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Ottawa prie Vancouver de fermer les dispensaires de marijuana

Ottawa veut faire fermer des dispensaires de marijuana
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ASSOCIATED PRESS
A man rolls a marijuana cigarette as a large group gathered near the New Jersey Statehouse to show their support for legalizing marijuana Saturday, March 21, 2015, in Trenton, N.J. The event drew a diverse crowd of roughly 200 people. Many said they wanted to show their support for legalizing or decriminalizing pot, while others said it should only be given to people with medical conditions that could be eased by the drug. Several people were openly smoking the drug during Saturday's rally, but apparently none were arrested. (AP Photo/Mel Evans)

La ministre fédérale de la Santé invite le conseil municipal de Vancouver à fermer, et non à réglementer les nombreux dispensaires de marijuana qui pullulent dans la ville.

Un texte de Ralph-Bonet Sanon

Durant une allocution vendredi à Surrey, en Colombie-Britannique, Rona Ambrose a tenu à rappeler que ces dispensaires sont illégaux, que la marijuana n'est pas un médicament approuvé par Santé Canada et que le ministère administre déjà un programme rigoureux d'accès à la marijuana pour fins thérapeutiques seulement.

Le conseil municipal de Vancouver votera sur une résolution, mardi, qui créerait un cadre réglementaire pour les commerces liés à l'usage de marijuana. D'après la Ville, le nombre de ces commerces a quadruplé en deux ans et est passé de 60 à 80, rien que dans les quatre derniers mois.

La ministre Ambrose estime qu'on envoie un mauvais message aux jeunes et souligne les conséquences de la marijuana sur les cerveaux en développement. « Ces conséquences peuvent être aussi graves qu'un début de psychose, de schizophrénie et d'autres troubles de santé mentale », a-t-elle fait valoir.

« Au bout du compte, légitimer ce genre de commerce de vente de marijuana dans la rue revient à la normaliser, a-t-elle ajouté. Je crois que c'est un mauvais message pour les jeunes, parce que lorsqu'on normalise quelque chose, on laisse entendre que c'est correct et que c'est sans danger. »

La ministre n'a pas confirmé ni écarté la possibilité de recours légaux de la part du fédéral. Elle a plutôt laissé la question entre les mains de la police.

La résolution étudiée par les élus de Vancouver exigerait un permis commercial de 30 000 $ aux commerces liés à la marijuana. Il leur serait interdit de se trouver à moins de 300 mètres des écoles, des centres communautaires, des maisons de voisinage et d'autres dispensaires. Il leur faudrait aussi un permis d'aménagement et ils seraient restreints à certaines zones commerciales de la ville.

Le cadre réglementaire proposé s'inspire de ce qui se fait au Colorado et dans le Washington, deux États américains qui ont légalisé l'usage récréatif de la marijuana. Selon la Ville, il n'y a pas de cadre règlementaire clair et transparent de la part du gouvernement fédéral.

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Légaliser le cannabis: pour ou contre?
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Faut-il mettre fin à la guerre contre le cannabis? Retrouvez les cinq raisons invoquées par les partisans d'une dépénalisation, voire de la légalisation du cannabis en France et les cinq arguments de leurs adversaires. (credit:Flickr:aforero)
POUR: parce que la répression n'empêche pas la consommation(02 of11)
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Les partisans de la légalisation jugent que la répression de la consommation et de la vente du cannabis a clairement échoué: entre 2007 et 2011, les usages déclarés de cannabis des jeunes Français ont fortement augmenté de 15 % à 24 %, selon des chiffres de l'OFDT. Selon Michel Gandilhon (OFDT), il y aurait entre 100.000 et 200.000 cannabiculteurs en France qui cultivent souvent pour leur propre consommation. La France produirait 30 tonnes d'herbe de cannabis par an. (credit:AFP)
CONTRE: parce que le cannabis reste une drogue(03 of11)
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S'il n'existe pas de cas de mort par overdose de cannabis, sa consommation peut entraîner des troubles psychiques, anxieux ou dépressifs. La légalisation du cannabis reviendrait à encourager le syndrome dit "amotivationnel", état d'apathie dans lequel le consommateur de cannabis peut être plongé. (credit:AFP)
POUR: parce que fumer à des vertus thérapeutiques(04 of11)
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L'usage de la marijuana à des fins médicales remonte à l'Egypte ancienne. Autorisé dans plusieurs pays ou Etats, dont la Californie, il serait efficace pour lutter contre l'épilepsie et les effets secondaires des traitements cancéreux (nausées, vomissements). Le cannabis a également des propriétés anti-douleur. (credit:AFP)
CONTRE: parce que fumer au volant est mortel(05 of11)
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Les conducteurs sous influence du cannabis ont 1,8 fois plus de risques d’être responsables d’un accident mortel que les conducteurs négatifs (ce sur-risque est de 15 en cas deconsommation conjointe d’alcool). Sur une base de 6 000 accidents mortels, le nombre annuel de victimes lié à une conduite sous l’emprise de cannabis serait de 230 décès, selon l'OFDT. (credit:AFP)
POUR: afin de court-circuiter les dealers(06 of11)
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Réguler la consommation et la vente de cannabis permettrait de couper l'herbe sous le pied des quelques 100.000 petits dealers recensés en France, selon les chiffres de Christian Ben Lakhdar, économiste des drogues à l'Université catholique de Lille. Ces dealers gagneraient entre 4.500 et 10.000 euros par an. Le chiffre d'affaires annuel du trafic est estimé entre 700 millions et un milliard d'euros. Mais ses opposants rappellent que légaliser un marché ne fait pas disparaître les trafics pour autant, comme le montre le boom des cigarettes de contrebande. (credit:Flickr:ukhomeoffice)
CONTRE: parce que légaliser doperait le trafic de drogues dures(07 of11)
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C'est un des arguments massue des détracteurs d'une légalisation du cannabis: les consommateurs de cannabis évolueraient plus facilement vers la consommation de drogues dures. La théorie dite "de la porte d'entrée" n'a toutefois jamais été prouvée scientifiquement, les déterminants de la toxicomanie étant à une immense majorité sociaux ou familiaux. (credit:Flickr:acidpix)
POUR: afin de garantir la qualité du produit(08 of11)
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La légalisation permettrait de mieux contrôler la qualité des produits distribués en France, voire d'imposer une baisse du taux de THC (la propriété active du cannabis). C'est la position que défend Daniel Vaillant, ancien ministre de l'Intérieur socialiste. (credit:AFP)
CONTRE: parce que les Français n'en veulent pas(09 of11)
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L'opinion a toujours été hostile au principe de la dépénalisation. Selon un sondage Ifop réalisé en juin dernier, 70% des Français sont hostiles à la dépénalisation du cannabis. 67 % étaient contre en 1996 et 66 % en mars 2002. Si l’adhésion à la légalisation est plus répandue chez les jeunes, elle y demeure néanmoins minoritaire.En revanche, , les trois quarts des Français se disaient favorables à l’usage thérapeutique du cannabis en 2002. (credit:AFP)
POUR: parce que l'Etat y gagnerait financièrement(10 of11)
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Selon l’économiste Pierre Kopp, professeur à l’université Paris-I, une légalisation du cannabis, avec une taxe fixée par l’Etat comme pour le tabac, rapporterait 1 milliard d’euros à la collectivité.Par ailleurs, le coût social d'une interpellation pour usage de cannabis est estimé à 3.300 euros (temps de travail des policiers, procédures, etc.). Tant et si bien que la dépénalisation pourrait faire économiser "300 à 400 millions d’euros par an", selon Christian ben Lakhdar. Autant d'argent qui pourrait être réorienté vers la prévention. (credit:AFP)
CONTRE: Le contre-exemple des Pays-Bas(11 of11)
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Les expériences étrangères en matière de dépénalisation n'ont pas apporté la preuve qu'elles étaient une solution miracle contre la drogue. Selon la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue), les Pays-Bas, face aux limites de leur politique dite "de tolérance" en matière de cannabis, ont annoncé un durcissement de leur législation et prévoient de restreindre drastiquement l'accès aux coffee-shops en les transformant en clubs privés réservés aux seuls résidents réguliers. (credit:Flickr:jlantzy)

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