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Montréal dévoile ses conditions pour l'oléoduc 9B d'Enbridge (VIDÉO)

Montréal dévoile ses conditions pour l'oléoduc 9B d'Enbridge (VIDÉO)
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La Communauté métropolitaine de Montréal, l'Union des producteurs agricoles et l'organisme Équiterre demandent à Québec, à Ottawa et à Enbridge de mettre en uvre rapidement les recommandations faites en décembre concernant l'inversion prévue du pipeline 9B d'Enbridge.

L'Office national de l'énergie, l'organisme fédéral de réglementation, doit se prononcer prochainement sur ce projet controversé.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, qui est aussi président de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), demande que les 18 recommandations de la commission parlementaire qui a tenu des audiences en 2013 soient rapidement prises en compte. Le maire réclame notamment des garanties concernant la sécurité des citoyens et la protection de l'environnement. Il veut aussi que la compagnie prévoie des fonds en cas de catastrophe. Il a ainsi répété des demandes qu'il avait formulées en décembre.

« Nous sommes d'accord avec l'inversion du pipeline. Mais ce n'est pas un chèque en blanc. On ne veut pas être les dindons de la farce là-dedans », a dit le maire Coderre lors d'une conférence de presse conjointe, à Montréal. « Je demande au gouvernement du Québec d'utiliser tous les outils pour permettre une décision éclairée », a-t-il ajouté.

« Il faut aussi parler de développement économique. il ne faut pas que ce pipeline-là ne soit qu'un droit de passage. On n'a pas un droit de servitude », poursuit-il.

L'organisme Équiterre s'inquiète tout particulièrement des risques pour la santé et l'environnement.

« Depuis la fin de la commission parlementaire, c'est le silence radio. Elle a posé 18 conditions. Québec doit nous dire ce qu'on va faire de ces 18 conditions », a dit de son côté Steven Guilbeault, porte-parole d'Équiterre.

« L'Office de l'énergie doit se prononcer dans les prochaines semaines, sinon dans les prochains jours [sur ce projet]. Si Québec ne bouge pas rapidement, il aura laissé tout le champ libre au fédéral pour décider de ce qui va se passer dans ce dossier. C'est inacceptable. Il y a beaucoup d'enjeux locaux , comme la qualité de l'infrastructure, les risques, et les émissions de gaz à effet de serre », a ajouté M. Guilbeault.

L'Union des producteurs agricoles (UPA) a aussi fait part de ses craintes.

« On a des inquiétudes concernant la santé de nos terres et des cours d'eau. Enbridge a fait 600 tests, mais n'a pas partagé le résultat de ces inspections chez les producteurs », affirme Marcel Groleau, pdg de l'UPA. M. Groleau se demande aussi ce qu'il adviendra du pipeline dans plusieurs années, quand il ne sera plus sous responsabilité fédérale. « Il y a un flou, une zone grise. Est-ce que ça deviendrait de responsabilité provinciale? », demande-t-il.

Le maire de Terrebonne, Jean-Marc Robitaille, demande de son côté que les municipalités soient informées de tout incident le long du pipeline. « Nous avons appris par hasard qu'un déversement de 4000 litres de pétrole avait eu lieu à la station de pompage d'Enbridge à Terrebonne, le 12 mai 2011. Cette situation ne doit plus se reproduire. »

Le projet d'Enbridge vise l'inversion du flux de l'oléoduc entre North Westover, près d'Hamilton, et Montréal.

Afin de savoir si l'oléoduc passe près de chez vous, entrez votre code postal dans cette carte interactive.

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Comprendre les projets de pipelines
Prolongement du North East — Access Pipeline(01 of07)
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Longueur : 297 km. \n\nCapacité : 350 000 barils par jour de bitume dilué. \n\nInvestissements : non-disponible.\n\nExpansion d\'un système d\'oléoducs déjà en service. De Conklin, lieu d\'extraction des sables bitumineux, jusqu\'au terminal Sturgeon, près de Redwater, tous deux en Alberta. \n\nLe projet est peu controversé puisque d\'autres pipelines existent déjà, presque sur les mêmes tracés. La construction est donc déjà amorcée. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Northern Gateway — Enbridge (02 of07)
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Longueur : 1,177 km\n\nCapacité prévue : 525 000 barils de pétrole par jour\n\nInvestissements : 5,5 milliards de dollars\n\nEnbridge cherche à exporter du pétrole vers la Chine depuis un terminal sur la côte ouest. \n\nLe projet est cependant sur la glace. Le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique a refusé d\'y donner son aval, considérant qu\'Enbridge n\'a pas donné de réponse satisfaisante aux inquiétudes de la population et des Premières Nations. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Ligne 9B — Enbridge(03 of07)
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Longueur : 639 km\n\nCapacité : 300 000 barils de pétrole par jour \n\nInvestissements : 110 millions de dollars (aucune nouvelle construction nécessaire)\n\nUn plan B qui devient crucial. Puisque le pétrole albertain se dirige vers une impasse avec deux projets freinés (Northern Gateway et Keystone XL), l\'industrie cherche des débouchés à l\'Est. Enbridge voudrait inverser le flux de l\'oléoduc existant, pour acheminer du pétrole de North Westover (Ontario) jusqu\'à Montréal. La compagnie Enbridge promet de fournir un pétrole brut moins dispendieux que celui actuellement importé de l\'étranger. \n\nLes environnementalistes déplorent que le pétrole des sables bitumineux soit particulièrement polluant. Quelques groupes ont également évoqué des inquiétudes sur la sécurité du transport, rappelant qu\'Enbridge a été reconnue responsable de plusieurs déversements aux États-Unis, dont celui de plus de 3 millions de litres au Michigan.\n\nLa décision est attendue au début 2014.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Oléoduc Énergie Est — TransCanada(04 of07)
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Longueur totale : 4500 km \n\nCapacité : 1 million de barils de pétrole brut par jour\n\nInvestissements : 12 milliards de dollars \n\nL\'objectif est de convertir 3000 km de gazoduc en oléoduc entre l\'Alberta (Hardistry) et l\'Ontario et construire un pipeline supplémentaire de 1400 km jusqu\'à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Le Québec deviendrait donc un endroit de transit. \n\nL\'étude du projet qui nécessite de nouvelles infrastructures d\'envergure pourrait être assez longue. Il ne démarrera pas avant 2017. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Keystone XL — Trans Canada (05 of07)
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Longueur : nouveau tronçon de 2000 km. \n\nCapacité : 830 000 barils de pétrole par jour \n\nInvestissements : 7 milliards de dollars. \n\nL\'industrie albertaine des sables bitumineux cherche à exporter le pétrole de l\'Alberta jusqu\'aux raffineries du Texas, pour le marché américain. Le projet affronte de l\'opposition locale, puisque l\'on redoute que les impacts économiques soient faibles et parce que le pétrole des sables bitumineux est réputé très polluant. Le président Obama hésite à approuver cet oléoduc. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Expansion du pipeline Trans Mountain — Kinder Morgan(06 of07)
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Longueur : 1150 km sont déjà en place, l\'expansion prévoit 980 km supplémentaires pour transporter du pétrole brut. \n\nCapacité : Faire passer la capacité de 300 000 à 890 000 barils par jour.\n\nInvestissements : 5,4 milliards de dollars\n\nIl s\'agit de doubler l\'oléoduc déjà existant pour en augmenter la capacité, en conservant à peu près le même tracé. Des inquiétudes ont été soulevées quant à la sécurité du transport par oléoduc, puisque des fuites des tuyaux de cette compagnie sont survenues à plusieurs reprises dans les dernières années. La plus récente anomalie, en juin 2013, aurait laissé échapper jusqu\'à 4000 litres.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Programme « light oil access » — Enbridge(07 of07)
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Longueur : plusieurs projets. \n\nCapacité totale : acheminement d\'environ 400 000 barils supplémentaires par jour\n\nInvestissements : 6,2 milliards de dollars pour l\'évaluation préliminaire. \n\nEn réponse aux changements dans la production et la demande en Amérique du Nord, on veut approvisionner davantage les raffineries de l\'Ontario, du Québec et du Midwest américain. Au programme : expansion des canalisations, augmentation de la puissance de pompage et de la capacité des terminaux. Les différents projets devraient être sur pied entre 2014 et 2016.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association

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