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Où commence l'épuisement maternel?

Avant de l'être moi-même, je savais qu'être mère ne serait pas reposant. On me l'avait dit sur tous les tons, ça ne serait pas facile tous les jours, mais le jeu en valait largement la chandelle. Rien n'est plus beau comme expérience que de mettre au monde et voir grandir son enfant n'est-ce pas?
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Le plus beau métier du monde

Avant de l'être moi-même, je savais qu'être mère ne serait pas reposant. On me l'avait dit sur tous les tons, ça ne serait pas facile tous les jours, mais le jeu en valait largement la chandelle. Rien n'est plus beau comme expérience que de mettre au monde et voir grandir son enfant n'est-ce pas?

J'ai redouté le baby-blues, je l'ai eu, un peu c'est vrai, je n'ai pas honte de le dire. Chute d'hormones, accouchement difficile, fatigue accumulée, loin de ma famille et mon mari ayant repris le travail rapidement après ma sortie de la maternité, j'avoue avoir trouvé très dures les premières semaines de vie de ma fille. J'avais du mal à trouver mes marques et souvent peur de ne pas savoir bien m'y prendre avec elle.

Pourtant petit à petit j'ai relevé le nez et appris à savourer davantage les moments avec Coline. En apprivoisant mon nouveau rôle de mère et en résolvant les problèmes que j'avais pu rencontrer avec l'allaitement (Mes 10 leçons sur l'allaitement), j'ai repris confiance en moi et gagné en assurance.

Les vacances passées près de ma famille ont achevé de me rétablir. Les séances de rééducation périnéale par l'eutonie ont été aussi très utiles, me permettant de retrouver la forme tout en m'apprenant à défusionner un peu avec ma fille en m'obligeant à la confier pendant ce temps à d'autres personnes, ce que je refusais jusque-là.

Aujourd'hui Coline a 4 mois et je suis de plus en plus à l'aise dans mon rôle de mère. Comme beaucoup de mamans, je suis complètement folle d'elle. Elle est absolument parfaite à mes yeux et je ne regrette pas une seconde son arrivée dans nos vies.

Le matin, lorsque j'entends qu'elle est éveillée et que je me penche sur son lit pour la prendre dans mes bras, mon cœur rate parfois un battement tant l'afflux d'amour est intense. Elle me sourit et plus rien n'existe autour de nous. Depuis le 1er avril 2016, c'est un peu comme si c'était tous les jours Noël. Le plus beau des cadeaux à découvrir à mon lever.

Jamais en vacances

Pourtant, si chaque jour avec ma fille vaut la peine d'être vécu, tout n'est pas rose en permanence. Être mère est un boulot à plein temps, on vous aura prévenu. C'est intense, éreintant et épuisant. Physiquement et moralement. Depuis 4 mois, je passe toutes mes journées avec Coline. Mon mari a repris le travail, moi non.

Je vis loin de ma famille, mes amis travaillent, donc la plupart du temps nous sommes seules en tête à tête elle et moi. Je ne me plains pas, au contraire. J'ai la chance de pouvoir partager les précieux premiers mois de sa vie, et c'est un luxe que toutes les mères n'ont pas.

Mais ce n'est pas de tout repos. Parfois dans la journée j'ai les nerfs à fleur de peau et l'envie d'être ailleurs, sans elle. Je ne suis pas un monstre, simplement une personne normale qui a aussi besoin d'avoir une vie à elle.

Je repense à ma vie d'avant Coline, celle qui me semble parfois irréelle, et à toutes ces choses que je pouvais faire pour moi. Je ne regrette pas cette vie, mais j'ai eu du mal à en faire le deuil et à accepter que "faire des choses pour moi"prendrait une signification différente désormais.

Récemment j'ai entendu parler de "l'épuisement maternel". Le terme m'a interpellé. Je m'y suis reconnue, un peu. Je ne suis pas une maman au bord du burn-out. Mais il y a bien des moments où je sens que je suis à deux doigts de craquer.

Je prends une respiration profonde et j'essaie de rassembler toute l'énergie et la patience qui restent en moi pour continuer. Continuer d'être une maman, 24h sur 24. Car finalement c'est ça le deal: oublier sa propre fatigue.

Prendre sur soir et continuer, à babiller toute la journée, chanter toutes les comptines que l'on connait, sourire jusqu'à en avoir mal aux zygomatiques pour que bébé nous gratifie d'une grimace édentée en retour, et agiter peluches et jouets sous son nez.

Après avoir calmé, nourri, fait rire et distrait notre progéniture, on profite de sa sieste pour faire une lessive, l'étendre, trouver dans le frigo quelque chose avec quoi composer le diner du soir, car oui, les parents aussi ont besoin de manger, il ne faut pas l'oublier.

Après tout ça, on cherche en nous le peu de forces qu'il nous reste et on part en promenade, car c'est mieux pour bébé qu'il prenne l'air. Et puis on sait jamais, ça pourrait l'aider à mieux dormir cette nuit.

Alors oui c'est certain, le terme d'épuisement maternel a résonné chez moi. Je suis épuisée, tous les jours, tout le temps. Tellement que je ne sais plus que je le suis. C'est juste mon état permanent.

Quand l'épuisement s'invite au quotidien

Si j'ai réussi à passer au-dessus de la fatigue des premières semaines de vie de Coline, c'en est une autre qui m'habite aujourd'hui. Celle du quotidien.

La fatigue s'accumule et si les nuits se font de plus en plus courtes, les journées, à l'inverse, s'étirent en longueur.

À huit semaines, Coline faisait des nuits de 11h, malgré un allaitement exclusif. Autant vous dire qu'on y avait pris goût et que si les journées avec un nourrisson étaient fatigantes les nuits quant à elles étaient réparatrices.

Mais depuis quelque temps, Dormeur s'est transformé en Grincheux. Les nuits sont entrecoupées par ses réveils agités et nous on est crevés! Retour à la case départ. Deux fois, trois fois, parfois quatre nous devons nous lever pour consoler un bébé geignard. Et quand elle dort d'un trait elle se réveille à six heures et pas question de se recoucher avant la sieste.

Eczéma qui démange, première poussée dentaire, les petits tracas de la vie de bébé se transforment en gros problème pour des parents qui n'en peuvent plus de ne plus dormir et devoir assurer la journée qui va suivre.

La fatigue s'accumule et si les nuits se font de plus en plus courtes, les journées, à l'inverse, s'étirent en longueur. Parfois quand je suis seule avec Coline, je me surprends à regarder l'heure et à compter celles qui nous séparent du retour du travail de mon mari. Enfin un peu de soutien. J'aime ma fille plus que tout, mais qu'est-ce que c'est dur parfois de s'occuper d'elle en étant crevée!

C'est dur quand je l'entends pleurer la nuit et que je dois m'extirper du sommeil pour aller la consoler, en sachant qu'elle a plus besoin de ma présence que moi je n'ai besoin de dormir.

Quand j'espère profiter de quelques minutes de répit sous une douche chaude, mais que je dois me précipiter encore mouillée dans la pièce à côté pour lui montrer que je suis là, toujours présente pour elle.

Quand je vois s'accumuler les tâches sur ma to-do list du jour et que je les reporte avec un soupir à celle du lendemain, car mille et un imprévus avec Coline m'ont empêché de les réaliser.

Tout est une question d'organisation?

Alors je m'organise. Je vais être honnête, j'ai revu mes ambitions à la baisse. Je dresse chaque matin une liste des choses que je vais ESSAYER de faire dans la journée. Si je n'y arrive pas tant pis. On ne va pas se mettre la rate au court-bouillon pour ça hein, comme dirait grand-mère.

Déjà je suis réaliste: non je ne pourrai pas me laver les cheveux, me raser les jambes, m'épiler les sourcils et me limer les ongles dans la même journée. Ou alors je ne mange pas, c'est un choix. Au fur et à mesure des mois j'ai réussi à trouver plus ou moins mon rythme de croisière.

J'ai appris à prendre sur moi et relativiser. Entre passer l'aspirateur et jouer avec ma fille, le choix est vite fait.

J'arrive à m'occuper de Coline, gérer le quotidien et faire des choses pour moi. Presque tous les jours! Quand elle fait la sieste alors là c'est top départ, à peine le petit monstre posé dans son lit.

Cuisine, lessive, séance de pilates, ou encore avancer sur mes projets personnels, chaque minute, que dis-je, chaque seconde est optimisée! Faire la sieste avec bébé pour récupérer? Laissez-moi rire. Qui a le temps, franchement?

J'ai aussi appris à laisser tomber. Pas baisser les bras non, mais simplement prioriser et me centrer sur l'essentiel. Ce n'est pas la fin du monde si la salle de bain n'est pas impeccable et que la cuisine ne rutile pas. S'il y a de la poussière au sol.

Dur pour une acharnée du ménage comme moi de changer ses habitudes. Surtout que pendant ma grossesse, syndrome de nidification aidant, mon côté maniaque était poussé à son paroxysme!

Alors à la naissance de Coline, j'ai appris à prendre sur moi et relativiser. Entre passer l'aspirateur et jouer avec ma fille, le choix est vite fait. Même si tout n'est pas toujours évident, chaque moment avec elle est précieux. Elle est ma priorité. Avant toute autre chose.

Parentalité et épuisement, les deux font la paire

Quand j'entends parler d'épuisement maternel, c'est souvent à propos de femmes souffrant du fameux "Burn Out Maternel". Moi je pense pourtant qu'il nous touche toutes, et tous. Tous les parents sont épuisés.

Si je le suis, je n'ose pas imaginer ceux qui ont plusieurs enfants, qui travaillent, ceux qui élèvent leurs enfants en célibataires ou qui ont d'autres problèmes à gérer à côté. Je suis chanceuse, j'ai mon mari à mes côtés, une famille présente malgré la distance, Coline est notre premier enfant, et pour l'instant je ne travaille pas.

Mais j'ai quand même le droit d'en avoir marre parfois! Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour une soirée en amoureux au restaurant, un cocktail avec PLEIN d'alcool dedans (oui j'allaite...) et me prélasser dans un bain chaud sans regarder l'heure.

Pourtant, quand je prends ma fille dans mes bras, que je serre son corps tout chaud contre le mien et que je respire son odeur de lait, j'oublie tout. J'oublie ma fatigue, mes soucis, mes frustrations, mes peurs. Elle me sourit et il n'y a plus que de l'amour.

Et vous, vous faites comment pour ne pas vous sentir dépassé au quotidien dans votre rôle de parent? Toute astuce est bonne à prendre!

Ce billet est également publié sur le blogue Raising Coline.

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