Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Régis et les poubelles

La crise des vidanges à Québec devrait servir d'avertissement à un maire, fut-il aussi populaire que Régis Labeaume.
|
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Le maire Régis Labeaume est contraint de jouer à l'éboueur pour mettre fin à la crise des vidanges qui entache son administration.

Il a annoncé en effet qu'il allait faire une tournée pour vérifier sur le terrain l'application de la nouvelle politique de cueillette des matières résiduelles dans certains quartiers de la Ville de Québec.

Le maire de Québec nous a habitués à ses retournements et il aime bien se présenter comme le défenseur des citoyens ordinaires.

Dans ce cas-ci, ça sonne tout faux. À la surprise générale, la Ville a décidé de remplacer les bacs bleus par des sacs en plastique dans les secteurs les plus densément peuplés (Vieux-Québec, Limoilou, Saint-Jean-Baptiste...). Déjà, cela avait tout l'air d'un retour en arrière en terme de recyclage des vidanges.

Cette politique a cheminé depuis des mois et a même fait l'objet de consultations publiques. Québec a distribué 515 000 sacs bleus aux citoyens concernés pour les préparer au changement, imprimé des collants, fait une campagne d'information...

Pour justifier cette nouvelle façon de cueillir les ordures la Ville a invoqué des économies- qui restent à démontrer- et la difficulté de ramasser les vidanges dans des rues étroites.

À l'approche de l'entrée en vigueur de la nouvelle procédure, lundi dernier, l'affaire s'est mise à dérailler les citoyens et les commerçants réalisant qu'ils devaient mettre leurs ordures au trottoir, entre 17h et 19h, pour permettre un ramassage de nuit, 6 jours par semaine.

Une application tatillonne et bureaucratique a empiré les choses. Le grand responsable de la politique verte à la Ville affirmant que les contrevenants s'exposant à des amendes variant entre 150$ et 1000$ pour une première offense.

De retour d'une mission en Louisiane, le maire Labeaume a d'abord pris l'affaire de haut comme si le premier magistrat devait s'en remettre à l'intendance pour gérer le ramassage des ordures ménagères. Prenant la mesure de la grogne populaire, Régis Labeaume a dénoncé graduellement la «police des vidanges», décrit la politique comme un «projet-pilote», incité les citoyens à faire comme avant avec leurs ordures, avant de jeter le blâme sur les fonctionnaires de la Ville.

Dernier acte, il ira bel et bien faire la tournée avec les camions de vidange.

Le syndicat des cols blancs de Québec soutient, a contrario, que la Ville était tout à fait au courant et que le comité exécutif a donné son aval il y a des mois.

Difficile de croire qu'un tel changement dans les habitudes de vie des commerçants et des citoyens des quartiers centraux n'ait pas reçu une approbation en haut-lieu. Ou bien le maire est mal informé de ce qui se décide dans sa Ville, ou bien il a bien mal évalué la situation.

Il affirme qu'il connaissait les grandes lignes du projet sans devoir s'impliquer dans les «détails».

La Ville de Québec se nourrit du tourisme et s'enorgueillit d'être une ville propre. Ce n'est pas en ramenant les sacs à ordures devant ses cafés-terrasses en pleine heure de pointe qu'elle va préserver sa réputation.

La crise des vidanges devrait servir d'avertissement à un maire, fut-il aussi populaire que Régis Labeaume. Va pour la diplomatie internationale, mais les payeurs de taxes se soucient d'abord des égouts, de l'aqueduc, du trafic, des nids-de-poule dans la chaussée, du déneigement des rues et, bien sûr, des vidanges.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Régis Labeaume en 10 faits saillants
Le 400e(01 of10)
Open Image Modal
L’organisation du 400e anniversaire de Québec s’est faite avant l’arrivée de Régis Labeaume, mais le maire a remis le projet sur les rails, en plus de faire faire mousser sa ville comme pas un en 2008. Qui plus est, il a réussi l’après 400e en conservant l’engouement pour la Vieille-Capitale l’année suivante avec, entre autres, l’arrivée du spectacle de Robert Lepage, Le moulin à images, et un spectacle inédit du Cirque du Soleil présenté sous les bretelles de l’autoroute Dufferin.
Le nouvel amphithéâtre(02 of10)
Open Image Modal
Selon les propres mots de Régis Labeaume, la construction d’un nouvel amphithéâtre à Québec est l’une de ses plus importantes victoires à la mairie de Québec. Après de moult appels aux gouvernements provincial et fédéral, de nombreux débats sur la loi 204 – incluant une implosion au PQ –, l’arrivée du partenaire Quebecor et le retard dans le chantier causé par la loi 1, qui force l’Autorité des marchés financiers à approuver tous les contrats de plus de 40 M$, l’amphithéâtre est maintenant en construction. Échéancier : 2015. Objectif : ramener une franchise de la LHN à Québec.
Les spectacles d’envergure(03 of10)
Open Image Modal
Régis Labeaume a présidé le Festival d’été de Québec en 2003 et 2004. C’est sans doute pour cette raison qu’il accorde autant d’importance aux spectacles de grande envergure qui sont présentés sur les Plaines d’Abraham. En 2008, Céline Dion et Paul McCartney étaient passés par Québec. Ils seront tous les deux de retour cet été. Elton John et Madonna se sont aussi produits sur les Plaines par le passé et une rumeur y amenant les vieux Rolling Stones court toujours.
L’affaire Clotaire Rapaille(04 of10)
Open Image Modal
Régis Labeaume ne s’en est pas caché : l’embauche du consultant en marketing Clotaire Rapaille afin de cerner l’image de marque de Québec a été une bourde monumentale. Le contrat de 300 000 $ qui liait la ville à M. Rapaille a été résilié après le constat de faussetés dans le curriculum vitae du faiseur d’image. «C'est devenu visiblement plus gros que je le pensais. C'est raté, on est désolé. Voilà», avait indiqué le maire Labeaume en conférence de presse. (credit:PC)
Les fonctionnaires(05 of10)
Open Image Modal
Régis Labeaume ne s’est pas fait d’amis chez les fonctionnaires quand il a parlé, en 2010, de l’incompétence de certains employés de la Ville. Depuis, le maire de Québec a fait de la réduction de la fonction publique une priorité. Coupures de postes, réorganisation du travail et même privatisation de certains services font maintenant partie de son vocabulaire.
Les Jeux olympiques(06 of10)
Open Image Modal
Régis Labeaume s’était rendu avec le premier ministre Jean Charest à Vancouver, lors des Jeux d’hiver de 2010, pour signaler l’intention de Québec de déposer sa candidature pour les Olympiques de 2022. Mais une évaluation de la Fédération internationale de ski confirme qu’aucune montagne ne possède le dénivelé nécessaire pour accueillir les épreuves de ski alpin. En 2011, Labeaume annonce que Québec ne sera pas candidate aux Jeux de 2022. L’administration se concentre plutôt sur le retour du hockey professionnel… en ne fermant pas la porte à une candidature olympique pour 2026.
Le quatrième maire au monde(07 of10)
Open Image Modal
On le sait, Régis Labeaume fait l’envie de bien des villes. À la suite d’un concours international organisé sur l’Internet par la fondation City Mayors, le premier citoyen de Québec est élu quatrième meilleur maire de la planète, derrière les leaders de Bilbao, en Espagne, de Perth, en Australie, et de Jakarta, en Indonésie. (credit:Agence QMI)
Les régimes de retraite(08 of10)
Open Image Modal
Comme bien des maires, Régis Labeaume a fait des régimes de retraite son cheval de bataille. «Les politiciens ont étiré l'élastique trop longtemps et cet élastique pète au visage des contribuables», a résumé le maire Labeaume, qui souhaite que les employés de la Ville paient une partie du déficit. En guerre contre les syndicats, il aimerait bien leur forcer la main, mais le gouvernement péquiste privilégie la voie des négociations. (credit:PC)
Épargné par la CEIC(09 of10)
Open Image Modal
Régis Labeaume peut se réjouir : aucune accusation grave de fraude ou de corruption ne pèse sur sa ville. À la Commission Charbonneau, Montréal est mise à mal, mais, pour le moment, la Ville de Québec n’a pas été pointée du doigt. «C'est sûr qu'il y a de la collusion quelque part, ça ne se peut pas qu'il n'y en ait pas du tout à Québec. Mais ce n'est pas si évident que ça», a indiqué le maire à Radio-Canada à la fin de 2012. On attend aussi de voir le travail de la procureure de l’UPAC, Cathy Fortin, qui a commencé à étudier le cas de la Vieille-Capitale. (credit:PC)
Domination aux élections(10 of10)
Open Image Modal
Le 1er novembre 2009, Régis Labeaume est réélu à la tête de Québec avec une majorité écrasante de 79,7 %. Son équipe remporte 25 des 27 sièges du conseil. En 2007, lors de la partielle pour remplacer la mairesse décédée Andrée Boucher, il avait obtenu 59 % des suffrages. Reste à voir ce qu’il pourra faire en novembre 2013. On sait d’ores et déjà qu’il aura moins de conseillers avec lui, puisqu’il a lui-même fait passer de 27 à 21 le nombre de sièges à l’hôtel de ville. Et on sait aussi que 10 de ses conseillers ne se représenteront pas avec lui. (credit:Agence QMI)

Open Image Modal
Open Image Modal
-- Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.