent par la force en pratiquant l'extorsion ou en imposant des impôts aux populations locales.A cela s'ajoutent la contrebande de pétrole et de pièces d'antiquité, les rançons pour la libération d'otages occidentaux et les réserves en liquide des banques de Mossoul dont s'est emparé l'EI au début de son offensive fulgurante lancé début juin en Irak.Selon Bashar Kiki, le chef du conseil provincial de Ninive, dont Mossoul est la capitale, les réserves en liquide des banques de la ville atteignaient avant cette offensive environ 400 millions de dollars, auxquels il faut ajouter quelque 250.000 dollars qui se trouvaient dans les coffres du conseil provincial. (credit:Associated Press)
Quels sont leurs moyens militaires?(05 of06)
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L'EI dispose de chars, humvees (véhicules de transport), missiles et autres armements lourds pris à ses ennemis lors de son offensive.Ce matériel, souvent de fabrication américaine, et notamment abandonné par l'armée irakienne lors de son retrait face aux insurgés aux premiers jours de leur offensive, a transformé les capacités militaires de l'EI."Ils ont engrangé des quantités significatives d'équipements dont ils avaient le plus besoin", selon Anthony Cordesman, du Centre pour les études stratégiques et internationales de Washington. (credit:Associated Press)
Pourquoi attirent-ils les jihadistes?(06 of06)
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Pour l'écrivain et journaliste libanais Hazem al-Amine, les jihadistes occidentaux sont fascinés par sa démonstration de force de "type hollywoodien". Les décapitations, les exécutions et la conquête de territoires font figure d'épopée. En outre, selon les experts, l'EI joue sur le sentiment religieux et leur affirme qu'il a renoué avec l'islam du temps de Mahomet. (credit:Associated Press)

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