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Prévenir les rechutes d'un cancer à l'aide d'une prise de sang

Prévenir les rechutes d'un cancer à l'aide d'une prise de sang
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Des chercheurs britanniques ont montré qu'avec une simple prise de sang, ils pouvaient prévoir les risques de récidive dans certains types de cancers du poumon jusqu'à un an avant l'apparition de nouvelles tumeurs sur des radiographies.

Un texte de Renaud Manuguerra-Gagné

Combattre un cancer est une course contre la montre. Qu’il soit nouveau ou récurrent, plus on le découvre tôt dans son développement, plus on a de chances de le vaincre. Toutefois, certains cancers, comme le cancer du poumon, restent très agressifs et peuvent rapidement se répandre dans le corps.

Plusieurs équipes de chercheurs tentent de développer des méthodes pour détecter l'apparition du cancer ou encore une rechute. Une équipe britannique, dont le travail a été publié dans la revue Nature, s’est attaquée à ce problème en utilisant la technique de la biopsie liquide.

Cette méthode est basée sur le même principe qu’une biopsie normale. Mais au lieu de prélever et d'analyser un échantillon de tumeur, on prélève et on analyse du sang.

Les chercheurs estiment qu'un test sanguin pourrait en effet indiquer la présence d'un cancer, et ce, avant même l’apparition des premiers symptômes.

Un suivi personnalisé

Pour y parvenir, il faut cependant identifier quels éléments permettront une meilleure détection du cancer par le sang. Plusieurs types de biomarqueurs ont été envisagés jusqu’à maintenant, principalement des protéines anormales produites par les cellules cancéreuses.

Les chercheurs britanniques ont plutôt opté pour un marqueur unique à chaque patient : l’ADN tumoral circulant.

Tout cancer a des mutations qui lui sont propres. Quand une cellule meurt, une petite partie de son code génétique se retrouve dans la circulation sanguine pendant un certain temps. La biopsie liquide va donc permettre de détecter ces brins d’ADN provenant de la tumeur et de les analyser.

Dans le cadre de son étude, l’équipe de chercheurs a suivi une centaine de patients atteints du cancer du poumon.

En analysant le profil génétique de la tumeur des patients, les chercheurs ont pu déceler leur ADN tumoral et ensuite suivre ses traces dans le sang au cours de la rémission.

48 heures au lieu d'une année

L’équipe britannique a remarqué qu’on pouvait détecter la présence d’ADN tumoral - ou son absence - après une chirurgie de façon fiable chez au moins 60 % des patients de leur étude.

Pour les patients qui ont pu être suivis grâce à leur ADN tumoral, les résultats sont impressionnants : dans 92 % des cas, les chercheurs ont pu prédire qu’un patient allait faire ou non une rechute au cours de la prochaine année.

Si, dans les 48 heures après une chirurgie, le taux d’ADN tumoral circulant n’est plus détectable, les risques de rechute deviennent minimes. Au contraire, si de l’ADN est présent, une tumeur se trouve toujours quelque part dans le corps.

Mesurer la présence d’un cancer par l’ADN circulant peut aussi indiquer si un traitement est efficace ou non.

Selon les chercheurs, cette technique pourrait être utilisée pour diagnostiquer plusieurs autres types de cancers. Ils estiment que d’ici deux à trois ans on pourrait commencer à l’appliquer dans certaines cliniques.

Voir aussi:

10 idées reçues sur le cancer du sein
1. La double mastectomie est-elle vraiment plus prudente?(01 of10)
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Ce que l'on entend : «Oh bah c'est quand même plus prudent», «regarde Angelina Jolie, elle l'a fait», «au moins on est sûre de ne pas en avoir»...Ce qu'il en est vraiment : Il faut remettre les choses dans leur contexte. Non, la double mastectomie n'est pas plus prudente. En tout cas, «elle n'est pas nécessaire pour les femmes qui n'ont pas de mutations génétiques. Pour celles qui malheureusement en ont, il faut alors en discuter», précise le docteur Espié. Mais la double mastectomie mesdames, c'est comme les antibiotiques, ce n'est pas automatique.Pour ce qui est d'Angelina Jolie, elle est un cas à part. À cause d'un gène particulier, la star hollywoodienne avait, selon les médecins, 87 % de risques de développer un cancer du sein si elle gardait sa poitrine. Un diagnostic qui heureusement concerne peu de femmes.) (credit:DR)
2. Votre corps est-il détruit à jamais après un cancer du sein?(02 of10)
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Ce que l'on entend : «Ça doit être horrible», «T'imagine...», «Tu ne dois plus te reconnaître»...Ce qu'il en est vraiment : Halte là! Doucement les idées reçues! C'est l'une des questions qui angoissent le plus les femmes. Et si mon corps changeait à jamais? En réalité, tout est une question de psychologie, explique le docteur. «Forcément, si une femme a reçu une ablation d'un sein, son corps change à jamais, mais le plus important, c'est sa façon de l'accepter. À chaque femme sa réaction. Certaines ayant subi une mastectomie vont accepter leur corps mutilé plutôt facilement tandis que d'autres auront été traumatisées par une cicatrice pourtant pas si imposante.» Tout est une question de ressenti. mais malheureusement. avant de l'avoir vécu. on ne sait pas quelle sera notre réaction. (credit:DR)
3. Les fruits et légumes ont-il vraiment un impact?(03 of10)
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Ce que l'on entend : «Les fruits et légumes, c'est anti-cancérigène».Ce qu'il en est vraiment : «Rien n'est démontré pour le cancer du sein. En termes d'alimentation, on préconise d'éviter les aliments gras et sucrés, les plats préparés, l'huile de palme, l'alcool... En revanche, il n'est pas encore réellement prouvé que tel ou tel aliment est anti-cancérigène. L'important est surtout de changer notre appréhension de la nutrition. Ne pas penser nutriment par nutriment, mais plutôt considérer l'alchimie entre les aliments». (credit:DR)
4. L'auto examen et la mammographie sont-ils les meilleurs moyens de le prévenir?(04 of10)
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Ce que l'on entend : «On est parfois sur-diagnostiqué», «L'auto-examen, c'est pas forcément nécessaire, mieux vaut voir un médecin»...Ce qu'il en est vraiment : On n'est pas tous médecins et capables de déterminer si l'on souffre ou non d'un cancer du sein. Mais observer son corps, garder un œil dessus est une des étapes de la prévention. «Aujourd'hui, la mammographie est considérée comme le meilleur diagnostique en matière de rapport coût-efficacité, explique le docteur. Cet examen est aussi peu toxique et pas trop mal toléré par les femmes qui y sont soumises. L'IRM peut être aussi recommandé, en revanche il augmente le risque de faux positifs dû à son analyse plus profonde. L'examen le plus conseillé est l'échographie doublée d'une mammographie.» (credit:DR)
5. Le fait d'avoir des enfants réduit-il vraiment les risques?(05 of10)
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Ce que l'on entend : «Il paraît qu'avoir des enfants réduit les risque».Ce qu'il en est vraiment : C'est vrai. Enfin... pas dans tous les cas. Mais «statistiquement, avoir son premier enfant avant 25 ans et en mettre au monde plusieurs (environ 5) divise les risques par 2». Alors les filles, au boulot! (credit:DR)
6. Les déodorants et antisudorifiques peuvent-ils entraîner un cancer du sein?(06 of10)
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Ce que l'on entend : «C'est hyper nocif», «ça provoque le cancer»...Ce qu'il en est vraiment : On ne sait pas. Point. Certaines études expliquent que oui, d'autres clament le contraire. «Les seuls composants réellement remis en question sont les sels d'aluminium à cause de leur structure chimique proche des œstrogènes. Ils pourraient alors influencer l'activité des hormones sexuelles féminines, mais il s'agit simplement d'une hypothèse.» (credit:DR)
7. Les implants mammaires sont-ils dangereux?(07 of10)
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Ce que l'on entend : «Une belle poitrine, ok mais si c'est pour avoir un cancer du sein, non merci.»Ce qu'il en est vraiment : «Les implants n’entraînent pas de cancer du sein. Ils rendent simplement la surveillance plus difficile, mais pour les radiologues habitués, cela ne pose pas de problème. Des cas exceptionnels de lymphomes associés à ces implants ont été relevés. Mais les études sont à poursuivre, on ne sait pas encore s'il s'agit d'un réel danger ou d'un pur hasard.» (credit:BR)
8. Le soutien-gorge joue-t-il un jeu dans le développement du cancer du sein?(08 of10)
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Ce que l'on entend : «Les filles qui dorment avec leur soutien-gorge augmentent leurs risques», «C'est pas bon de garder sa poitrine étriquée».Ce qu'il en est vraiment : Encore une fois, c'est une idée reçue. «L'armature du soutien-gorge peut créer des microtraumatismes au niveau des tissus adipeux et de mini-cicatrices peuvent alors apparaître. Mais c'est le seul défaut avéré du soutien-gorge.» (credit:DR)
9. La pilule augmente-t-elle les risques?(09 of10)
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Ce que l'on entend : BEAUCOUP DE CHOSES!Ce qu'il en est vraiment : Elle en a pris pour son grade la pilule ces dernières années! «Concernant le cancer du sein, si l'on considère l'ensemble des femmes, elle n'augmente pas les risques. En revanche, chez les femmes jeunes (moins de 40 ans), selon certaines études, on peut observer des excès de risques chez les individus sous pilule. Elle pourrait alors provoquer l'accélération de la vitesse de croissance de cellules cancérigènes déjà présentes dans l'organisme. Mais encore une fois, pas d'alarmisme, le risque est faible.» (credit:DR)
10. Les femmes plus grandes ont-elles vraiment plus de risque d'en développer un?(10 of10)
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Ce que l'on entend : «Plus t'es grande, plus t'as de risques.»Ce qu'il en est vraiment : Malheureusement pour les femmes grandes, c'est vrai. Pas de panique, encore une fois les risques sont faibles. La théorie est valable pour de nombreux cancers, pas uniquement celui du sein. Le phénomène s'explique simplement : «le cancer étant lié à la croissance, plus on développe des hormones, plus on a de risques d'être touché par un cancer.» (credit:DR)

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