Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Ottawa présente ses arguments pour s'opposer à la libération d'Omar Khadr

Ottawa s'oppose à la libération d'Omar Khadr
Open Image Modal
CP

Les tribunaux canadiens n'ont pas le pouvoir de libérer sous caution Omar Khadr pendant qu'il fait appel de sa condamnation aux États-Unis pour crimes de guerre, soutient le gouvernement fédéral. Et même s'ils détenaient ce pouvoir, les tribunaux canadiens ne devraient pas, de toute façon, le libérer.

Dans des documents juridiques déposés en Cour du banc de la reine à Edmonton, Ottawa plaide que la libération de Khadr minerait la confiance de la population envers le système judiciaire, irait à l'encontre du droit international, et nuirait aux bonnes relations entre les États-Unis et le Canada.

Le gouvernement canadien soutient aussi que Khadr a plaidé coupable devant une commission militaire à Guantanamo et qu'il a alors renoncé à son droit d'en appeler du verdict.

De plus, son transfert au Canada pour y purger sa peine de prison prévoyait la fin de toutes procédures aux États-Unis, soutient Ottawa. En contrepartie, le gouvernement canadien devait s'assurer que Khadr purgerait bel et bien sa peine de prison.

Ottawa estime de plus que la demande de libération sous caution de Khadr constitue une "violation directe" de son plaidoyer de culpabilité négocié entre les parties à Guantanamo.

La demande de libération sous caution doit être entendue les 24 et 25 mars prochains à Edmonton. Bien que plusieurs ministres conservateurs aient systématiquement qualifié Khadr de terroriste dangereux et irrécupérable, on ne retrouve pas cette défense dans les documents juridiques préparés par le gouvernement canadien pour s'opposer à la libération sous caution. Par contre, Ottawa soutient que Khadr s'est reconnu coupable aux États-Unis d'un chef qui serait l'équivalent au Canada d'une accusation de meurtre au premier degré, pour laquelle une libération sous caution est rarement accordée en attendant l'audition de l'appel.

"À moins que la peine ne soit modifiée ou annulée par un tribunal américain, le Canada (...) doit continuer à exécuter cette peine", plaide le gouvernement. D'ailleurs, si cette possibilité de libération sous caution existait, certains pays pourraient hésiter à remettre aux autorités canadiennes un ressortissant du Canada détenu à l'étranger, plaide-t-on.

Khadr a plaidé coupable en octobre 2010 à cinq chefs d'accusation de crimes de guerre _ dont celle de meurtre, en vertu des lois martiales _ commis en Afghanistan en juillet 2002, alors que le Torontois était âgé de 15 ans. En échange de ce plaidoyer de culpabilité, il a été condamné à une peine de huit ans de prison, en plus des huit ans de détention préventive passés à Guantanamo. Il a ensuite été transféré dans une prison albertaine en septembre 2012, en vertu de la Loi sur le transfèrement international des délinquants.

Aujourd'hui âgé de 28 ans, Khadr soutient depuis qu'il n'a plaidé coupable que pour quitter enfin l'infâme prison de Guantanamo, où il aurait pu croupir indéfiniment même s'il était acquitté en appel.

Cette demande d'appel aux États-Unis, actuellement paralysée, est basée sur le fait que la commission militaire n'avait pas le droit de juger Khadr, parce que les crimes pour lesquels il avait plaidé coupable n'étaient pas du ressort du droit international ou même américain _ une opinion partagée par plusieurs juristes et même par certains tribunaux aux États-Unis.

Khadr demandera par ailleurs sa libération conditionnelle aux autorités canadiennes en juin.

Open Image Modal

Open Image Modal

INOLTRE SU HUFFPOST

5 choses à savoir sur C-51
(01 of25)
Open Image Modal
Les conservateurs veulent faire passer un projet de loi antiterroriste qui accorderait plus de pouvoirs au Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS).\n\nVoici 5 choses que vous devez savoir.\n\nAvec les informations de Radio-Canada. (credit:PC)
Le pouvoir de perturber(02 of25)
Open Image Modal
Le Service canadien de renseignement de sécurité aura des pouvoirs d\'intervention plus importants pour perturber les complots terroristes, au lieu de juste collecter de l\'information. Le SCRS devra avoir des motifs raisonnables de croire en une menace avant de prendre les mesures nécessaires. \n\n (credit:PC)
Cibler la propagande terroriste(03 of25)
Open Image Modal
L\'agence d\'espionnage aura le droit de pister la cybercriminalité, en dérangeant les sites radicaux et les comptes Twitter qui ciblent les jeunes Canadiens facilement impressionnables. La GRC aura le droit d\'avoir une ordonnance d\'un juge de retirer la propagande terroriste de l\'Internet.\n\n (credit:AP)
De "va commettre" à "pourrait commettre" (04 of25)
Open Image Modal
La nouvelle loi va faciliter les engagements de ne pas troubler l\'ordre public, c\'est-à-dire un outil qui obligera les suspects à devoir donner leurs passeports ou devoir aller au poste de police régulièrement. Dans le passé, la GRC devait avoir la certitude qu\'une personne \"va commettre\" une offense terroriste avant d\'avoir cet engagement. Maintenant, le niveau déterminé sera \"peut commettre\" une offense. \n\n (credit:Getty)
Rester au sol(05 of25)
Open Image Modal
La législation va étendre le régime sans vol à ceux qui voudront voyager par avion pour prendre part à des activités terroristes. Présentement, ce ne peut être fait que pour contre-carrer un risque immédiat pour l\'avion.\n (credit:PC)
Attention à ce que vous souhaitez(06 of25)
Open Image Modal
La législation ferait en sorte que ce serait un crime d\'encourager quelqu\'un à commettre un acte terroriste. Ça permettrait aussi à la police d\'arrêter quelqu\'un sans mandat et de les détenir jusqu\'à sept jours sans procès. \n\n (credit:Alamy)
New York Times(07 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
New York Daily News(08 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
New York Post(09 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
Wall Street Journal(10 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
Washington Post(11 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
Los Angeles Times(12 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
The Guardian, U.K.(13 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
'Gunman Attacks Canadian Parliament, Sows Panic': El Pais, Madrid, Spain(14 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
'Death In Parliament: Canada In Shock:' SudOuest, France(15 of25)
Open Image Modal
'Terror Strikes Canada in the Heart': De Morgen, Belgium(16 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
'Canada Startled by Attack': Volkskrant, Netherlands(17 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
'Shooting Puts World on Edge': AD, Netherlands(18 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
'Canada's Capital Becomes a War Zone': Aftenposten, Norway(19 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
'Shots In Canadian Parliament': Frankfurter Allgemeine Zeitung, Germany(20 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
The National, United Arab Emirates(21 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
Arab Times, Kuwait(22 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
Kuwait Times(23 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
Daily Star, Lebanon(24 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)
Dawn, Pakistan(25 of25)
Open Image Modal
(credit:Newseum)

-- Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.