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Régis Labeaume mis en demeure par les cols bleus

Régis Labeaume mis en demeure par les cols bleus
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Radio-Canada

Le Syndicat des employés manuels de la Ville de Québec a déposé, vendredi matin, une mise en demeure pour obliger Régis Labeaume à cesser ses « propos diffamatoires » sur les employés municipaux.

Cette démarche est non seulement appuyée par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), mais ses représentants ont décidé de s'associer à la mise en demeure.

Le directeur adjoint du SCFP, Marc Ranger, affirme qu'il est grand temps que Régis Labeaume mette un terme à sa campagne de dénigrement à l'endroit des employés municipaux.

« On considère que le maire Labeaume actuellement dépasse les bornes. Il est en train de demander au gouvernement d'intervenir pour modifier les lois du travail. Il y a des limites à vouloir revoir les lois du travail. Il y a des limites à dire n'importe quoi », a répété M. Ranger.

Les cols bleus, qui accusent le maire de faire une campagne électorale sur leur dos, étaient déjà à bout de nerfs, mais c'est une conférence de presse donnée par le maire le 15 octobre dernier qui a fait déborder le vase.

Le maire, dans ce que le syndicat qualifie de geste « totalement gratuit », aurait, disent les syndiqués, attaqué leur intégrité et la réputation du SCFP. Régis Labeaume s'en était alors pris aux syndicats des employés manuels en affirmant que les contribuables de Québec n'avaient pas à payer pour « engraisser les caisses des syndicats. Il a affirmé que « les planchers d'emploi servaient les intérêts financiers de la FTQ. »

Les cols bleus affirment que ces propos, en plus d'être erronés, incitent les citoyens à la violence verbale.

L'avocat Yves Morin fait remarquer que les cols bleus se font de plus en plus souvent insulter par les citoyens. « Les gens s'en prennent aux employés cols bleus, travailleurs et travailleuses. Chaque jour, ces gens-là sont invectivés. Pourquoi ? Parce qu'il y a quelqu'un qui prend plaisir à alimenter de la colère qui est non justifiée », a-t-il fait valoir.

Le SCFP exige des excuses à « la hauteur des dommages causés », d'ici dimanche soir, sinon des démarches judiciaires seront entreprises. Ses membres demandent au maire de se rétracter et de reconnaître qu'il a véhiculé des faussetés.

Labeaume refuse de se rétracter

Régis Labeaume a précisé vendredi qu'il n'avait pas l'intention de se rétracter. « Pas question qu'on se laisse intimider », a-t-il répliqué. Le maire sortant affirme qu'il s'agit d'une manœuvre du syndicat pour le bâillonner, mais qu'il entend continuer à expliquer aux citoyens l'état de la situation.

« Ça aurait été crétin d'éviter le principal problème de la Ville de Québec, qui est le déficit des régimes de retraite et les conventions collectives. C'est ça qui va faire augmenter les comptes de taxes. Il n'y a rien d'autre. Si on le gère bien, on va avoir des comptes de taxes qui vont augmenter à l'inflation, mais si on ne règle pas ça, le compte de taxe va augmenter. C'est tout », a-t-il expliqué.

Le maire souhaite obtenir un mandat fort de la population le 3 novembre, dans l'espoir d'envoyer un signal clair au gouvernement afin qu'il change les lois pour accorder plus de pouvoirs aux municipalités face aux syndicats.

Le maire sortant a tout de même précisé lors d'un point de presse qu'il renonçait à réclamer un droit de lock-out pour les villes.

Régis Labeaume justifie cette décision en affirmant qu'il souhaite laisser un maximum de chance aux pourparlers avec les syndiqués. «

Pour l'instant, on pense qu'il est plus sage de le reporter pour envoyer un signe aux employés en leur disant qu'on croit à la négociation », a-t-il laissé tomber.

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