Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Prix Thérèse-Casgrain: le NPD se dit «profondément déçu» de la décision du gouvernement Harper

Prix Thérèse-Casgrain: le NPD se dit «profondément déçu»
|
Open Image Modal

Title / Titre :Marie-Thérèse CasgrainCreator(s) / Créateur(s) : Unknown / InconnuDate(s) : 1960Reference No. / Numéro de référence : MIKAN 3258146 collectionscanada.gc.ca/ourl/res.php?url_ver=Z39.88-2004&... collectionscanada.gc.ca/ourl/res.php?url_ver=Z39.88-2004&...Location / Lieu : Unknown / InconnuCredit / Mention de source : Thérèse Casgrain. Library and Archvies Canada, PA-178170 / Thérèse Casgrain. Bibliothèque et Archives Canada, PA-178170" data-caption="Title / Titre :Marie-Thérèse CasgrainCreator(s) / Créateur(s) : Unknown / InconnuDate(s) : 1960Reference No. / Numéro de référence : MIKAN 3258146 collectionscanada.gc.ca/ourl/res.php?url_ver=Z39.88-2004&... collectionscanada.gc.ca/ourl/res.php?url_ver=Z39.88-2004&...Location / Lieu : Unknown / InconnuCredit / Mention de source : Thérèse Casgrain. Library and Archvies Canada, PA-178170 / Thérèse Casgrain. Bibliothèque et Archives Canada, PA-178170" data-credit="BiblioArchives / LibraryArchives/Flickr">

MONTRÉAL - Le retrait du Prix Thérèse-Casgrain s'inscrit dans la lignée de plusieurs actions conservatrices qui dénigrent le mouvement féministe, estime le Nouveau Parti démocratique (NPD). Sans aller aussi loin, les libéraux soutiennent pour leur part qu'il s'agit d'un «manque de respect flagrant» envers son héritage.

La présidente du caucus des femmes de la formation politique, Mylène Freeman, s'est dite «profondément désolée», lundi, de voir les troupes de Stephen Harper «reléguer aux oubliettes» l'héritage de la féministe Thérèse Casgrain.

«Il faut rappeler que la ministre de la Condition féminine (de l'époque, Rona Ambrose) avait voté (en 2012) pour rouvrir le débat sur l'avortement», a-t-elle signalé en faisant référence à la prise de position de la députée albertaine concernant la motion M-312, qui proposait de revoir le statut juridique du foetus.

«Il y a vraiment plusieurs choses, sur le côté féministe, qui pourraient être mieux faites», a laissé tomber à l'autre bout du fil la députée d'Argenteuil-Papineau-Mirabel.

Le libéral Stéphane Dion a quant à lui dénoncé la «dissimulation» et la «manipulation» derrière le geste qui a été posé par le gouvernement.

Il estime que cela témoigne d'un «manque de respect flagrant» envers ce que représentait Thérèse Casgrain, mais également d'une autre tentative conservatrice de réécrire l'histoire canadienne.

«Le gouvernement veut définir l'histoire à sa façon. Continuellement, il met l'accent sur certains aspects qui tournent toujours à peu près sur les mêmes thèmes: les thèmes militaires et la monarchie», a exposé le député de Saint-Laurent-Cartierville en entrevue téléphonique.

La Presse Canadienne a révélé dimanche que le nom de Thérèse Casgrain avait été retiré en catimini d'un honneur national pour être remplacé par celui du premier ministre lui-même.

Le Prix Thérèse-Casgrain du bénévolat, créé en 1982 par le gouvernement libéral de Pierre Elliott Trudeau, a honoré des militants canadiens comme June Callwood jusqu'à ce qu'il soit aboli — sans que cela soit annoncé — par le gouvernement Harper en 2010.

Une photo de Mme Casgrain et de sa médaille éponyme sur les billets de 50 $ a également été retirée, en 2012, pour faire place à l'image d'un briseur de glace, dans le cadre d'une nouvelle série de billets. Une photo d'un groupe de femmes surnommées les «Célèbres cinq» a aussi été enlevée de la même coupure.

Le gouvernement conservateur s'est défendu lundi d'avoir voulu minimiser l'importance qu'a eue la féministe et militante dans l'évolution de la société canadienne et québécoise.

«Les Prix du premier ministre pour le bénévolat (PPMB) ont été créés pour donner à ces prix une vocation complètement nationale — ceci n'est pas pour diminuer l'apport de Thérèse Casgrain à la cause du bénévolat, bien au contraire», a écrit dans un courriel Alexandra Fortier, du cabinet du ministre de l'Emploi et du Développement social, Jason Kenney.

«D'ailleurs, le guide de la citoyenneté Découvrir le Canada que notre gouvernement a mis en œuvre, souligne les contributions importantes de Mme Casgrain au mouvement qui a permis aux femmes de voter», a-t-elle ajouté.

L'attaché de presse du premier ministre canadien, Carl Vallée, a également qualifié lundi dans un courriel les accusations de l'opposition de «ridicules».

«En fait, dans le guide d'étude de l'examen pour la citoyenneté 'Découvrir le Canada' du gouvernement qui est remis aux nouveaux arrivants, on reconnaît l'apport de Thérèse Casgrain au mouvement des femmes pour l'obtention du droit de vote», a-t-il écrit.

Première femme à être élue à la tête d'un parti politique au Canada — le Parti social-démocratique au Québec, un ancêtre du NPD —, Thérèse Casgrain a été nommée au Sénat en 1970 par Pierre Elliott Trudeau.

Elle s'est éteinte en 1981.

INOLTRE SU HUFFPOST

Principales pionnières féministes du Québec
Marie Lacoste-Gérin-Lajoie (1867-1945)(01 of05)
Open Image Modal
En 1893, elle est l\'une des seules femmes francophones à militer au sein du Montreal Local Council of Women (MLCW), comité majoritairement anglophone et qui est l\'un des premiers groupes féministes du Québec. Elle s\'en dissocie en 1907 pour co-fonder la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (FNSJB), qui s\'adresse aux Canadiennes françaises catholiques. Elles militent contre l\'alcoolisme, la violence domestique et l\'abandon. Marie Lacoste-Gérin-Lajoie y occupera les fonctions de secrétaire (1907-1913) et de présidente (1913-1933).\n\nEn 1902, elle publie le Traité de droit usuel à la suite de nombreuses lectures sur la situation juridique de la femme mariée au Québec. L\'ouvrage devient une référence pour le militantisme féministe.\n\nSa fille, Marie, a été la première bachelière du Québec. (credit:Archives nationales du Québec)
Idola Saint-Jean (1880-1945)(02 of05)
Open Image Modal
Professeure, actrice, écrivaine et politicienne, Idola Saint-Jean s\'implique auprès du Comité du suffrage provincial du suffrage féminin dès ses premiers moments pour que les femmes obtiennent le droit de vote. Elle fonde, en 1927, l\'Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec, qui mise davantage sur les femmes de la classe ouvrière.\n\nElle multiple les écrits dans les journaux et déclarations pour que le gouvernement provincial accorde le droit de vote aux femmes. Elle ira même jusqu\'à envoyer une pétition de 10 000 signatures au roi George V pour faire valoir sa cause. (credit:Archives nationales du Québec)
Thérèse Casgrain (1896-1981)(03 of05)
Open Image Modal
Grande humaniste, politicienne et fervente défenderesse de la justice sociale, Thérèse Casgrain milite pour le droit des femmes dès les années 1920. Par la suite, elle est présidente de la Ligue pour les droits de la femme jusqu\'en 1942, année où elle se présentera en tant que candidate «indépendante-libérale» à une élection fédérale partielle.\n\nAdversaire politique de Maurice Duplessis, elle est la première femme à être chef d\'un parti politique quand elle dirige le Parti social-démocratique (PSD) du Québec de 1951 à 1957, l\'ancêtre du Nouveau Parti démocratique du Québec (NPQD). \n\nCe n\'est toutefois qu\'en 1966 qu\'elle fonde la Fédération des femmes du Québec (FFQ), figure toujours proéminente dans les droits des femmes d\'aujourd\'hui. Thérèse Casgrain devient ensuite sénatrice, est nommée officier de l\'Ordre du Canada et obtient le Prix du Gouverneur général, en plus de recevoir des doctorats honorifiques en droit de douze universités canadiennes. Ouf! (credit:http://www.collectionscanada.gc.ca)
Marie-Claire Kirkland-Casgrain (04 of05)
Open Image Modal
Avocate de formation, Marie-Claire Kirkland-Casgrain s\'illustre comme une pionnière en politique. Après s\'être activement impliquée dans les formations libérales jeunesse, elle est élue à l\'élection partielle de 1961. Première - et seule - femme de l\'Assemblée nationale, elle occupe plusieurs ministères.\n\nElle améliore grandement la situation des femmes du Québec en faisant adopter, notamment, en 1964, le projet de loi 16 sur la capacité juridique de la femme mariée et la loi établissant le Conseil du statut de la femme.\n\nElle quitte la scène politique en 1973 pour devenir juge de la cour provinciale et présidente de la Commission du salaire minimum. Par la suite, elle est nommée par l\'Ordre du Canada et reçoit le Prix du Gouverneur général. (credit:www.images.recitus.qc.ca)
Lise Payette(05 of05)
Open Image Modal
D\'abord animatrice à la radio et à la télévision, elle fait sa marque à Radio-Canada avec l\'émission Appelez-moi Lise, qui fait d\'elle une porte-parole du mouvement féministe québécois.\n\nÉlue en 1976 sous le gouvernement de René Lévesque, elle occupera trois ministères, dont celui de la Condition féminine. Lise Payette sera d\'ailleurs la première femme à s\'appeler «la» ministre. Elle réussit à obtenir de meilleurs services de garde pour les enfants, la création de centres d\'aide pour femmes et des fonds accrus pour les femmes monoparentales. De plus, Lise Payette réussit à imposer des bureaux de la condition féminine dans pas moins que douze ministères.\n\nÀ la suite du référendum de 1980, elle décide de ne pas se représenter en 1981 et devient auteure et productrice pour la télévision. Elle a été chroniqueuse au journal Le Devoir. (credit:Radio-Canada.ca)

-- Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.