Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Raoul Wallenberg: l'héritage d'un héros

De nos jours on peut se verser un seau de glace sur la tête ou alors utiliser le « hashtag » #BringBackOurGirls afin de supporter une cause. Mais aurions-nous le courage de risquer notre vie afin de sauver celles de milliers d'inconnus ?
|
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

De nos jours on peut se verser un seau de glace sur la tête ou alors utiliser le « hashtag » #BringBackOurGirls afin de supporter une cause. Mais aurions-nous le courage de risquer notre vie afin de sauver celles de milliers d'inconnus ?

Du courage, l'homme d'affaires et diplomate suédois Raoul Wallenberg en avait. C'est en juillet 1944 que Wallenberg arrive à Budapest, en Hongrie, en tant que premier secrétaire de la Légation de Suède. Sous couverture diplomatique, il collabore avec le Conseil des Réfugiés de Guerre afin d'entreprendre des opérations de secours auprès de juifs hongrois. À cette époque, 40 000 d'entre eux avaient déjà été déportés dans les camps de concentration. En raison de ses voyages en Palestine et en Hongrie, Wallenberg connaissait le sort qui leur était réservé. Grâce à ses habilités de diplomate, à de judicieux stratagèmes, mais surtout grâce à son courage Wallenberg a entrepris une des plus grandes opérations de sauvetage de l'Holocauste. Il distribue des passeports de protection suédois, fonde des hôpitaux, des soupes populaires et des lieux accueil, achète des immeubles afin de mettre en place des foyers d'hébergements sécuritaires et négocie habilement avec les SS impressionnés par son charisme. Il aurait ainsi sauvé jusqu'à 100 000 juifs de la déportation.

Wallenberg ne revit jamais la Suède : il est arrêté par les forces soviétiques en 1945 et disparaît à jamais. Depuis, le mystère règne. Aujourd'hui encore, les autorités russes maintiennent qu'il est mort d'une crise cardiaque dans une prison de Moscou en 1947.

Il nous a néanmoins laissé son héritage. Wallenberg a déclaré : « Je n'ai pas d'autre choix. Je ne pourrai jamais retourner à Stockholm sans savoir en mon for intérieur que j'avais fait tout ce qu'un homme pouvait faire pour sauver le plus grand nombre de Juifs possibles. » Alors qu'Hitler cherchait à déshumaniser les juifs, Wallenberg a répondu en humaniste. C'était là sa responsabilité en tant qu'être humain.

Son message résonne-t-il toujours 70 ans plus tard ?

Syrie, Ukraine, Sud-Soudan, Irak, Centrafrique. Les violations des droits de l'homme abondent. Aujourd'hui, beaucoup se désolent de la complaisance et du manque de volonté des Occidentaux face à ces nombreuses crises. Bien sûr ces situations sont complexes. Alors qu'en Syrie on dénombre plus de 150 000 morts depuis le commencement des hostilités, il faut bien admettre que l'ineptie des décideurs politiques est désolante.

Wallenberg n'avait pas seulement du courage et de la détermination, mais aussi un sens moral (une chose qui semble disparaître de la classe politique aujourd'hui). Nous sommes conscients de notre responsabilité envers d'autres êtres humains. En 2005, les Nations Unies ont adopté le concept de la Responsabilité de protéger, soulignant ainsi l'obligation des états et de la communauté internationale de prévenir et de mettre fin aux atrocités de masse. Lors d'un voyage en Suède l'année dernière, le Président Obama a déclaré que les actions de Wallenberg devaient servir de rappel : nous ne pouvons pas nous contenter d'être témoins alors nos semblables souffrent. Pourquoi tant d'indifférence et d'hésitation alors que des atrocités de masses sont commises ? Finissons-en avec les déclarations ronflantes et passons à l'action.

Mais cette responsabilité n'incombe pas seulement aux états. Un des messages essentiels de Wallenberg était celui de la responsabilité individuelle. Comme l'écrit l'honorable Gareth Evans, le pouvoir d'agir n'incombe pas seulement aux dirigeants nationaux ou internationaux, mais aussi aux citoyens ordinaires dans chaque pays aux quatre coins du monde. Même face à des conflits éloignés qui semblent impossibles à résoudre il trop facile de baisser les bras. Le minimum que chacun d'entre nous puisse faire, c'est de s'engager civiquement afin d'attirer l'attention des dirigeants et de demander des réponses déterminées et efficaces face à l'injustice.

Il a été dit que le monde peut se diviser entre ceux qui agissent, ceux qui se contentent de regarder et ceux qui se demandent ce qu'il s'est passé. Depuis l'Holocauste, nous avons fait des progrès en termes de protections des droits de l'homme. Mais il reste beaucoup à faire. Le meilleur moyen d'honorer le courage de Raoul Wallenberg est de transmettre son héritage aux générations futures : chaque individu peut faire une différence.

Il suffit de ne pas se contenter de regarder.

Grâce au Swedish Institute (SI), l'Institut montréalais d'études sur le génocide et les droits de la personne à l'Université Concordia organise une série d'événements publics en l'honneur de Raoul Wallenberg. Visitez http://www.raoulwallenberglegacy.org/

À VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Portraits d'enfants syriens aidés par l'Unicef
(01 of18)
Open Image Modal
Hussein, 12 ans, se trouve dans un espace adapté aux enfants de l’UNICEF dans le camp de réfugiés de Zaatari, situé dans le nord de la Jordanie. Hussein, sa mère, ainsi que ses frères et sœurs ont perdu leur tente lors d’une violente tempête hivernale en décembre 2013. Ils ont trouvé refuge dans cet espace sécuritaire.« Je travaille avec une brouette ici, au camp. Il fait si froid, mais que puis-je faire d’autre? Nous dormions lorsque l’eau est entrée dans la tente; nous avons dû partir vite. Je pensais à mon père. S’il était ici, rien de tout cela ne serait arrivé. Avant le conflit en Syrie, j’allais chaque jour à l’école et j’aimais vraiment ça. » (credit:Unicef)
(02 of18)
Open Image Modal
Amira, 13 ans, se trouve dans un espace adapté aux enfants de l’UNICEF dans le camp de réfugiés de Zaatari, siuté dans le nord de la Jordanie. Amira, sa mère, ainsi que ses frères et sœurs ont perdu leur tente lors d’une violente tempête hivernale en décembre 2013. Ils ont trouvé refuge dans cet espace sécuritaire.« La tente s’est effondrée sur nous; nous n’avons plus rien maintenant, tout a été détruit. Ma mère m’a réveillé lorsque la tente est tombée et m’a dit que nous devions partir. Je ne pouvais penser à rien d’autre qu’à ma famille en Syrie. Je veux retourner en Syrie. Je veux être avec mon père. Je n’arrive pas à dormir, car tous les enfants pleurent. Il y a du chauffage ici, à l’espace adapté aux enfants, mais j’ai toujours froid. La nuit dernière, j’ai dormi à même le sol. Je n’avais pas de matelas, mais j’avais tout de même une couverture. » (credit:Unicef)
(03 of18)
Open Image Modal
Lojain, 9 ans, se trouve dans un espace adapté aux enfants de l’UNICEF dans le camp de réfugiés de Zaatari, situé dans le nord de la Jordanie. Lojain, sa mère, ainsi que ses frères et sœurs ont perdu leur tente lors d’une violente tempête hivernale en décembre 2013. Ils ont trouvé refuge dans cet espace sécuritaire.« Je dormais dans la tente avec mon frère. La tente a été inondée et s’est effondrée sur nous. Je me suis réveillée en pleurant. Je pensais que j’allais mourir. Je n’ai pas pu dormir la nuit dernière dans l’espace adapté aux enfants, parce que tous les jeunes enfants pleuraient sans cesse. Aujourd’hui, je suis allée chercher du pain pour ma famille; mes mains et mes pieds étaient gelés. » (credit:Unicef)
(04 of18)
Open Image Modal
Une mère porte sa fille dans les bras en attendant de recevoir son kit d'hiver (credit:Unicef)
(05 of18)
Open Image Modal
(credit:Unicef)
(06 of18)
Open Image Modal
Hiba, 4 ans, fait semblant de dormir après avoir mis ses vêtements d'hiver. (credit:Unicef)
(07 of18)
Open Image Modal
Réfugiée à Damas depuis août 2012 après avoir fui les combats à Alep, Rama découvre sa nouvelle tuque. (credit:Unicef)
(08 of18)
Open Image Modal
Omar, 2 ans, porte les vêtements qu'il vient de recevoir. (credit:Unicef)
(09 of18)
Open Image Modal
Nadia, 11 ans, tient fermement son kit dans les bras. (credit:Unicef)
(10 of18)
Open Image Modal
Lana et son grand-frère posent eux-aussi. (credit:Unicef)
(11 of18)
Open Image Modal
Lina, 4 ans, est réfugiée depuis plus d'un an dans un centre d'accueil de l'Unicef à Damas. (credit:Unicef)
(12 of18)
Open Image Modal
Trois fillettes posent pendant que leurs mères récupèrent leurs kits d,hiver. (credit:Unicef)
(13 of18)
Open Image Modal
(credit:Agence France-Presse)
(14 of18)
Open Image Modal
(credit:Agence France-Presse)
(15 of18)
Open Image Modal
(credit:Agence France-Presse)
(16 of18)
Open Image Modal
(credit:Agence France-Presse)
(17 of18)
Open Image Modal
(credit:Agence France-Presse)
(18 of18)
Open Image Modal
(credit:Agence France-Presse)

Open Image Modal
Open Image Modal
-- Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.