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Quand on oublie que son voisin est un humain

Sincèrement, je n'ai pas beaucoup d'espoir. Même que je ne pense pas voir le monde entier se redresser les épaules pour aider les plus démunis de mon vivant. Je ne parle pas de charité, je parle d'équité. Pour tout le monde évidemment, pas juste entre blancs.
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Cette semaine, on apprenait dans les médias québécois que le Canada allait accueillir 25 000 réfugiés syriens d'ici la fin de l'année 2015. Pendant que je me réjouissais de mon côté, d'autres s'inquiétaient (ou capotaient ben raide, en fait).

Ce blogue est co-signé par Aurélie Paquet

En gros, on n'en veut pas. Ces gens-là sont peut-être des terroristes qui vont voler nos jobs ou être sur le BS pour le restant de leur vie en plus d'assimiler la population canadienne à l'islam radical. Lire tout ça me fait tellement mal à l'âme que parfois je me dis qu'il vaudrait mieux ignorer ces idioties et me faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles (allo Candide). Toutefois, ça me fait grandement réfléchir et j'ai envie qu'on réfléchisse ensemble.

Nous vivons dans un monde capitaliste où règne l'accès à la propriété privée et la recherche constante du profit. Plus ta richesse est importante, plus ton pouvoir et ta liberté prennent aussi de l'importance. Or, à force de vouloir vivre confortablement dans ce mode de vie, on finit par oublier que notre voisin est aussi une personne à part entière comme nous. On s'endette pour étudier, on travaille pour payer sa dette et sa future maison. Ensuite, on travaille pour réduire le fardeau financier de ses enfants tout en payant des impôts afin de réduire le fardeau de toutes et tous notamment en santé et en éducation. Pendant ce temps-là, on réussit parfois à se payer un voyage à Cuba (au pire en Gaspésie), quelques soirées au restaurant ou au cinéma en plus de donner 20 $ d'allocation hebdomadaire à son adolescent. On se lève le matin pour aller travailler, on revient le soir quand il fait noir. On soupe, on écoute la télévision et on se couche, exténué. Mais avant d'être allé au lit, on a regardé les nouvelles de 22h et on a appris que 25 000 Syriens allaient venir chez nous, qu'on allait leur offrir un toit, de la nourriture et une aide financière sans qu'ils n'aient eu à travailler ni à payer de l'impôt. C'est sans doute à ce moment-là qu'on se dit que c'est injuste.

Mais qu'est-ce qui a créé cet énorme cratère entre l'occident et l'orient? Entre les riches et les pauvres? Comment se fait-il qu'on en soit rendu-e à préférer les laisser crever dans un pays déchiré, et ce, dans l'ignorance? Et c'est sans compter les autres crises. Comment se fait-il que l'Indonésie brûle littéralement sans qu'on ne le sache? Qu'on laisse des milliers de filles se faire violer en toute impunité ici ou ailleurs? Qu'on laisse des enfants fabriquer nos vêtements? Que sur ma rue, je croise quotidiennement un tas d'itinérant-es? Qu'une personne âgée se voit refuser l'accès à un autobus parce qu'il lui manque 0,10 $? Sommes-nous devenu-es si insensibles? Pourtant, il me semblait que le monde entier avait été choqué par la mort atroce d'Aylan Kurdi...

Sincèrement, je n'ai pas beaucoup d'espoir. Même que je ne pense pas voir le monde entier se redresser les épaules pour aider les plus démunis de mon vivant. Je ne parle pas de charité, je parle d'équité. Pour tout le monde évidemment, pas juste entre blancs.

Mais j'avais quand même juste envie de te rappeler que les gens de l'autre bord, ceux qui te font peur et qui vont atterrir ici bientôt, sont comme toi. Ils ont une famille, ont vécu des joies et des peines, ont été en amour, font souvent de leur mieux, font parfois preuve de paresse, ont des passions, des colères, des envies, des idées et surtout, une vie à vivre, et ce, peu importe leurs choix.

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Des milliers de migrants arrivés en Autriche - 5 septembre 2015
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A woman holds her smiling baby in her arms as she arrives at the Hauptbahnhof station in Salzburg, Austria, Saturday, Sept. 5, 2015 on their way with other migrants from Hungary via Vienna to Germany. (AP Photo/ Kerstin Joensson) (credit:ASSOCIATED PRESS)
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A young girl marches with others walking in the direction of Austria in Budapest, Hungary, Saturday, Sept. 5, 2015. Several hundred migrants and refugees started a march from Budapest's Keleti train station towards Austria on Saturday. (AP Photo/Marko Drobnjakovic) (credit:ASSOCIATED PRESS)
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Hungarian police officers stop traffic at an intersection as people walk in the direction of Austria in Budapest, Hungary, Saturday, Sept. 5, 2015. Several hundred migrants and refugees started a march from Budapest's Keleti train station towards Austria on Saturday. (AP Photo/Marko Drobnjakovic) (credit:ASSOCIATED PRESS)
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A man holds a paper reading "Walking on foot to Austria" as he and others walk in the direction of Austria in Budapest, Hungary, Saturday, Sept. 5, 2015. Several hundred migrants and refugees started a march from Budapest's Keleti train station towards Austria on Saturday. (AP Photo/Marko Drobnjakovic) (credit:ASSOCIATED PRESS)
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People consult a map on a cell phone as they walk in the direction of Austria, Budapest, Hungary, Saturday, Sept. 5, 2015. Several hundred migrants and refugees started a march from Budapest's Keleti train station towards Austria on Saturday. (AP Photo/Marko Drobnjakovic) (credit:ASSOCIATED PRESS)
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Migrants and refugees walk on foot in the direction of Austria, Budapest, Hungary, Saturday, Sept. 5, 2015. Several hundred people started a march from Budapest's Keleti train station towards Austria on Saturday. (AP Photo/Marko Drobnjakovic) (credit:ASSOCIATED PRESS)
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Migrants line up in front of a police bus at the Hungarian-Austrian border in Nickelsdorf, Austria, Saturday, Sept. 5, 2015, where they arrived from Budapest as Austria in the early-morning hours said it and Germany would let them in. (AP Photo/Petr David Josek) (credit:ASSOCIATED PRESS)
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A migrants carries a child as they arrive at the Hungarian-Austrian border in Nickelsdorf, Austria, Saturday, Sept. 5, 2015, where they came from Budapest as Austria in the early-morning hours said it and Germany would let them in. (AP Photo/Frank Augstein) (credit:ASSOCIATED PRESS)
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A man and a child ride aboard a bus provided by Hungarian authorities for migrants and refugees at Keleti train station in Budapest, Hungary, Saturday, Sept. 5, 2015. Hundreds of migrants boarded buses provided by Hungary's government as Austria in the early-morning hours said it and Germany would let them in. Austrian Chancellor Werner Faymann announced the decision early Saturday after speaking with Angela Merkel, his German counterpart - not long after Hungary's surprise nighttime move to provide buses for the weary travelers from Syria, Iraq and Afghanistan. (AP Photo/Marko Drobnjakovic) (credit:ASSOCIATED PRESS)
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A woman and her children sit as they have boarded a bus provided by Hungarian authorities for migrants and refugees at Keleti train station in Budapest, Hungary, Saturday, Sept. 5, 2015. Hundreds of migrants boarded buses provided by Hungary's government as Austria in the early-morning hours said it and Germany would let them in. Austrian Chancellor Werner Faymann announced the decision early Saturday after speaking with Angela Merkel, his German counterpart - not long after Hungary's surprise nighttime move to provide buses for the weary travelers from Syria, Iraq and Afghanistan. (AP Photo/Marko Drobnjakovic) (credit:ASSOCIATED PRESS)

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