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Oléoduc 9B d'Enbridge : le fédéral doit arrêter le projet en attendant la réforme de l'ONÉ, selon 80 groupes communautaires

80 groupes contre l'oléoduc 9B d'Enbridge interpellent Trudeau
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Des dizaines de groupes communautaires exhortent le gouvernement fédéral d’arrêter l’inversion de l’oléoduc 9 d’Enbridge jusqu’à ce que le projet soit soumis à un nouveau processus d’évaluation plus rigoureux.

Ils ont envoyé une lettre au premier ministre Justin Trudeau afin qu’il respecte sa promesse de réformer le processus d’évaluation des projets de pipelines de l’Office national de l’énergie (ONÉ).

Parmi les 80 signataires du Québec et de l’Ontario, l’on retrouve Greenpeace Canada, Équiterre, ainsi que des groupes autochtones et des regroupements citoyens inquiétés par la mise en marche de l’oléoduc qui livrera le pétrole de l’Alberta vers le Québec d’ici la fin de l’année.

« L'approbation du projet d'inversion de la canalisation 9B et l'autorisation d'exploitation actuellement en vigueur sont des décisions qui ont été imposées aux résident.e.s du Canada par un organisme réglementaire non-élu, composé d'acteurs biaisés provenant de l'industrie qui priorisent les buts et objectifs de cette industrie », écrivent-ils.

« Nous avons la conviction profonde que les actions du gouvernement précédent pour modeler la structure et le fonctionnement actuels de l'ONÉ ont résulté en une décision erronée qui menace les communautés, les sources d'eau potable, les écosystèmes locaux et la planète. »

L'approbation par l'ONÉ du projet d'inversion de l’oléoduc résulte d'un processus d'évaluation « profondément vicié et antidémocratique ». Le nouveau gouvernement libéral devrait non seulement « reconnaître cette erreur », mais aussi corriger cette situation dans les plus brefs délais, selon les signataires.

Ils font aussi valoir que les lettres de mandat de ses ministres promettent d’atténuer les effets des changements climatiques, de protéger les cours d’eau et de respecter les droits des Premières Nations.

« Les communautés des Premières Nations de l'Ontario et du Québec ont été sur les lignes de front de la bataille pour résister au projet d'inversion de l'oléoduc 9 et aux risques écologiques, économiques et sociaux qu'il pose à leurs communautés et à leurs terres », peut-on lire dans la lettre.

« L'extension du réseau pipelinier canadien aux fins du transport du bitume dilué à travers les communautés et les territoires des Premières Nations envoie le signal aux Canadien.ne.s et à la communauté internationale que l'objectif principal du gouvernement fédéral est de mettre en marché cette ressource, peu importe les effets sur les changements climatiques. »

L’ONÉ a donné le feu vert à la mise en marche de la canalisation 9B d’Enbridge il y a deux mois. L’entreprise a depuis commencé à remplir son oléoduc afin d’acheminer le pétrole de l’ouest vers l’est du pays.

Une fois en marche, l’oléoduc transportera 270 000 barils chaque jour les deux premières années. Par la suite, le flux augmentera à 300 000 barils. Il traversera plusieurs municipalités, dont Mirabel et Rivière-des-Prairies, ainsi que plusieurs cours d’eau.

Lundi, trois manifestants ont fermé une valve du pipeline 9B à la frontière entre l’Ontario et le Québec pour ensuite s’y enchaîner. Ils ont été appréhendés par les policiers en fin de journée.

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