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Pierre Karl Péladeau réclame une politique économique au ministre Leitao

PKP réclame une politique économique au ministre Leitao
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Stimuler la croissance économique, réinvestir en éducation, diminuer le fardeau fiscal des Québécois : le Parti québécois a présenté mercredi sa liste des priorités en vue du troisième budget Leitao, qui sera déposé jeudi, à Québec.

Flanqué de ses collègues Alexandre Cloutier et Nicolas Marceau, le chef de la formation souverainiste, Pierre Karl Péladeau, a plaidé d'entrée de jeu pour des mesures susceptibles de « relancer la croissance ».

« Ça fait deux ans qu'il n'y a pas de politique économique. La première chose que nous souhaitons, c'est d'en avoir une », a-t-il lancé, après avoir évoqué la situation économique « très préoccupante » de la province.

Dans la foulée de la vente de Rona à Lowe's, il a également réclamé un « plan stratégique et une politique de placement » pour Investissement Québec ainsi qu'une « politique de maintien de nos sièges sociaux au Québec ».

M. Péladeau a également dit souhaiter une « véritable stratégie numérique », une « politique d'innovation et de recherche », et des outils de développement économique régional, comme les Centres locaux de développement (CLD) et les Conférences régionales des élus (CRE).

En terme de richesse, le Québec a reculé par rapport à l'Ontario. Il a reculé en 2014, il a reculé en 2015, alors qu'il y avait eu plutôt un rattrapage depuis 2000.

Pierre Karl Péladeau

M. Péladeau a aussi parlé des « préoccupations » de son parti en matière d'éducation – le « véhicule le plus important pour l'épanouissement personnel et l'épanouissement économique d'une nation », a-t-il dit, mais a laissé à M. Cloutier, porte-parole du PQ en matière d'Éducation, le soin de les détailler.

Un nécessaire réinvestissement en éducation, dit Cloutier

Ce dernier a pressé le ministre Leitao de combler un manque à gagner de 1,4 milliard qui a été créé selon lui dans le réseau de l'éducation, des écoles primaires aux universités, en plus d'y injecter de nouvelles sommes.

Il a ajouté que le taux de croissance des investissements en éducation a été de 3,6 % en moyenne entre 2004 et 2014, et a invité le ministre Leitao à prévoir une augmentation semblable dans son budget.

Lors du dernier budget, cette hausse n'a été que de 0,9 %, a-t-il dit. « Ça s'est traduit par des pertes de postes de professionnels, d'orthopédagogues, de psychoéducateurs. C'est pour ça qu'il y a eu des coupures dans nos cégeps, nos universités. »

Le gouvernement libéral vient de couper les deux jambes au réseau de l'éducation, et là ils demandent aux Québécois de les excuser avec une paire de chaussures. Ça n'a aucun bon sens.

Alexandre Cloutier

Le Parti québécois réclame aussi un plan québécois d'infrastructures, a poursuivi M. Cloutier, en déplorant que le gouvernement Couillard ait réduit de 30 % l'enveloppe consacrée aux écoles les plus mal en point du Québec l'an dernier.

Or les besoins des écoles explosent, a-t-il soutenu. Selon lui, le déficit d'entretien des écoles québécoises atteint 3 milliards de dollars, dont 1 milliard pour les seules écoles de la Commission scolaire de Montréal.

Le fardeau fiscal des familles a augmenté de 1500 $, dit Marceau

Nicolas Marceau, le prédécesseur de Carlos Leitao au poste de ministre des Finances, a quant à lui déploré que le gouvernement ait décidé, en « l'absence de croissance économique », d'augmenter le fardeau fiscal des familles québécoises de 1500 $ par année.

Cette somme n'inclut ni les frais accessoires que les médecins peuvent refiler aux patients en vertu d'une décision du ministre de la Santé Gaétan Barrette, ni les hausses des tarifs d'électricité, a-t-il ajouté.

Or les familles québécoises « en arrachent », dit-il, en évoquant la hausse du panier d'épicerie et la diminution du prix de l'essence à la pompe, qui tarde à suivre le rythme de la baisse du baril de pétrole.

L'abolition annoncée de la taxe santé ne constitue selon lui qu'un « remboursement incomplet » de la hausse du fardeau fiscal des familles québécoises, qui récupéreront ainsi à terme 400 $ sur les 1500 $ évoqués plus tôt.

Les petites entreprises comptant moins de trois employés devront bientôt assumer une hausse de leur taux d'imposition, a ajouté M. Marceau. Ce taux passera de 8 % à 11,9 % à compter du 1er janvier 2017, ce qui n'augure rien de bon pour la création d'emplois, selon lui.

À surveiller lors du budget fédéral 2016
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Le ministre des Finances, Bill Morneau, dévoilera son premier budget le 22 mars 2016 qui affichera un déficit de 30 G$ - soit trois fois plus que prévu – selon Bloomberg.
En plus de composer avec une économie au ralenti et la chute des prix du pétrole, Morneau doit livrer les nombreuses – et coûteuses – promesses de son gouvernement. Quelles seront les priorités de ce premier budget? Les libéraux feront-ils des mécontents au Québec ou ailleurs?
Le Huffington Post Québec a identifié neuf éléments qu’il faudra surveiller lors du dévoilement du premier budget du gouvernement Trudeau.
(credit:PC)
Aide fédérale pour Bombardier(02 of10)
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Ottawa accordera-t-il de l’argent pour développer l’avion CSeries?
Bombardier suscite la grogne dans l’ouest canadien, où des dizaines de milliers de travailleurs ont perdu leur emploi en raison de la chute du prix du pétrole. D’un autre côté, le premier ministre du Québec Philippe Couillard répète qu’Ottawa doit « absolument » investir dans ce fleuron de l’économie québécoise.
Québec a déjà accordé un milliard de dollars américains à l’entreprise, en octobre dernier, et demande à ce que l’autre palier du gouvernement verse un montant équivalent. Il compare cette aide au plan de sauvetage de 10 G$ pour l’industrie automobile en Ontario pendant la dernière récession.
Le ministre de l’Innovation, Navdeep Bains, reporte la décision d’aide financière depuis des mois. Mais l’attente se poursuivra après le 22 mars, jour du budget, puisque les négociations sont toujours en cours. Le fédéral osera-t-il se mouiller pour aider à propulser l’avion C Series? Si oui, il sera intéressant de voir quelles seront les conditions rattachées à cette aide.
(credit:PC)
L’Allocation canadienne aux enfants(03 of10)
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Les conservateurs avaient fait campagne avec leur Prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE) bonifiée, les libéraux ont promis de faire mieux avec leur Allocation canadienne aux enfants.
Cette nouvelle aide, qui pourrait atteindre 533$ par mois, serait non imposable et indexé sur le revenu afin d’aider les familles monoparentales ou au faible revenu. Les libéraux croient que leur allocation pourrait permettre de sortir 315 000 enfants de la pauvreté.
C’est le ministre fédéral de la Famille, Jean-Yves Duclos, qui devra s’assurer de la mise en œuvre de cette nouvelle prestation, dès le mois de juillet. Les bottines suivront-elles les babines dans le budget?
(credit:PC)
Crédit d’impôt pour les fonds des travailleurs(04 of10)
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Le gouvernement conservateur a voulu éliminer, de façon progressive, les crédits d’impôts pour les contributions à un fonds de travailleurs. De 15%, il a été réduit à 10% le 1er janvier 2015, puis à 5% le 1er janvier 2016. En principe, il aurait disparu en 2017 si Stephen Harper avait été réélu.
Dans leur plateforme électorale, les libéraux avaient promis de rétablir « immédiatement » ce crédit d’impôt dans son intégralité. Or, le ministre des Finances Bill Morneau a indiqué en décembre que son gouvernement s’y attaquerait lors de son premier budget.
Les fonds des travailleurs servent à appuyer le démarrage de petites et de moyennes entreprises d’ici, tout en aidant la population à épargner pour sa retraite. Selon la Fondaction CSN, le rétablissement du crédit d’impôts se ferait à coût nul pour les contribuables.
(credit:PC)
Les Fêtes du 150e(05 of10)
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2017 arrive à grands pas et les annonces se succèdent pour la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, en vue du 150e anniversaire de la Confédération. De passage à Toronto, lundi, elle a dévoilé les quatre grands thèmes, soit la diversité et l’inclusion, la réconciliation avec les Autochtones, l’environnement et la jeunesse.
La ministre a déjà annoncé l’octroi de 7,5 M$ pour l’Orchestre symphonique de Toronto, 10 M$ aux Fondations communautaires du Canada, 6 M$ pour une exposition constituée d’activités interactives et 700 000$ à Expériences Canada pour des échanges culturels. Ces « projets signature » font tous partie du Fonds Canada 150, qui dispose d’une enveloppe de 210 M$.
Les conservateurs avaient été accusés de distribuer des fonds en infrastructures pour le 150e avant l’élection en catimini, sans consulter les provinces. Maintenant que le gouvernement Trudeau est en charge, comment s’y prendra-t-il? Quel montant de son plan en infrastructures sera consacré pour les célébrations qui approchent à grands pas?
(credit:PC)
Financement de Radio-Canada(06 of10)
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Les libéraux ont répété qu’ils allaient annuler les compressions budgétaires du gouvernement Harper et même bonifier l’enveloppe accordée à CBC/Radio-Canada. Ils verseraient 75 M$ de plus la première année, puis 150 M$ par la suite.
Or, la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, est restée muette sur le montant qui serait accordé lors du premier budget Morneau. Elle s’est contentée de répéter qu’elle « travaille très fort pour augmenter de façon substantielle le financement ».
La suite des choses pourrait être déterminante pour la société d’État, qui a récemment mis en vente la maison de Radio-Canada à Montréal.
(credit:PC)
Relation de « nation à nation »(07 of10)
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« Nous n’avons besoin de rien de moins qu’un renouveau total de la relation entre le Canada et les peuples autochtones. Aucune relation n’est plus importante pour moi que celle-là. »
C’est en ces termes que Justin Trudeau s’est engagé à appliquer les 94 recommandations de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Depuis son élection, il a promis de rétablir les relations avec les peuples autochtones du Canada, peu importe le coût.
Son gouvernement a déclenché une enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées. Il promet également d’importants fonds pour que tous aient accès à de l’eau potable, à des logements salubres et à une éducation de qualité.

En entrevue avec La Presse, Trudeau a dit ne pas s’en faire avec les avertissements de ses hauts fonctionnaires ou de ses avocats qui le mettent en garde contre des promesses trop coûteuses. Voyons voir si le budget reflètera sa bonne volonté.
(credit:PC)
L’aide aux anciens combattants(08 of10)
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D’importants investissements sont aussi à prévoir pour aider les vétérans. En plus de rouvrir les neuf centres de services aux anciens combattants qui avaient été fermés par les conservateurs, le gouvernement Trudeau a promis d’embaucher 400 nouveaux employés pour la prestation de services au ministère et de nouveaux spécialistes en santé mentale. Il compte aussi rétablir les pensions à vie pour les blessés de guerre et augmenter le montant des indemnités d’invalidité.
Parmi les engagements électoraux, l’on dénote également une enveloppe annuelle de 80 millions de dollars pour la formation continue des anciens combattants afin qu’ils retournent sur le marché du travail. Et, véritable pied de nez à l’ancien ministre conservateur Julian Fantino qui s’était mis à dos les familles des vétérans, le gouvernement de Justin Trudeau promet de rehausser l’aide psychologique et la formation des proches d’anciens combattants aux prises avec des problèmes de santé physique ou mentale.
La liste d’épicerie pour aider les anciens combattants est donc ambitieuse… et coûteuse. Lesquelles figureront dans le budget du 22 mars 2016?
(credit:Jenifer Migneault)
Plus d'emplois étudiants(09 of10)
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Pendant la campagne électorale, les libéraux avaient annoncé, en grande pompe, la création de 120 000 emplois en trois ans pour les jeunes. Chose promise, chose faite : lors de son 100e jour au pouvoir, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé qu’il allait doubler les ressources du programme Emplois d’été Canada.
La Stratégie emploi jeunesse du gouvernement fédéral s’articule en trois volets. Tout d’abord, Emplois d’été Canada permet aux organismes sans but lucratif ou encore aux petites entreprises d’embaucher des étudiants à temps plein de 15 à 30 ans qui prévoient retourner aux études l’année suivante.
Les libéraux ont aussi promis de doubler le nombre de jeunes qui peuvent accéder au programme Connexion compétences – qui aide les jeunes qui font face à des obstacles à l’emploi à mieux s’intégrer au marché du travail et acquérir des compétences.
Finalement, 40 millions de dollars seront investis annuellement pour aider le volet Objectif carrière, qui aide les employeurs à créer des stages pour les jeunes. Reste à voir si toutes ces promesses figureront dans le premier budget Morneau.
(credit:PC)
Infrastructures, infrastructures, infrastructures(10 of10)
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En campagne électorale et après les élections, les libéraux ont répété qu’ils avaient un plan. Si l’on se fie à leurs promesses électorales, ils prévoient quadrupler les investissements dans le transport collectif – de concert avec les municipalités, investir près de 20 G$ sur dix ans dans les « infrastructures sociales » - logements abordables, garderies, centres communitaires, etc. – ainsi que 6 G$ sur quatre ans dans les infrastructures vertes.
Or, ces dépenses pourraient s’avérer plus importantes que prévu afin de relancer l’économie, quitte à créer des déficits de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Le ministre fédéral des Finances répète que toutes les réponses seront dans son premier budget.
(credit:PC)

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