Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Scandale des dépenses : le sénateur Duffy implique directement Harper

Scandale des dépenses : le sénateur Duffy implique directement Harper
|

Les sénateurs Mike Duffy et Patrick Brazeau ont attaqué sévèrement le premier ministre Stephen Harper, mardi, lors du débat au Sénat sur une motion visant à suspendre sans salaire des sénateurs conservateurs en raison de leurs dépenses jugées illégitimes.

Le sénateur Duffy a déclaré avoir rencontré le premier ministre dans son bureau, en présence de son directeur de cabinet Nigel Wright, après le caucus conservateur le printemps dernier. « Nous étions seulement nous trois », a-t-il répété.

M. Harper lui aurait dit : « Rembourse seulement l'argent ». M. Duffy prétend également que le message du premier ministre devenait menaçant, lui demandant de faire ce qui lui était demandé.

« La triste vérité est que je me suis laissé intimider en faisant ce que je savais, en mon for intérieur, qui n'était pas juste de peur de perdre mon travail et avec un sens mal compris de loyauté »

-- Mike Duffy

Le premier ministre lui aurait dit : « Il ne s'agit pas de ce que vous avez fait. C'est au sujet de la perception de ce qui a été créé dans les médias. Les règles sont inexplicables à notre base ».

Par la suite, M. Wright lui aurait dit qu'il avait fait le chèque de 90 000 $.

Le sénateur Duffy affirme que lorsque le scandale a été révélé par le réseau CTV, il lui a été demandé de démissionner dans les 90 minutes, autrement il sera exclu du caucus.

En conclusion, M. Duffy s'est dit victime d'un complot.

De son côté, le sénateur Brazeau a indiqué que lors de sa comparution devant le comité interne du Sénat, les membres du comité ne savaient pas quelles questions lui poser. « Je n'ai rien à cacher », a déclaré Patrick Brazeau.

Il s'est ensuite attaqué au premier ministre en disant : « Si c'est la manière de M. Harper d'exercer la démocratie, nous devons être très inquiets ».

En finissant, il a déclaré : « Stephen Harper? Vous avez perdu mon vote ».

La séance s'est terminée vers 18 h et devrait reprendre mercredi à 14 h.

Motion de suspension

Le leader du gouvernement au Sénat, Claude Carignan, a déposé trois motions pour suspendre des sénateurs conservateurs en raison de leurs dépenses.

Les sénateurs Mike Duffy - qui est en congé de maladie -, Patrick Brazeau et Pamela Wallin se sont présentés au Sénat, mardi après-midi, pour faire face à leurs accusateurs.

M. Brazeau a déjà annoncé son intention de déposer une motion pour que ses dépenses soient examinées de façon publique par un comité du Sénat. M. Duffy a applaudi l'intervention de son collègue.

Des soutiens

Les trois sénateurs peuvent compter sur quelques alliés, autant chez les conservateurs que chez les libéraux. Céline Hervieux-Payette a déjà fait savoir qu'elle voterait contre la motion, tout comme ses collègues Terry Mercer et George Baker.

Pour sa part, le sénateur conservateur Hugh Segal a déjà annoncé qu'il voterait contre la motion concernant Mme Wallin, et il était plutôt sympathique aux arguments de l'avocat de M. Duffy.

Ce dernier a révélé lundi que le bureau du premier ministre avait d'abord approuvé les indemnités de logement de son client, pour ensuite lui imposer un « scénario » destiné à calmer le scandale. C'est l'ancien chef de cabinet du premier ministre, Nigel Wright, qui a aidé le sénateur Duffy à rembourser les allocations de résidence de 90 000 $ indûment réclamées.

Me Bayne a critiqué sévèrement la motion dont fait l'objet M. Duffy et s'est dit prêt à la contester en cour.

En entrant au Sénat, le leader Carignan n'a pas voulu expliquer pourquoi il n'obligerait pas ses troupes à voter selon la ligne de parti. Vendredi, il expliquait pourtant que le dépôt de motions pour la suspension des trois sénateurs était essentiel pour répondre à la grogne populaire soulevée par les dépenses indues.

M. Carignan parlait alors de « négligence grossière » dans la gestion de leurs ressources parlementaires.

À la Chambre des communes, le premier ministre Stephen Harper a éludé les questions de l'opposition sur le sujet. Son secrétaire parlementaire s'est chargé de se lever à sa place. Paul Calandra a répété, à chaque question, que les autorités se chargeaient de ces affaires.

La GRC enquête, en effet, sur les dépenses des trois sénateurs.

INOLTRE SU HUFFPOST

Les controverses du Sénat
Pierre-Hugues Boisvenu(01 of11)
Open Image Modal
Au début du mois de mars 2013, le sénateur conservateur Pierre-Hugues Boisvenu faisait déjà l\'objet de soupçons quant à ses allocations de dépenses. Le sénateur bien connu affirmait que son condo de Sherbrooke constituait toujours son lieu de résidence principal, bien que celui-ci soit occupé par son ex-femme. Pierre-Hugues Boisvenu réside plutôt dans la région de l\'Outaouais, tout près d\'Ottawa. (credit:PC)
Une relation interdite(02 of11)
Open Image Modal
Au mois de mai 2013, c\'est la relation amoureuse de Pierre-Hugues Boisvenu avec son adjointe au Sénat qui a mis le sénateur dans l\'eau chaude. En effet, le code d\'éthique de la Chambre haute interdit aux sénateurs d\'embaucher un proche. La dame a finalement été mutée à d\'autres fonctions et le sénateur affirme avoir mis un terme à leur relation. (credit:PC)
Patrick Brazeau(03 of11)
Open Image Modal
Avant même le scandale des dépenses au Sénat, le jeune sénateur Patrick Brazeau avait fait la manchette après avoir été arrêté à son domicile au mois de février 2013. Il a été accusé de voie de fait simple et d\'agression sexuelle. Dès le lendemain, le sénateur a été expulsé du caucus conservateur du Sénat. (credit:PC)
Mike Duffy(04 of11)
Open Image Modal
Patrick Brazeau était également parmi les trois premiers sénateurs ciblés par un audit indépendant sur les dépenses des membres du Sénat. Des doutes ont été soulevés sur les réclamations effectuées par Brazeau, le conservateur Mike Duffy et le libéral Marc Harb au sujet de leurs résidences secondaires. On les soupçonne d\'avoir déclaré que leurs résidences principales se trouvaient éloignées de la région de la Capitale nationale, afin de réclamer une allocation destinée aux sénateurs qui doivent maintenir une résidence secondaire près d\'Ottawa. \n\nDe nouveaux documents déposés à la cour indiquent que Mike Duffy a facturé les contribuables pour un entraîneur personnel, un artiste du maquillage ainsi que pour des frais de déplacements personnels pour assister à des funérailles et à d\'autres cérémonies. (credit:PC)
Nigel Wright(05 of11)
Open Image Modal
Les allocations de dépenses de Mike Duffy ont rattrapé le gouvernement Harper quand son chef de cabinet, Nigel Wright, a émis un chèque personnel au montant de 90 000$ au sénateur afin de rembourser ses dépenses de résidences. L\'affaire a fait un tollé dans les médias. Nigel Wright a finalement dû démissionner de son poste de chef de cabinet, tandis que Mike Duffy est suspendu du caucus conservateur. (credit:PC)
Pamela Wallin(06 of11)
Open Image Modal
À peine 24 heures après la démission de Mike Duffy, en 2013, une autre ex-journaliste devenue sénatrice conservatrice, Pamela Wallin, a quitté le caucus conservateur. La sénatrice subit un audit pour des dépenses totalisant 321 000$ depuis septembre 2010. (credit:PC)
Brent Rathgeber(07 of11)
Open Image Modal
Au début du mois de juin 2013, la controverse au Sénat a coûté un premier élu au gouvernement de Stephen Harper. Le député albertain Brent Rathgeber a quitté le caucus conservateur, reprochant au gouvernement «son manque d\'engagement en matière de transparence». (credit:PC)
Jacques Demers(08 of11)
Open Image Modal
Même l\'ancien coach du Canadien Jacques Demers a affirmé, en mai 2013, être «en période de réflexion». Il songeait alors à quitter le caucus conservateur, mais s\'est rapidement ravisé, rassuré par la gestion des scandales et des mesures entreprises par le gouvernement. M. Demers dit toujours avoir confiance en Stephen Harper. (credit:PC)
Caisse secrète(09 of11)
Open Image Modal
Au mois de juin 2013, le réseau CBC révélait l\'existence d\'une caisse secrète du Parti conservateur dédiée au cabinet du premier ministre Stephen Harper. Le chef du NPD, Thomas Mulcair, n\'a pas hésité à se questionner sur les liens possibles entre cette caisse secrète et le chèque émis par Nigel Wright à Mike Duffy. Selon lui, l\'ex-chef de cabinet aurait pu se rembourser à même cette caisse secrète. (credit:Getty)
Colin Kenny(10 of11)
Open Image Modal
Le sénateur libéral Colin Kenny a utilisé les ressources du Parlement à des fins qui ne sont pas liées à son travail. Une ex-adjointe affirme qu\'elle passait la moitié de sa journée à faire des tâches qui n\'avaient rien à voir avec son travail au Sénat.\n\nPascale Brisson devait notamment régler les factures d\'Hydro, les factures d\'eau, de Rogers, d\'ADT pour le système d\'alarme, des frais de condo et la Visa du sénateur.\n\nPlus de détails ici. (credit:Radio-Canada)
Fille illégitime(11 of11)
Open Image Modal
Karen Duffy avait fait une sortie remarquée dans le magazine Maclean\'s le 15 juillet 2014 dans laquelle elle affirmait être la fille du sénateur suspendu. Mike Duffy avait alors rejeté ces allégations du revers de la main, discréditant les propos de la mère, une ex-vendeuse de drogue.\n\nMike Duffy a depuis pris contact avec sa fille illégitime. (credit:PC)

-- Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.