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Saccage à l'hôtel de ville: le SPVM sévira s'il y a eu laxisme

Saccage à l'hôtel de ville: le SPVM sévira s'il y a eu laxisme
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Il est faux de dire que l'ensemble des policiers appelés à l'hôtel de ville n'est pas intervenu alors qu'une manifestation d'employés municipaux était en train de déraper hier soir, a déclaré Marc Parent, le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en point de presse.

Toutefois, « s'il y a eu laxisme ou complaisance de la part de policiers, ils devront répondre de leurs actes », a indiqué M. Parent.

Des bandes vidéos ont été saisies et « les bandes vidéos ne mentent pas », a-t-il souligné. Un rapport sera déposé dans les prochains jours.

Une équipe spéciale d'enquêteurs sera rapidement mise sur pied afin d'identifier les auteurs des actes criminels, de recueillir les preuves et de porter des accusations. Il y aura enquête sur des voies de fait et des méfaits, a indiqué M. Parent.

Les policiers de Montréal font partie des employés municipaux qui contestent le projet de loi 3 du gouvernement Couillard, mais aucun policier n'a participé à la manifestation , a précisé M. Parent avant d'ajouter qu'un geste de complaisance « n'est pas plus justifiable ».

La tournure des événements a jeté un « doute sur la capacité des policiers du SPVM à exercer pleinement leur rôle [...] en toute neutralité », déplore M. Parent, qui se dit lui-même déçu.

« Il n'y a pas deux classes de manifestants. Il ne doit pas y avoir deux poids, deux mesures. » — Marc Parent

Le travail de la police a été critiqué par des élus municipaux présents lors des événements, qui se sont dits intimidés et bousculés. Plusieurs élus reprochent aux policiers d'être entrés dans la salle du conseil trente minutes après l'arrivée des manifestants, alors que des gestes de vandalisme avaient déjà été commis. Certains accusent des policiers de n'être pas intervenus alors que des gestes répréhensibles étaient posés sous leurs yeux.

« Il y a eu des policiers qui ont fait leur travail », affirme M. Parent, appelant à éviter les généralisations. Certains auraient même tenté de fermer la porte avec force au moment où les manifestants pénétraient en plus grand nombre.

Pour le maire Denis Coderre, le fait qu'il y ait eu du laxisme ne fait pas de doute. « Dans mon coin de [l'hôtel de ville], il n'y a pas eu d'intervention pentoute », dit-il avant d'ajouter qu'il ne veut pas généraliser à l'ensemble des policiers.

« On verra avec l'enquête [si] laxisme veut dire complicité. » — Denis Coderre

M. Parent admet que certains agents ressentent un malaise devant le dilemme entre leurs opinions et leur rôle professionnel.

Erreur stratégique

Selon le chef de police, la stratégie opérationnelle qui a été suivie par les agents du SPVM doit être remise en question.

La sécurité de l'hôtel de ville est sous la responsabilité des agents de sécurité, explique M. Parent. Afin d'assurer un accès démocratique au conseil de ville, il avait été décidé qu'on laisserait entrer environ 250 personnes passer au triage, puis à la période de questions.

Au début, les manifestants entraient calmement, « au compte-gouttes », raconte-t-il.

Or, compte tenu de la tension qui était palpable à l'extérieur, cette décision aurait dû être revue par les services de sécurité et le SPVM.

« Il y a eu un mouvement, on a tenté de fermer des portes. Il y a des détails que je vais taire ici, parce qu'il y a des mesures qui ont été prises pour les verrouiller adéquatement. Il y a eu des interventions à l'intérieur », a-t-il dit sans pouvoir donner plus de détails.

Neutralité de l'enquête

Le maire de Montréal Denis Coderre, qui a fortement réagi aux événements d'hier, a affirmé sur les ondes d'ICI RDI qu'il étudiait tous les scénarios afin de mettre en lumière le rôle qu'ont joué les policiers, n'écartant pas l'idée de confier l'enquête ou la sécurité de l'hôtel de ville à la Sûreté du Québec. Il a toutefois réitéré sa confiance en Marc Parent.

Marc Parent dit de son côté avoir confiance en l'équipe qui enquêtera et répondra directement de lui. « Si j'ai le sentiment ou un doute quelconque sur la neutralité de l'enquête, soyez assurés qu'on va faire appel à d'autres enquêteurs qui pourront amener cette transparence. »

La Fédération des policiers condamne ces gestes

La Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) condamne « sans réserve » le grabuge d'hier soir. « Ce n'est certainement pas en entravant les processus démocratiques que nous parviendrons à nos fins », dit le président Denis Côté par communiqué.

La FPMQ est un regroupement d'associations syndicales qui comprend la Fraternité des policiers et policières de Montréal.

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