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PKP, l'Alberta et les artistes

L'appui mielleux de 101 artistes à la campagne de PKP nous ramène à l'amalgame entre la culture québécoise et la souveraineté, mais nous montre aussi que même nos artistes préférés peuvent aussi être, parfois, bassement corporatistes et opportunistes.
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Traitez-moi de nostalgique, mais je m'ennuie de René Lévesque. Pour vous dire combien je trouve le monde politique peu inspirant ces temps-ci, des fois je m'ennuie même du pragmatique Robert Bourassa. Je m'ennuie de l'époque où les deux principaux partis politiques du Québec se disputaient le vote de centre-gauche. Cette époque est révolue, le Québec semble définitivement être tourné vers la droite.

Dans la fausse course à la chefferie du Parti Québécois, j'aurais voté pour Martine Ouellet. J'avais même envie de faire un don pour sa campagne. Mais voilà, depuis que Lucien Bouchard a transformé le PQ en formation antisyndicale à la fin des années 1990, je ne suis plus membre du PQ et de moins en moins souverainiste.

Les 101 artistes qui ont appuyés PKP me déçoivent. Ont-ils déjà oublié que PKP a sauvagement décrété le lock-out des employés du Journal de Montréal pendant 18 mois pour écraser le syndicat et mettre ainsi dans la rue 163 journalistes?

Péladeau est un gestionnaire autoritaire, il n'est pas habitué à gérer une organisation d'une manière démocratique. Il m'apparaît clair que lorsqu'il sera élu chef du PQ, il va mettre en place une équipe qui reflète ses valeurs de droite et tasser les éléments les plus à gauche du parti. C'est facile d'être un mécène pour les artistes quand tu es millionnaire et que ton entreprise est liée directement à la diffusion de contenu culturel. Dans le cas de PKP, ce n'est pas du mécénat, c'est tout simplement de l'intérêt professionnel.

Preuve que le nouveau «sauveur» du PQ ne connaît pas grand-chose à la culture: il criait récemment «de chanter en français» au groupe montréalais Groenland lors d'un concert, alors que cet excellent groupe de chez nous chante en anglais sur tous ses albums.

Couillard et Péladeau ont le même programme économique, c'est-à-dire casser les syndicats et favoriser l'entreprise privée. Si Péladeau a l'intention de gérer «le pays» comme il gère Québecor, ça ne m'intéresse pas de le faire avec lui.

J'en ai vraiment marre de ces souverainistes zélés qui martèlent que l'on doit faire le pays d'abord et qu'on pourra ensuite décider de la direction politique de ce pays. C'est une connerie, cet argument. Si vous voulez vendre l'idée du pays, il va falloir dévoiler de quoi sera constitué ce pays avant de le faire.

Arrêtez de rêver, personne ne va vous signer un chèque en blanc et ce, même si votre chef est un millionnaire. Il est temps d'expliquer franchement aux Québécois en quoi la souveraineté permettra au Québec d'être un pays politiquement différent du Canada, car se séparer pour sauver la langue et culture québécoise n'est pas suffisant.

L'appui mielleux des artistes à la campagne de PKP nous ramène à l'amalgame entre la culture québécoise et la souveraineté, mais nous montre aussi que même nos artistes préférés peuvent aussi être, parfois, bassement corporatistes et opportunistes. Qui peut les blâmer? Cependant, j'estime qu'en vendant leur âme à PKP dans l'espoir qu'il accomplisse la souveraineté grâce à son argent et son pouvoir médiatique, ces artistes ont pariés sur le mauvais cheval.

Méfiez-vous des sauveurs, car ils peuvent devenir rapidement des fossoyeurs.

Pour l'instant, je ne pense pas à la souveraineté. Je pense plutôt au cataclysme qui surviendrait si l'Alberta élisait mardi prochain un gouvernement néo-démocrate. Cela encouragerait peut-être le PQ à être de nouveau un parti de centre-gauche en élisant Martine Ouellet comme chef. Il faut bien continuer de rêver quand même...

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